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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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chasser le froid, – murmura sa prière du soir, – s’enveloppa de son manteau, et se jeta sur une couche qu’une ancienne connaissance lui avait rendu familière et même agréable. Le bruit qui régnait encore autour de lui, et même les acclamations que poussait de temps en temps la foule qui continuait à se divertir, n’interrompirent pas son repos bien long-temps, et au bout d’environ dix minutes il était aussi profondément endormi que s’il eût été couché sur son propre lit dans Curfew-Street.

CHAPITRE XXIX.
     
    PERONIUS. – « Toujours parlant de ma fille. »
    SHAKSPEARE. Hamlet.
     
    Deux heures avant que le coq de bruyères eût chanté, Simon fut éveillé par une voix bien connue qui l’appela par son nom.
    – Quoi, Conachar ! s’écria-t-il en s’éveillant en sursaut ; – est-il donc déjà si tard ? Ouvrant les yeux, il vit devant lui l’individu auquel il songeait, et au même instant les événemens de la veille s’étant retracés à son souvenir, il s’aperçut avec surprise que la vision conservait la forme qu’il lui avait donnée pendant son sommeil.
    Ce n’était pas le chef montagnard armé de pied en cap et tenant en main sa claymore, comme il l’avait vu la veille ; c’était Conachar de Curfew-Street, sous ses humbles vêtemens d’apprenti, et tenant en main une baguette de bois de chêne qu’il avait sous les yeux. Une apparition n’aurait pas surpris davantage notre bourgeois de Perth. Tandis qu’il le regardait avec surprise, le jeune homme dirigea vers lui la clarté d’une lanterne qu’il portait, et dans laquelle brûlait un morceau de bois de marécages {94} , et il répondit à l’exclamation que le gantier avait faite en s’éveillant :
    – Oui, père Simon ; c’est Conachar qui vient renouveler connaissance avec vous dans un montent où l’on y fera moins d’attention.
    En parlant ainsi, il s’assit sur un tréteau qui servait de chaise, et plaçant sa lanterne à côté de lui, il continua à parler du ton le plus amical.
    – J’ai goûté de votre bonne chère plus d’une fois, père Simon ; j’espère que vous n’en avez pas manqué dans ma famille.
    – Non certainement, Eachin Mac Ian, répondit le gantier, – car la simplicité de la langue et des mœurs celtiques n’admet aucuns titres honorifiques, – elle était même trop bonne pour ce temps de carême, et beaucoup trop bonne pour moi, car je dois rougir en pensant que vous avez trouvé une chère bien inférieure dans Curfew-Street.
    – Je me servirai de votre propre expression, père Simon : elle était trop bonne pour ce que méritait un apprenti fainéant, et pour les besoins d’un jeune montagnard. Mais si vous avez été satisfait hier de la chère que vous avez trouvée, l’avez-vous été également de l’accueil que vous avez reçu ? Ne le niez pas : je sais que vous ne l’avez pas été. Mais mon autorité sur mon clan est encore bien jeune, et je ne dois pas fixer trop tôt son attention sur le temps que j’ai passé dans les basses-terres ; époque que je n’oublierai pourtant jamais.
    – J’en comprends parfaitement la cause ; aussi est-ce malgré moi, et en quelque sorte à mon corps défendant, que je suis venu si tôt vous rendre une visite.
    – Paix, père Glover ! paix ! Je suis charmé que vous soyez venu voir une partie de ma splendeur montagnarde pendant qu’elle brille encore. Revenez ici après le dimanche des Rameaux, et qui sait ce que vous pourrez trouver et qui vous verrez sur le territoire que nous possédons aujourd’hui ? Le chat sauvage peut creuser sa tanière dans l’endroit où s’élève maintenant la salle de banquet de Mac Ian.
    Le jeune chef se tut, et appuya, sur ses lèvres le haut de sa baguette, comme pour s’empêcher d’en dire davantage.
    – Il n’y a rien à craindre à cet égard, Eachin ; dit Simon avec cette manière vague que prend, souvent un consolateur tiède quand il veut détourner l’esprit d’un ami de réflexions occasionnées par un danger inévitable.
    – Il y a tout à craindre, répondit Eachin ; il y a péril d’une ruine totale, et certitude positive d’une grande perte. Je suis surpris que mon père ait accepté cette proposition astucieuse d’Albany. Je voudrais que Mac Gilly Chattanooga s’entendît avec moi, et alors au lieu de répandre notre meilleur sang l’un contre l’autre, nous descendrions ensemble dans le Stramoine, nous tuerions tout ce qui

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