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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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paix du Seigneur, le
samedi 3 janvier 1903, à 10 h 30 du matin, dans sa soixante-cinquième année.
    Les funérailles auront lieu le lundi 5 janvier 1903, à 10 heures du matin.
    Angela Hitler
Klara Hitler son épouse
Aloïs Hitler
Paula
 
Adolf
ses filles
 
ses fils

    Klara le vit empocher le faire-part et aller saluer Adi, qui se tenait près du cercueil et ne lui répondit pas. Puis il s’approcha, tripotant à deux mains son bonnet en peau de castor. Il s’inclina.
    – Je vous prie, madame, d’accepter mes sincères condoléances.
    Klara eut un geste vers la porte.
    – Suivez-moi, mein Herr , j’ai quelque chose à vous montrer.
    Klara le précéda dans la cuisine où Hannitante découpait de fines tranches de saucisson.
    – Voici Johanna, ma sœur.
    Klara ouvrit alors l’un des tiroirs du buffet et sortit les morceaux de la miniature de Zwettl.
    – C’est Herr Stiefler qui les a récupérés par terre. Mon mari vous l’aurait lancé dessus.
    Elle le vit porter la main à la nuque, la mine embarrassée.
    – Elle appartenait à mon père.
    – Herr Stiefler dit que mon mari a eu son embolie juste après.
    L’homme se dandina dans sa fourrure.
    – Quand je l’ai quitté, il était en colère, mais il était toujours vivant.
    – Et pourquoi était-il en colère ?
    – Je ne sais trop… mais disons qu’il a commencé à s’énerver lorsque je lui ai montré cette miniature.
    – Lui, je le remets, bien sûr, dit Klara en posant le doigt sur l’enfant, et elle, ce doit être Maria Anna sa mère, mais lui avec le haut-de-forme, qui est-ce ?
    – C’était mon père… et c’était aussi le sien… enfin, c’est une histoire compliquée.
    – J’en étais sûre ! J’ai jamais cru grand-père quand il racontait que c’était l’oncle Georg ! s’exclama Hannitante en se versant un verre de schnaps (Ça s’arrose !).
    Comme sous le coup d’une grosse émotion, Marcello Tricotin s’assit, choisissant la même chaise que la veille.
    – Cette miniature a été faite à Zwettl, en 1841… À cette époque, mon père, enfin notre père, était étudiant à Vienne… étudiant en médecine.
    « Donc mon oncle n’a jamais été mon oncle… et donc il n’y a jamais eu de péché mortel… et donc ce n’est pas pour ça que Dieu a tué mes quatre enfants ! »
    – Comment ils se sont rencontrés ?
    – À ma connaissance, elle était lingère dans la famille… et mon père avait dix-neuf ans… il lui a fait un enfant qu’il n’a pas reconnu… et c’est en quelque sorte pour s’en excuser qu’il m’a envoyé jusqu’ici.
    – Pourquoi n’est-il pas venu lui-même ?
    – Il est mort, madame… Ce n’est qu’au dernier jour de sa vie qu’il m’a fait faire le serment de retrouver mon demi-frère. Avant cela, j’ignorais tout de son existence.
    Hannitante se versa un deuxième verre de schnaps et demanda :
    – Mais alors pourquoi l’oncle Georg l’a-t-il reconnu ?
    L’homme sortit un calepin de la poche intérieure de son manteau.
    – Oui, mais d’après les registres paroissiaux de Döllersheim, la reconnaissance en paternité s’est faite en 1876, or en 1876 Georg Hiedler était mort depuis dix-neuf ans.
    – C’est donc l’oncle Nepomuk qui a tout manigancé encore une fois.
    ***
    – Alors on le verra plus, papa ?
    – Non, puisqu’il est mort.
    – Alors c’est comme avec Edmund qu’on voit plus depuis qu’il est mort ?
    – Oui, c’est pareil.
    Adolf posa un bras protecteur sur sa petite sœur (il l’appelait die Kleine ). Il avait consacré une partie de sa nuit à dresser une liste des avantages et inconvénients de sa nouvelle situation. À part le chagrin qu’il éprouvait pour l’évidente tristesse de sa mère, il ne trouvait que des avantages. Il était désormais le chef de famille et l’enterrement prévu ce lundi lui donnait un excellent prétexte pour ne pas se présenter à l’examen d’arithmétique ; examen auquel il était certain d’échouer.
    Présentement, il était mécontent de ce qu’il voyait : l’une des vieilles qui avait fait la toilette mortuaire avait glissé un chapelet entre les mains croisées sur le ventre du mort. Or, son père n’avait jamais caché ses sentiments anticléricaux. Lorsque Adolf avait rouspété, la vieille l’avait rabroué, et pour une fois sa mère n’avait pas pris son parti.
    – Pourquoi il a des pièces de monnaie sur les yeux ? demanda Paula.
    Comme le

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