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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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plus ce qu’il devait répondre à
Stefanie lorsque celle-ci lui demanderait de ses nouvelles. Croyant bien faire, August lui rappela que lors de son précédent voyage Stefanie ne s’était jamais manifestée : il eut droit à l’habituel haussement d’épaules.
    – L’année dernière elle savait que je ne resterais pas longtemps, elle le sentait. C’est pour ça qu’elle ne s’est pas manifestée, mais cette fois c’est différent. Vas-y, récite.
    – Je lui dis que tu es parti à Vienne t’inscrire à l’école de peinture des Beaux-Arts… Je lui dis que tu reviens dans quatre ans et que tu demanderas alors sa main à sa mère.
    – Et ?
    – Et alors je t’écris immédiatement sa réponse.
    Adolf opina du chef.
    – C’est bien, Gustl.
    Ils se séparèrent sur le quai bruyant et encombré de la Stadtbahnhof.
    – Au revoir, Adolf… et bonne chance pour ton examen.
    Fuyant son regard, Adolf lui tendit une lettre timbrée et adressée à :

    Fräulein Stefanie Jansten
    Kreuzgasse 5
    Urfahr

    – Poste-la ce soir, s’il te plaît, ainsi elle la recevra demain matin.
    Il souleva sa valise et monta dans le compartiment de seconde classe : six heures plus tard, il entrait pour la deuxième fois dans la capitale impériale.
    Lors de son voyage précédent, il avait remarqué les affichettes accrochées aux portes qui proposaient toutes sortes de logements au loyer attractif. La plupart du temps il s’agissait de locataires qui sous-louaient une chambre, ou un lit, ou un coin de pièce, afin de pouvoir payer leur propre loyer.
    Adolf n’eut pas à marcher longtemps : il trouva ce qu’il cherchait à deux pas de la gare, épinglé bien en vue sur la première porte cochère venue : une certaine Frau Maria Zakreys proposait pour dix Kronen par mois une chambrette au 31 de la Stumpergasse, escalier II, porte 7.
    Le 31 était l’un de ces immeubles locatifs construits à la hâte au moment de la grande industrialisation de Vienne : la Stumpergasse en abritait une dizaine du même acabit. Chacun d’eux était divisé en petits appartements de trente mètres carrés, tous identiques : une chambre, une cuisine, une petite pièce baptisée, selon les besoins, débarras ou chambrette ( Kabinett ). L’eau n’était pas courante et se prenait à une Bassena au milieu du couloir ; idem pour les cabinets communs à l’étage au fond du même couloir.
    Adolf entra au numéro 31 et traversa la cour intérieure pour accéder à l’escalier II. Il entra dans un second immeuble d’aspect miteux, monta au deuxième étage par un escalier sombre et cogna à la porte 7 avec sa canne. La porte s’ouvrit ; une odeur de pétrole envahit ses narines.
    – Bonjour, madame, je m’appelle Adolf Hitler et je viens pour l’annonce.
    Ce disant, il ôta son chapeau avec la main qui tenait la canne.
    La loueuse était une petite femme à chignon gris âgée de quarante-cinq ans. Son visage fripé, son nez et son menton pointus évoquaient un gallinacé de basse-cour. Frau Zakreys gagnait sa vie en faisant de la couture pour une boutique de mode dans la Mariahilferstrasse. D’origine tchèque, et malgré un séjour de plusieurs années dans la capitale, elle parlait un allemand rudimentaire aggravé d’un rude accent tchèque à la limite du supportable pour une oreille d’honnête Germain.
    – Elle me convient, dit Adolf en découvrant une chambrette de dix mètres carrés, meublée d’un petit lit de fer, d’une table en sapin et d’un tabouret.
    Il vit que les pieds du lit étaient placés dans des boîtes de conserve remplies de pétrole.
    Sans attendre la réponse de la loueuse, il ouvrit sa valise, prit le portrait de sa mère et le plaça sur la table, à côté de la lampe à pétrole.
    Frau Zakreys tendit la main, paume en sébile.
    – C’est dix Kronen tous les mois.
    – Les voici, Frau Zakreys, et maintenant ma clef, je vous prie.
    Elle lui donna la clef qui ouvrait la porte de l’appartement et lui expliqua qu’après 10 heures du soir, il fallait payer vingt  Heller au Hausbesoger pour qu’il daigne ouvrir la porte.
    – Et aussi, vous allez à la police vous enregistrer.
    – Bien sûr, madame.
    Adolf eut un geste vers les pieds du lit.
    – Pourquoi ces boîtes avec du pétrole dedans ?
    Frau Zakreys haussa les épaules.
    – C’est pour empêcher les punaises de monter. On est à Vienne ici… Maintenant, pour votre toilette, c’est dans la cuisine, j’ai

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