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La Légion Des Damnés

La Légion Des Damnés

Titel: La Légion Des Damnés Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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susceptible, ces petites bêtes-là !
    Il porta l'emplacement de la mine sur la carte. Après ça, les découvertes se succédèrent sans interruption. Quand tout le champ eut été relevé, ils en exhumèrent quelques-unes que nous transportâmes un peu plus loin. Le système nerveux en prenait, une fois de plus, un bon vieux coup, car le moindre bruit pouvait provoquer la catastrophe. Nous avions presque terminé quand une nouvelle pièce éclairante explosa juste au-dessus de nos têtes. J'avais une mine dans les bras, mais je m'aplatis vivement, bouffant de la terre, et durant soixante longues secondes, je restai comme ça, immobile, avec l'engin explosif pressé contre mon cœur.
    Nous rentrâmes à l'aube. Indemnes. Quatre nuits de suite se répéta la même comédie, mais nous étions dans notre période de veine, car aucun d'entre nous ne resta sur le carreau.
    Quand nous présentâmes notre rapport affirmant que la topographie souterraine de notre bout de no man's land était entièrement relevée, Meier éclata d'un rire sarcastique.
    — Entièrement relevée, hein ! Vous avez ronflé dans un entonnoir, espèce de pourceaux ? J'ai envoyé des fusées, plusieurs fois, et je n'ai pas vu la queue d'un seul d'entre vous ! Mais on ne me possède pas aussi facilement Vous vous présenterez ici cette nuit, avec vos cartes, et nous irons ensemble vérifier le travail. Compris ?
    — A vos ordres, Herr Hauptmann, riposta le Vieux en exécutant un demi-tour qui aspergea de boue les bottes de notre glorieux commandant de compagnie.
    La lune était levée quand nous repartîmes avec Meier-le-pourceau vers le champ de mines ennemi. Nous descendîmes dans une cuvette où les Russes ne pouvaient nous apercevoir, mais où les mines étaient aussi nombreuses que les harengs dans un tonneau. Meier marchait devant, suivant sur sa carte le tracé des pistes que nous avions délimitées. Derrière lui, venait le Vieux, également penché sur sa carte, bien que nous connussions tout le secteur sur le bout du doigt.
    Meier obliqua vers la gauche. Nous stoppâmes silencieusement, et nous nous couchâmes à plat ventre. Il fit une dizaine de mètres, une quinzaine, peut-être, avant de s'apercevoir que nous ne le suivions plus. Il se retourna, n'osant hurler, de peur d'attirer l'attention des Russes.
    — Qu'est-ce que ça signifie, bande de salopards ? grinça-t-il en sourdine. Tous avec moi, comme je vous l'ai ordonné, ou je vous fais passer devant le conseil de guerre !
    Dressé sur un genou, le Vieux s'esclaffa :
    — Plus de conseil de guerre pour le grand Herr Hauptmann Meier ! D'ici cinq minutes, il n'en restera plus qu'un peu de viande hachée !
    Meier baissa les yeux sur sa carte et Porta ricana:
    — C'est ça, regarde ta carte, espèce de fumier ! Il n'y a qu'une petite différence entre la tienne et les nôtres. En ta qualité d'officier, il te fallait une carte spéciale, pas vrai ? Alors, on a juste déplacé quelques petits points rouges, histoire de faire plus joli ! Tu prétendras pas, après ça qu'on n'est pas aux petits soins avec toi !
    Tout le monde rigola pendant une minute ou deux.
    Puis, Porta épaula sa carabine de précision et gronda :
    — Danse, maintenant, pourceau d'officier, ou je te file un pruneau dans les tripes !
    Mortellement pâle, Meier fit un pas vers nous, mais il amorçait tout juste le deuxième quand la carabine de Porta jappa sec. Meier avait une dum-dum dans l'épaule. Il s'arrêta pile, chancelant sur place et gémissant doucement, tandis que le sang coulait à flot de son épaule fracassée.
    — Danse, fumier, danse ! reprit Porta, les mâchoires serrées. Fais-nous une petite valse ! On va te marquer le rythme avec ces petits joujoux que tu nous as appris à manier. Toi et tes pareils !
    Le Vieux dégaina son lourd pistolet réglementaire et fit claquer une balle entre les pieds de Meier, qui esquissa son premier pas de danse. Stege, Pluton, moi et les autres gars de la section, tout le monde se mit de la partie, vidant chargeur après chargeur autour des bottes de l'officier, dansant, tressautant.
    La première chute fit exploser une première mine qui le projeta dans les airs. Et quatre fois, cinq fois de suite, son atterrissage provoqua une nouvelle explosion.
    Les obus à shrapnell commencèrent à éclater, sous le plafond bas, car les déflagrations avaient alerté tout le secteur. Les mitrailleuses se mirent à crépiter, entre les coups de grosse caisse

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