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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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vous certifier par écrit que ses dernières pensées ont été pour vous.
    – Pour moi !!!
    Ainsi il était mort. Et au lieu de se faire oublier, il avait l’invraisemblable culot de le relancer, cinquante-trois ans trop tard, par demi-frère interposé ! Lâche jusqu’à son dernier souffle…
    L’espace d’un clignement d’œil, Aloïs se retrouva le 7 juin 1850, à Vienne, dans le vestibule de la Berggasse,
avec, dans les narines, l’odeur de l’encaustique à la cire d’abeille du parquet…
    Le regard planté dans celui de l’homme qui se disait son demi-frère, Aloïs implosa de tous ses neurones disponibles.
    – De quoi ? Comment ? Hein… Tu te trompes, je ne suis pas ton père, alors va-t’en ! Et si j’apprends que tu colportes de pareilles bêtises, je ferai appel à la police, allez, RAUS  ! RAUS  !
    Pas un mot ne manquait, pas une virgule, jusqu’au léger accent italien qu’affectionnait Carolus lorsqu’il parlait allemand ; c’était terrifiant.
    Marcello Tricotin se leva si brusquement qu’il renversa sa chaise. Il prit son manteau et l’enfila en marchant vers la sortie.
    –  Ja ! Ja ! Raus ! aboya Aloïs tout en ramassant la miniature et en la lançant sur le fuyard, satisfait de voir qu’il avait bien visé.
    Subitement sa vision se brouilla et quelque chose d’irrésistible comprima sa poitrine. Une voix féminine toute proche dit :
    – Herr Hitler, ça ne va pas ?
    Aloïs voulut se lever mais une douleur inouïe le lui interdit. Il ouvrit la bouche et retomba sur son siège, la tête rejetée en arrière. Il n’eut pas de dernière pensée, juste une dernière douleur et puis plus rien.
    ***
    Hannitante balayait les escaliers, Klara et Paula épluchaient des légumes dans la cuisine, Adolf lisait dans sa chambre, Wolfie ne le quittait pas des yeux, quand un brouhaha de voix se fit entendre dans la rue ; bientôt des coups retentirent contre la porte d’entrée.
    Hannitante alla ouvrir et s’inquiéta devant les mines
compassées du médecin, d’Ingrid la servante de la Gasthof Stiefler, et de quelques voisins.
    – Qu’est-ce que c’est ? demanda Klara en sortant de la cuisine, un épluche-patates à la main.
    Elle pâlit en voyant le médecin ôter son chapeau.
    – Frau Hitler, il faut être courageuse. Dieu a rappelé votre mari à ses côtés… Il n’a pas eu le temps de souffrir.
    Hannitante poussa un oh stupéfait. Klara ne bougea pas d’un cil.
    – Où est-il ?
    – Herr Stiefler est en train de le transporter ici.
    Sans prendre le temps de passer son manteau, sans penser à déposer l’épluche-patates, Klara partit en courant.
    ***
    – Adolf, Adolf, descends !
    – Encore ! explosa le gamin, excédé d’être interrompu au moment précis où il allait découvrir l’identité du squelette dans la mine d’or.
    Il fut tenté de désobéir, mais le ton inhabituel de Hannitante l’incita à quitter son lit.
    Le couloir était plein de gens qui parlaient à voix basse.
    – Mon pauvre petit, ton père vient de mourir. Va vite rejoindre ta mère, elle est partie à sa rencontre dans la rue, dit Hannitante avec un geste vers la Michaelsbergstrasse.
    Sentant tous les regards converger vers lui, Adolf détala sans sa pèlerine, plus pour leur échapper que par réel empressement, Wolfie sur ses talons. Courant dans la neige, il pensa à la corvée à laquelle il venait d’échapper, et, de suite après : Je vais enfin faire ce qui me plaît !
    La carriole sur laquelle on avait déposé Aloïs était tirée et poussée par une demi-douzaine de villageois, Herr Stiefler en tête. Adolf vit son père gisant sur le dos, les yeux
et la bouche ouverts. Klara marchait à ses côtés, tenant à deux mains celle du défunt.
    Adolf régla son pas sur celui de sa mère, qui eut un sourire triste, serrant un peu plus la main déjà rigide du mort. Il lui en voulut qu’elle ne le gronde pas sur son absence de pèlerine. Au même instant il remarqua l’épluche-patates posé à côté de l’épaule de son père.
    Reconnaissant le corps, des passants se signèrent, puis saluèrent la déjà veuve. Adolf lançait des regards curieux sur son père, s’étonnant de ne rien éprouver de désagréable. Je devrais être triste… Alors qu’il ne l’était pas, pire, il pensait : C’est bien fait, et bon débarras !
    Il baissa la tête pour dissimuler son absence d’émotion.
    Aussi loin qu’il remontait dans ses souvenirs, il n’avait

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