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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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après-midi ?
    ***
    Adolf dessinait les plans d’une somptueuse villa de style Renaissance italienne destinée à célébrer le deuxième anniversaire de sa rencontre avec Stefanie, lorsqu’il reconnut les bruits de clef particuliers à sa mère lorsqu’elle ouvrait la porte d’entrée (Hannitante faisait des bruits différents, bien qu’elle utilisât une clef identique).
    Il trouva sa mère dans la cuisine, assise, les yeux cernés, les coudes sur la table et la tête dans les mains, une expression de détresse qu’il ne lui avait vue qu’une seule fois (à la mort d’Edmund).
    – Maman, ça ne va pas ?
    ***
    L’intervention eut lieu trois jours plus tard à l’hôpital des sœurs de la Miséricorde. À la demande de Klara, le docteur Bloch fut présent dans la salle d’opération.
    – C’est trop tard, déplora le chirurgien après avoir ôté la totalité du sein gauche de sa patiente, les métastases sont déjà dans la plèvre.
    Il regarda le docteur Bloch.
    – Je serais surpris qu’elle vive l’année prochaine.
    Klara resta hospitalisée vingt jours à raison de cinq Kronen par jour (le tarif normal était de deux Kronen ). Adolf avait insisté pour que sa mère bénéficie du meilleur traitement possible ; il était d’autant plus déterminé qu’elle lui avait révélé l’existence du pactole Tricotin, une surprise de taille. Il n’avait jamais vu autant d’argent : huit mille six cent trente Kronen  !
    – Au début il y en avait dix mille.
    – Pourquoi un inconnu nous a-t-il donné une telle somme ? Ce n’est même pas un Allemand !
    – Justement, ce n’est pas un inconnu puisqu’il nous a dit qu’il était le demi-frère de ton père.
    – Mon demi-oncle alors ?
    – Oui, et d’après lui, son père aurait été un docteur qui aurait engrossé la blanchisseuse de ses parents.
    Klara avait fouillé dans le carton contenant les papiers personnels d’Aloïs pour lui montrer l’encart publicitaire qui vantait les mérites du docteur Karolus Trikotin.
    – Il m’a aussi montré une miniature où on voyait bien ce Karolus Trikotin à côté de Maria Anna qui portait ton père sur les genoux.
    – Où est-elle, cette miniature ?
    – Il est parti avec.
    Adolf avait sollicité sa mémoire pour se rappeler cette brève rencontre avec Marcello Tricotin. Il y avait l’étonnant manteau en peau de loup… il y avait le bouton sur le nez que die Kleine avait confondu avec une piqûre d’abeille… il y avait les trois livres de Karl May et celui d’Arthur… il revoyait Marcello sortant de la Gasthof Stiefler en se frottant la nuque…
    – Il nous a dit aussi qu’il était venu remettre cet argent à ton père, de la part du sien qui venait de mourir, enfin, quelque chose comme ça.
    – Tu sais pourquoi il a mis papa en colère ?
    – Herr Stiefler m’a dit qu’ils s’étaient disputés et que ton père lui avait jeté la miniature à la tête…
    Ainsi, du sang italien coulait dans ses veines… Il n’était pas certain d’apprécier l’insolite d’une pareille découverte. Adolf aurait nettement préféré du sang runique, façon chevalier teutonique…
    ***
    Sa mère se rétablissant et les beaux jours revenus, Adolf reprit ses études en plein air et ses longues randonnées en compagnie du fidèle August. Des longues marches qui l’apaisaient et lui étaient devenues nécessaires.
    Avec le soleil et les premiers bourgeons, le printemps fit réapparaître Stefanie et sa mère sur la Franz-Josef Platz ; effet secondaire non désiré, réapparurent les fringants officiers de la garnison. Adolf redevint jaloux au point d’avoir envie de mordre quelque chose. Il développa ainsi une violente aversion pour les militaires, les qualifiant de bons à rien, de têtes vides, de parasites corsetés et pomponnés, tout juste capables de faire des ronds de jambe en lissant leurs moustaches d’un air suffisant. Ah non alors, il ne les aimait pas.
    Les mois passaient, et Adolf ne s’était toujours pas décidé à se déclarer. Il aimait trop Stefanie pour risquer une rebuffade ; en ne se déclarant point, son espoir restait intact et le moindre de ses fantasmes restait plausible. Il avait rationalisé son extrême timidité en imaginant divers scénarios :
    – Elle n’attend qu’une chose, que je la prie de devenir ma femme. Tu vois, Gustl, elle sait tout de moi, c’est ça le Vrai Amour, nous n’avons pas besoin d’utiliser la parole… et ce

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