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LA LETTRE ÉCARLATE

LA LETTRE ÉCARLATE

Titel: LA LETTRE ÉCARLATE Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nathaniel Hawthorne
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prendre ma main et la main de ma mère dans les tiennes demain en plein midi !
    – Mon digne seigneur, dit le médecin qui s’était entre-temps avancé jusqu’au pied de l’estrade. Pieux Messire Dimmesdale ! Est-ce bien vous ? Las ! Las ! Nous autres hommes de cabinet dont la tête est dans les livres avons grand besoin d’être surveillés de fort près ! Nous rêvons éveillés et marchons endormis. Venez, mon bon seigneur et mon très cher ami. Laissez-moi, s’il vous plaît, vous ramener chez vous !
    – Comment savais-tu me trouver là ? demanda le pasteur avec crainte.
    – En vérité et par ma foi ! j’ignorais tout de l’affaire, répondit Roger Chillingworth. J’ai passé la plus grande partie de la nuit au chevet du digne Gouverneur Winthrop, faisant ce que mon faible savoir pouvait pour lui donner soulagement. Ce bon seigneur nous ayant quittés pour un monde meilleur, je m’en revenais au logis quand s’alluma cette lumière. Venez avec moi, de grâce, cher seigneur, ou vous ne serez à même de remplir vos devoirs dominicaux demain. Ah ! ces livres ! ces livres ! qu’ils peuvent donc troubler les cerveaux ! Il vous faut étudier moins, mon bon seigneur, et vous récréer un brin, sinon ces caprices nocturnes vous joueront quelque méchant tour.
    – Je vais rentrer au logis avec vous, dit le Révérend Dimmesdale.
    Avec l’abattement d’un enfant, de quelqu’un qui s’éveille sans force d’un vilain rêve, il se laissa emmener par le médecin.
    Pourtant, le lendemain, qui était un dimanche, il prêcha, et un sermon que l’on tint pour le plus éloquent, le plus puissant, le plus riche d’influence céleste qui fût jamais sorti de ses lèvres. Bien des âmes, paraît-il, s’ouvrirent à la vérité grâce à ce sermon et firent en elles-mêmes le vœu de conserver une sainte gratitude envers le Révérend Dimmesdale tout au long de l’éternité. Mais, comme le prédicateur descendait de la chaire, le prévôt à la barbe grise l’arrêta et lui tendit un gant noir qu’il reconnut comme le sien.
    – On l’a trouvé, dit le prévôt, sur le pilori où les malfaiteurs sont exposés à la honte publique. Satan l’y aura laissé choir, pour sûr, en manière de grossière plaisanterie contre votre Révérence. Mais, en vérité, il s’est ainsi montré aveugle et fol comme il fut toujours et demeure. Une main pure n’a point besoin de gant pour la couvrir !
    – Merci, mon bon ami, dit le pasteur gravement, mais le cœur en désarroi, car il gardait de la nuit passée des souvenirs si confus qu’il en était presque arrivé à en considérer les événements comme des visions. Oui, vraiment, ce gant paraît bien être à moi.
    – Et après ce larcin, il ne reste à votre Révérence qu’à ne plus mettre de gants lorsqu’elle s’occupera de Satan ! remarqua le vieux prévôt avec un rude sourire. Mais votre Révérence a-t-elle entendu parler du signe qui est apparu dans le ciel cette nuit ? Une grande lettre – la lettre A – qui doit avoir voulu dire Ange. Car notre bon Gouverneur Winthrop étant devenu cette nuit un ange, il a sans doute paru séant que nous en eussions nouvelle ici-bas.
    – Non, répondit le pasteur, je n’en ai pas entendu parler.

CHAPITRE XIII – HESTER SOUS UN AUTRE JOUR
    Lors de sa dernière et singulière entrevue avec lui, Hester Prynne avait éprouvé un choc en voyant en quel état était réduit le Révérend Dimmesdale. Sa résistance nerveuse semblait tout à fait anéantie. Sa force morale était tombée au-dessous du niveau de la faiblesse d’un enfant, si ses facultés intellectuelles conservaient leur vigueur sacerdotale ou même avaient acquis une énergie morbide que la souffrance seule avait pu leur donner. Avec sa connaissance d’un ensemble de circonstances ignoré des autres, Hester pouvait aisément conclure qu’il y avait là autre chose que l’effet normal d’un travail de conscience, que le pauvre pasteur était la proie de quelque terrible machination. Sachant ce que ce malheureux tombé si bas avait été, elle s’était sentie émue de toute son âme par l’appel qu’il lui avait lancé en frémissant de terreur pour qu’elle lui vînt en aide – elle, la femme déchue – contre son ennemi instinctivement découvert. Aussi décida-t-elle qu’il avait droit qu’elle le secourût de tout son pouvoir.
    Éloignée depuis si longtemps de la société, Hester n’était plus guère

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