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La Légion Des Damnés

La Légion Des Damnés

Titel: La Légion Des Damnés Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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passé en 1918. C'est seulement quand toute la machine s'est effondrée que les gars en feldgrau se sont révoltés. Mais Dieu nous préserve d'une révolution. Surtout prématurée. Le petit bouffeur de saucisses allemand les a tellement à zéro qu'il n'ose même pas penser, et c'est pas avec des hommes effrayés qu'on fait les révolutions. Ça s'est terminé comme ça devait se terminer : les plus malins ont foutu le camp avec l'assiette au beurre. Les salauds s'en sont tirés indemnes et aujourd'hui, on les retrouve solides au poste et la schlague à la main ! Tout le bidule va s'effondrer, ça, c'est sûr, mais vous pourrez m'appeler Adolf si ça mène à une révolution. 
    Ce sera encore la même histoire. Les plus fortiches se reconnaîtront entre eux et prendront bien soin d'eux-mêmes. Ils aideront les salauds à se relever et leur fourniront de jolies cravaches toutes neuves qu'ils pourront à nouveau nous claquer sur le dos! Jusqu'à ce que mes estimés compatriotes commencent à découvrir le fin mot du manège, je n'ai aucune confiance en eux. Hitler et ses acolytes seront exterminés, comme de juste, et le plus tôt sera le mieux, mais qui sont-ils, sinon de vulgaires marionnettes ? Et ça n'est pas faire une révolution que de détruire les marionnettes et laisser leur manipulateur filer avec la recette du guignol !
    Ainsi parlait le Vieux en 1941.
     

Trois Filles

    PARMI les nombreux hommes qui vinrent compléter notre compagnie, je trouvai un nouveau copain, Hans Breuer. Il avait été lieutenant de police à Düsseldorf et devait l'honneur d'appartenir à notre chère petite unité du fait qu'il avait refusé de se porter volontaire pour les SS, selon les ordres d'Adolf Hitler concernant les policiers. Il était convaincu que l'Allemagne allait bientôt perdre la guerre, car il savait de bonne source (son frère travaillant au ministère de la propagande du Dr Goebbels), que le Nazisme était à la veille de la banqueroute.
    Les Nazis ne pouvaient se fier qu'à une faible fraction des forces armées et ce n'était qu'une question de temps avant que les généraux ne réglassent leurs comptes avec Hitler et sa bande de cinglés. Hans et moi parlions de déserter à nouveau, mais le Vieux nous conseilla de ne pas essayer.
    — Il n'y en a pas un sur mille qui s'en tire, et s'ils vous reprennent, vous êtes bons pour le mur et les douze balles dans la peau. Non, le seul truc, c'est la bonne blessure, mais pour l'amour du ciel, n'essayez pas non plus de faire ça vous-même. Ils vous passent au microscope dans tous les cas où le blessé peut avoir été l'auteur de sa propre blessure et s'ils découvrent le moindre signe suspect, kif-kif, vous êtes bons ! Le mieux, c'est encore le typhus ou le choléra ; avec ça, ils ne peuvent absolument rien prouver. La syphilis, zéro. Vous ressortez de l'hosteau au bout de quinze jours après un traitement que vous n'oublierez jamais ! Pas de maladies vénériennes. Si c'est pas grave, ils nous guérissent ça en moins de deux. Si c'est grave, ils vous écorchent vif pour vous apprendre la morale...
    » Y a aussi des gars qui boivent le carburant de nos tanks et c'est pas mal non plus. Ca vous flanque une peste bubonique qu'on peut entretenir pendant quatre ou cinq mois, à condition de connaître le truc. Ou vous pouvez faire passer une cigarette par un tuyau d'échappement et la bouffer ensuite ; c'est bien, mais la fièvre que ça vous donne ne dure pas si longtemps et ça vous oblige à introduire une bouteille d'essence et un sac de sucre dans l'hôpital: un sucre imprégné de carburant tous les jours et la fièvre se maintient aux environs de 39°. Mais le matériel nécessité rend la chose dangereuse. Faites-vous coincer et ils vous alignent pour « abaissement de la volonté de combattre »...
    « Si vous connaissez un infirmier militaire digne de confiance, une jambe gangrenée vous coûtera deux à trois cents cigarettes. On vous coupe la patte et la guerre est finie pour vous. Il peut aussi vous procurer de l'eau infectée qui vous collera la typhoïde. Mais il y a toujours des os dans ce genre de fourbi. Ou bien ça marche pas — Porta les a tous essayés, il a même bouffé du chien crevé plein d'asticots, mais sur lui, ça ferait plutôt l'effet d'une cure de santé — ou bien on en reste paralysé, ou bien encore on finit au cimetière. C'est arrivé à pas mal de gars qui se croyaient fortiches... »
    Le dimanche 12 octobre, notre train

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