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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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s’inspirant de celle utilisée par les pompiers. La difficulté pratique d’une telle réalisation le contraignit assez vite à renoncer. Déprimé par ce nouvel échec, ne supportant plus le dégoût de soi qu’il s’inspirait, Adolf résolut de mettre fin à ses jours.
    – C’est la troisième fois que je la vois avec ce mirliton ! Je souffre trop, et quand trop est trop, c’est trop !
    – Tu es sérieux ?
    – Évidemment, pourquoi ?
    August apprit qu’il avait un rôle déterminant dans ce suicide ; c’était lui qui préviendrait les familles et qui leur indiquerait l’endroit précis du pont d’où Adolf s’était jeté, Stefanie étroitement serrée contre lui en guise de lest.
    Adolf se méprit sur le silence atterré de son ami.
    – Comment veux-tu qu’elle survive à ma disparition…
C’est lui rendre un grand service que de lui éviter d’avoir à le faire elle-même… ?
    August fit mine de s’intéresser aux clients du Baumgarten assis en terrasse.
    – Vu ainsi, bien sûr…
    Adolf fronça les sourcils.
    – Demain, quand elle sera au milieu du pont, tu iras distraire sa mère en lui racontant ce que tu veux, et moi j’en profiterais pour la prendre dans mes bras et sauter… Viens, Gustl, je vais te montrer exactement où.
    – Mais suppose qu’elle ne veuille pas te suivre ?
    Adolf lui lança un regard empreint d’une forte dose de commisération.
    – Décidément tu n’écoutes jamais quand je parle ! Combien de fois faut-il te dire qu’elle et moi, c’est pareil… Donc elle ne peut pas refuser, qu’est-ce qui est si difficile à comprendre dans ce que je viens de te dire ?
    Ce jour-là, rentrant chez lui en fin d’après-midi, Adolf trouva sa mère alitée.
    – Monter les trois étages m’a épuisée. Je ne suis pas encore rétablie.
    La réaction d’Adolf fut spontanée :
    – On va déménager, maman, on va louer un rez-de-chaussée. Je m’en occupe dès demain.
    Son funeste projet reporté à une date ultérieure, Adolf trouva assez vite, au 9 de la Blütenstrasse, un trois pièces-cuisine au premier étage d’un immeuble bourgeois d’Urfahr, situé à deux rues seulement du domicile de Stefanie. L’immeuble appartenait à Frau Magdalena Hanisch, la veuve d’un haut fonctionnaire auprès du tribunal qui sympathisa spontanément avec sa nouvelle locataire.
    Le déménagement eut lieu le 4 mai. N’emportant aucun meuble, la famille Hitler – Klara (quarante-sept ans), Hannitante (quarante-quatre ans), Paula (onze ans), Adolf (dix-huit ans) – arriva en Einspänner suivi d’une charrette
chargée de sept valises et de la grande malle ayant appartenu à Aloïs.
    – C’est un très bon choix, lui dit sa mère. On a une belle vue sur le Pöstlingberg… mais quarante-neuf Kronen , tout de même, c’est cher, Adi, c’est très cher…
    – Oui, mais il en vaut la peine, regarde comme il est bien meublé, et puis l’escalier n’a que vingt-six marches, tandis qu’à la Humboldtstrasse il y en avait quatre-vingt-treize… Autre avantage, ici tout est moins cher qu’à Linz.
    Urfahr était exempté de l’octroi qui renchérissait considérablement toutes les marchandises qui franchissaient chaque jour le vilain pont métallique qui reliait le bourg à Linz.

21
    « J’ai, il y a longtemps, reçu une lettre dans laquelle quelqu’un m’informait qu’il partait pour l’Académie des beaux-arts, mais que je devais l’attendre, qu’il reviendrait et m’épouserait. Je ne me rappelle plus ce qu’il y avait d’autre dans cette lettre, pas même si elle était signée et de quelle manière. Je ne savais absolument pas à ce moment-là à qui attribuer cet envoi. »
    Interview de Mme Stefanie Rabatsch – née Jansten –, dans Ein junger Mann aus dem Innviertel de Georg Stefan Troller et Axel Corti.
    Urfahr.
    Mercredi 2 septembre 1907.

    August souleva la valise et s’éclipsa sur le palier afin de ne pas assister aux adieux. Adolf le rejoignit, ses yeux brillaient et il reniflait comme lorsqu’il était enrhumé. Se relayant pour porter la valise (pleine de livres et de cartons à dessin), ils dissimulèrent leur émotion en échangeant des banalités sur les horaires des trains en automne. Avant de disparaître au coin de la Blütengasse, Adolf se retourna et salua de la main sa mère, Hannitante et die Kleine alignées en pleurs sur le balcon. Dans le tramway, il exigea d’August qu’il lui récite une fois de

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