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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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été en-en-en Amérique, en-en-en revanche on sait qu’il a été en-en-en prison pour-pour vol.
    Ludwig lui tendit le journal viennois.
    – Lisez-le à tête repo-po-posée. Vous-vous-vous verrez, c’est édifiant.
    Adolf accepta le quotidien en inclinant la nuque en guise de remerciement, puis il tourna les talons et s’en alla, le dos raide comme une planche à pain.
    Il longeait la rive du vieux fleuve lorsqu’il jeta rageusement le Neues Wiener Tagblatt dans les eaux pas du tout bleues du Danube.
    ***
    – La jalousie, Ludwig, c’est la jaunisse de l’esprit.
    – Dé-dé-détrompe-toi, je-je-je ne suis pas jaloux, je-je-je suis seulement déçu.
    – Mon pauvre vieux, tu es fatigant à la longue avec ta manie de prévoir toujours ce qui n’arrivera jamais.
    Les deux garçons se faisaient une scène au croisement de la Steingasse et de la Herrenstrasse.
    – Prends garde, Ludwig, rappelle-toi les dernières paroles d’Oscar… Ou c’est ce papier peint qui disparaît, ou c’est moi.
    Ludwig prit la pose pour dire d’un ton convaincu :
    – Tu-tu-tu es le pire des sa-sa-salauds !
    – Je t’en prie, ne flatte pas mon orgueil.
    Le tramway électrique passa bruyamment à leur hauteur, les contraignant à remonter sur le trottoir. Ludwig aperçut un petit groupe sortir de la Realschule . Il reconnut Hitler un peu en retrait qui glissait un bleuet à sa boutonnière, puis l’un des élèves pointa le doigt dans leur direction.
    ***
    – Le voilà, dit Wolfgang Piffer, l’index dirigé droit sur le croisement au trafic animé.
    Balduin Wiesmayer hésita.
    – Attends, il est avec quelqu’un.
    – Et alors, tout le monde a le droit de savoir.
    Wolfgang allongea le pas, obligeant les autres à faire de même.
    – Hep, Wittgenstein, pas si vite !
    Ludwig haussa un seul de ses sourcils, ce qu’il faisait très bien, suite à un entraînement quotidien devant son miroir.
    – Plaît-il ?
    – On aimerait savoir pourquoi tu dis que tu es catholique romain alors qu’en vrai tu es complètement juif ?
    Ludwig feignit un bâillement ennuyé.
    – Et en-en-en quoi ce que je suis, ou-ou-ou ne suis, vous importe, mein Herr  ?
    Wolfgang déplia son feuillet.
    – Ton arrière-arrière-grand-père paternel s’appelait Moses Meier, tu parles d’un aristocrate ! J’ai toutes les preuves.
    –  Grüss Gott , Herr Hitler, dit Ludwig en regardant Adolf qui baissa les yeux sans répondre.
    – Mets-toi à notre place, si tu es juif et que tu dis que tu l’es pas, c’est très louche, établit laborieusement Karl Korger.
    Wolfgang reprit la lecture de ses notes.
    – Et je peux aussi te dire que c’est grâce au Kaiser Napoléon que ton arrière-arrière-grand-père a pu changer de nom. C’était juste l’intendant du château des Wittgenstein et c’est comme ça qu’il a choisi le nom de son maître, pas vrai ?
    Ludwig connaissait peu de chose sur ses ancêtres : deux portraits à l’huile de Moses Meier Wittgenstein et de sa femme étaient accrochés dans l’un des salons de l’Alleegasse. Un dimanche, devant les tableaux, son père avait pris le temps de lui conter l’histoire officielle des origines de la famille ; une histoire qu’il tenait de son père, Hermann Wittgenstein, lui-même la tenant de Moses Meier, l’intendant du prince de Wittgenstein. Lorsque Moses Meier avait changé de nom, le prince s’en était offusqué jusqu’à le rosser d’importance. L’intendant se serait alors rebiffé et aurait affirmé que son fils, né en 1802, était en réalité un bâtard du prince. Avec ce souci d’honnêteté qui le caractérisait, Karl avait ajouté :
    – En vérité, c’est une légende destinée à nier nos origines car c’est le nom du comté de Wittgenstein que notre ancêtre a choisi et pas celui du prince. Notre lignée n’a donc pas d’ancêtre princier, on peut même dire que Moses Meier et sa femme étaient de pur sang juif. C’est à partir de mon père, ton grand-père Hermann, que nous sommes devenus chrétiens et antisémites.
    – L’était-il vraiment ?
    Karl avait souri.
    – Oui, évidemment. Il nous répétait qu’il ne fallait pas leur faire confiance, particulièrement dans les affaires, et il
n’aurait jamais accepté que l’un de nous en épouse un. Il nous l’avait formellement interdit. Il disait également que sur les questions d’honneur on ne devait jamais en consulter un… À vrai dire, ton grand-père cultivait son

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