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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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résistance.
    –  Mutti , Mutti , appela la fillette dans le vestibule.
    Wolfie sur ses talons, Klara la rejoignit et, ô surprise, découvrit sur son pas de porte un inconnu au visage coincé entre un bonnet en poil de castor et un imposant manteau de fourrure qui descendait au-delà des mollets. Le chiot se précipita sur cette quantité de poils, mais la fillette réussit à le retenir par le collier.
    – Va l’enfermer chez Adi, dit avec douceur Klara avant de se tourner vers le visiteur.
    – Excusez-le, ce n’est qu’un chiot qui n’a pas encore appris à obéir.
    L’homme souleva son bonnet en poil et se présenta. Son nez était cassé et un bouton de fièvre rouge en illuminait la pointe.
    – Permettez-moi de me présenter, gnädige Frau, je m’appelle Marcello Tricotin et je sollicite un entretien avec M. Aloïs Hitler.
    Quel drôle d’accent. Quel drôle de bonhomme.
    – C’est mon époux… mais il n’est pas là pour le moment… Entrez, je vous prie… Il fait froid ce matin, n’est-ce pas ?
    Avant de passer le seuil, l’homme racla la neige de ses demi-bottes fourrées sur l’arête du gros caillou placé là à cet effet.
    Soudain, Klara sut ce qui la préoccupait : à part le nez cassé et les moustaches, le visiteur ressemblait à un Aloïs jeune !
    Elle le précéda dans la cuisine.
    – Confiez-moi votre fourrure, vous serez mieux à votre aise, Herr Tricotin.
    Le visiteur sortit de sa fourrure, et Klara la suspendit au portemanteau dans le couloir. Revenu dans la cuisine, elle lui désigna une chaise sur laquelle il s’assit avec prudence.
    – Aimeriez-vous une tasse de café ? Je viens d’en faire.
    – Volontiers, madame.
    Pendant qu’elle s’occupait de la cafetière, Klara le vit passer en revue la cuisine, s’attardant sur l’étagère aux quatorze gros livres et sur le râtelier en acajou qui accueillait la collection de pipes d’Aloïs.
    – C’est curieux, mais votre visage ne m’est pas étranger, Herr Tricotin… Nous sommes-nous déjà rencontrés ?
    – Euuuh, à vrai dire, non, madame, c’est la première fois que je viens en Autriche… mais mon père, lui, a vécu de nombreuses années à Vienne.
    L’homme baissa la tête.
    – Je suis italien, madame, et je suis maître d’école dans mon village.
    Il releva la tête et ajouta :
    – Monsieur votre mari sera-t-il absent longtemps ?
    – Je ne pense pas, mais si votre entretien est urgent, vous pouvez peut-être le trouver à la Gasthof Stiefler, sur la place. Ce n’est pas loin d’ici.
    – Je connais cette Gasthof, mais je ne suis pas sûr de pouvoir reconnaître votre mari.
    – Mon fils vous y accompagnera, et si mon époux n’y est pas, vous n’aurez qu’à revenir l’attendre ici.
    Paula entra dans la cuisine.
    – Tu arrives bien, va chercher Adi, j’ai besoin de lui.
    Klara servit le café à son visiteur puis désigna le pot de miel posé à côté de la tasse.
    – Il vient de nos ruches, dit-elle avec un geste vers la fenêtre aux vitres embuées.
    ***
    Adolf avait repris sa lecture sous la surveillance rapprochée de Wolfie, qui remuait la queue chaque fois qu’il tournait une page.
    Paula, une fois de plus, entra dans la chambre sans frapper.
    – C’est maman qui veut que tu viennes, elle dit qu’elle a besoin de toi.
    Il leva les yeux de son livre.
    – À qui as-tu ouvert tout à l’heure ?
    – À un monsieur dans un manteau en poils longs comme ça.
    – Tu dérailles, ma pauvre fille, il n’y a pas de bêtes qui ont des poils aussi longs.
    Il se leva sans lâcher son livre, plaçant son médius entre les pages en guise de marque-page. Wolfie reprit ses aboiements.
    – On le connaît, ce visiteur ?
    Paula hocha la tête négativement.
    – Non, on le connaît pas.
    Suivi du chiot, Adolf dévala bruyamment les escaliers. Il s’arrêta et passa les doigts entre les poils de l’énorme manteau qui occupait trois patères à lui seul. Ils n’étaient pas aussi longs que le disait Paula, mais ils étaient très longs quand même. Il se demanda à quel animal ils avaient appartenu.
    Entrant dans la cuisine, il vit un inconnu soulever gauchement une tasse pleine de café fumant. Il vit aussi le nez cassé et le bouton de fièvre éclairant l’apex.
    – Adolf, voici M. Tricotin qui veut rencontrer papa. Quand nous aurons terminé notre café, tu le conduiras chez Stiefler, et si ton père y est, tu le montreras à monsieur.
    Adolf haussa

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