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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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œuvre intitulée La Fente d’Angela avait fléchi, il avait mis sur le marché Les Fesses d’Angela , de face ou de profil, au choix. Après les fesses, il y eut Les Seins d’Angela , un franc succès, puis La Brassière d’Angela , un succès d’estime, et enfin La Petite Culotte d’Angela , entièrement exécutée à l’encre de Chine et qui faisait un malheur jusque dans les classes supérieures. Avec ses gains, Adolf achetait les romans de Karl May au fur et à mesure de leur parution.
    – Je suis certain que Léonard de Vinci, ou même Rembrandt, n’ont jamais mangé des cailloux !
    – Quel vaniteux tu fais ! Le voilà qui se compare à Léonard de Vinci et à Rembrandt ! Multi sunt vocati, pauci vero electi (Beaucoup sont appelés, peu sont élus).
    Avec un geste balayeur, Adolf répliqua :
    – Vous oubliez, mon père, Audaces fortuna juvat (La fortune sourit aux audacieux), et aussi De gustibus et coloribus non disputandum (Des goûts et des couleurs, il ne faut pas discuter).
    Aloïs prit une grande respiration. En quarante années de service, aucun de ses subalternes ne s’était avisé à lui parler ainsi.
    – À Lambach tu voulais devenir abbé, ensuite tu as voulu être fermier dans le Transvaal, il n’y a pas si longtemps tu avais décidé de devenir Peau-Rouge dans les montagnes Rocheuses… et aujourd’hui tu veux devenir artiste peintre.
En attendant ta prochaine lubie, nous allons faire comme si tu étais destiné à la carrière de fonctionnaire. À la rentrée de septembre, je t’inscrirai à la Realschule de Linz et tu continueras de me faire honneur en obtenant ton Abitur . Et maintenant, raus .
    ***
    Le xx e  siècle commençait à peine lorsque Edmund se sentit mal. Son nez moucha, il toussa, puis il grelotta de fièvre. Le médecin grimaça.
    – C’est la rougeole, il faut l’isoler.
    Edmund expira dans l’après-midi du 2 février 1900 : pour éviter la contagion, on l’enterra le jour même. Klara crut voir dans ce nouveau malheur un regain de vengeance divine. Le Seigneur tout-puissant allait-Il lui reprendre ses deux enfants restants ?
    Pour Adolf, cette subite disparition eut pour effet immédiat de le laisser seul occupant de la chambre, ce qu’il souhaitait depuis longtemps. Il put ainsi agrandir en toute tranquillité plusieurs failles dans la cloison et renouveler entièrement la perspective de ses connaissances en anatomie féminine.
    ***
    Un malheur ne venant jamais seul, le 7 avril de cette même année, Aloïs senior recevait des nouvelles non sollicitées d’Aloïs junior ; elles étaient mauvaises.
    Junior était à Berlin ; il avait renoncé à sa carrière de clown et avait quitté le cirque Trempolino en emportant la recette. Il se trouvait donc en prison. La police berlinoise réclamait à son homologue autrichien des renseignements avant de le livrer aux juges. Aloïs s’en désolidarisa en faisant suivre une copie de l’acte dans lequel il reniait son premier fils.
    ***
    Au matin du 17 septembre, après une heure de marche dont une partie longeait le vieux fleuve jusqu’à Urfahr, Adolf traversa le pont métallique et entra dans Linz. Il arriva dans la Steingasse, une rue étroite du centre de Linz où se trouvait la Realschule . Cette fois, son air maussade et distant qui lui avait si bien réussi à Leonding tomba à plat. Pire, dès son premier jour, sa mèche lui attira toutes sortes de quolibets (Eh, le bouseux, donne-nous l’adresse de ton coiffeur pour qu’on l’évite à coup sûr !). Ceci dit, les lycéens l’encerclèrent et le questionnèrent, appliquant une grande méfiance à chacune de ses réponses.
    – Hitler, Hitler, c’est pas un peu tchèque, ça ?
    – Pas du tout, c’est du pur germain !
    – Et d’où tiens-tu ton accent ?
    – J’ai habité en Bavière, à Passau.
    – Quelle est la profession de ton père ?
    – Inspecteur en chef des Douanes à la retraite, et le tien ?
    Sa question fut ignorée.
    – Tu es donc partisan des Habsbourg !
    Adolf secoua la tête négativement.
    – Moi, non, mais mon père, oui, et c’est normal puisqu’il est fonctionnaire et que les fonctionnaires ont prêté serment à l’Empereur.
    – Ce n’est pas vrai ! Nos professeurs aussi ont prêté serment, et ça ne les empêche pas d’être de vrais nationalistes. La preuve, notre professeur d’histoire est aussi le chef de la cellule de l’Alldeutsches de Linz.
    Des trois partis pangermanistes

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