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La Légion Des Damnés

La Légion Des Damnés

Titel: La Légion Des Damnés Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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cochonne. Sentez-vous le baiser du vent frais de la steppe sur vos joues duveteuses et dans vos jolies boucles frisées ?
    A mesure que montait le soleil, descendait rapidement le niveau, non pas du trou, mais de notre ardeur. Transpiration, malédictions. Frusques balancées l'une après l'autre. Bientôt, nous fûmes tous en calcif et la sueur ruisselait toujours, tandis que les ampoules recommençaient à bourgeonner sur nos petites mains blanches. Nous n'avions plus l'habitude de ces travaux pénibles et la terre de la steppe était dure.
    — Dites-moi, questionna Porta, est-ce qu'on est des soldats ou des terrassiers ? Moi, je vous demande ça, c'est rapport au tarif syndical...
    Nous mesurions le tank à chaque instant, pour voir si nous approchions du bout de nos peines, mais à midi — alors que nous creusions depuis plus de sept heures — nous n'étions encore qu'à mi-chemin du bas de la tourelle. Le Vieux se mit à invectiver l'armée, et Porta lui demanda innocemment s'il ne sentait pas le baiser du vent frais de la steppe, et si son cœur n'était pas égayé par les chauds rayons du soleil et la profonde valeur didactique du travail de la terre. Le Vieux lui jeta sa pelle à la tête et se coucha lourdement à l'ombre du tank.
    — Je n'en creuse pas une cuillerée de plus ! II y a eu assez de trous comme ça depuis le début de cette putain de guerre ! Bonne nuit.
    Nous creusâmes. Porta, Stege et moi, pendant une demi-heure au terme de laquelle Pluton et le Vieux devaient nous relever. Il fallut presque les porter pour les refiler dans le trou. Nous nous relayâmes ainsi pendant deux heures, puis le temps de travail effectif fut ramené à un quart d'heure et finalement, tout le monde se retrouva sur le dos, les yeux perdus dans la nue, incapable de creuser davantage.
    Le trou devait être fait, cependant, qu'on le veuille ou non. Après une heure de repos, Pluton et le Vieux se remirent au boulot et nous suivîmes le mouvement. A cinq heures, enfin, le trou était suffisamment profond et nous y descendîmes le tank. Nul ne se fit prier, ensuite, pour monter la tente ; tout le monde avait hâte de roupiller. Mais comme le secteur passait pour être infesté de partisans, il fallait que quelqu'un veillât sur le sommeil des autres. Et pas de volontaire, comme de juste, pour prendre le premier tour de garde. Au beau milieu d'une discussion animée, le Vieux déclara soudain :
    — Un Unteroffizier n'a pas à monter la garde. Vous n'êtes tout de même pas ignares au point de ne pas savoir ça !
    Là-dessus, il s'enroula dans sa couverture et, la seconde suivante, il dormait profondément
    — Ça me rappelle que je suis Stabsgefreiter, s'écria Pluton. Bonne nuit, les enfants !
    — Et toute l'armée en ferait des gorges chaudes si moi, Joseph Porta, Obergefreiter, je m'abaissais à cette besogne subalterne ! Amusez-vous bien, mes chéris !
    Restaient Stege et moi.
    — C'est une légende, dis-je avec fermeté. Il n'y a jamais eu de partisans dans le secteur !
    — Jamais ! affirma Hugo Stege, vertueusement indigné.
    Un instant après, nous dormions tous les cinq.
    Ce fut Stege qui se leva le premier, le lendemain matin. Nous voulions notre café au lit et le sort l'avait désigné pour se taper la corvée de le faire et de nous servir. Quelques minutes après avoir quitté la tente, il vociféra du haut de la tourelle :
    — Sortez-vous de là, bon Dieu, v'là le commandant!
    C'était le moment de faire fissah, car il était onze heures du matin et si le commandant nous surprenait en flagrant délit de grasse matinée, ça risquerait de barder pour nos matricules. Mais ce n'était qu'une manifestation de l'humour douteux du salopard qui avait nom Hugo Stege et, en un clin d'œil, tout le monde eut regagné la tente en réclamant le jus à cor et à cri.
    Stege venait de ressortir avec nos quarts et nos gamelles quand retentit de nouveau sa voix affolée :
    — Eh ! grouillez-vous ! Le pitaine et le colon ! Debout, bon Dieu ! Je vous dis que c'est vrai, ce coup-ci !
    Rires, injures et lazzis saluèrent le renouvellement de sa facétie, mais personne ne bougea et lorsque le concert se fut apaisé, Porta hurla :
    — Baptiste, si le commandant veut me voir, dites-lui que ce n'est pas mon jour de réception...
    Il ponctua sa remarque d'un pet sonore et le Vieux imita son exemple.
    — Vous allez sortir de là-dedans ? Il s'en passe de belles dans cette compagnie !
    Ou c'était vraiment le

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