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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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et Salpeter, témoignant de la belle conduite d’Oskar et d’Emilie, leur fut remise.
    Le convoi Schindler franchit les portes de l’usine et, arrivé près de la voie ferrée, tourna à gauche en direction de Havlickuv Brod , vers ce qu’Oskar espérait être un bout d’Europe où il serait plus en sécurité. Stern et les autres restèrent debout dans la cour de l’usine pendant un bon moment. Ils étaient désormais livrés à eux-mêmes. Ils allaient devoir en assumer les conséquences.
    Une fois les SS partis, le seul rescapé de la machine à tuer encore à Brinnlitz se trouva être un kapo allemand qui était venu de Gröss-Rosen avec le groupe Schindler. L’homme avait eu une réputation de sadique à Gröss-Rosen, et il s’était fait également quelques ennemis à Brinnlitz. Un groupe de prisonniers alla le tirer de son lit pour le ramener dans un atelier où on le pendit à cette même poutre dont l’Untersturmführer Liepold voulait faire usage pour les juifs.
    Quelques prisonniers tentèrent bien d’intervenir, mais les exécuteurs étaient dans un tel état de fureur qu’il devenait impossible de les arrêter.
    De nombreuses gens de Brinnlitz se rappelleront avec un profond dégoût ce premier homicide du temps de paix. Ils avaient vu Amon pendre l’ingénieur Krautwirt sur l’Appellplatz de Plaszow, et cette pendaison, ici, les rendait presque aussi malades, pour différentes raisons. Car Amon était Amon, et on ne pouvait pas espérer changer l’homme. Mais ces exécuteurs-là étaient leurs frères.
    On laissa le kapo suspendu au-dessus des machines silencieuses bien après qu’il eut cessé de gigoter. La vue du cadavre était censée mettre du baume au cœur des prisonniers. Au lieu de cela, on les sentait perplexes. Quelques hommes qui n’avaient pas participé à la pendaison finirent par couper la corde et incinérèrent le corps. Brinnlitz était vraiment un camp qui ne répondait à aucune norme : le seul cadavre précipité dans les chaudières destinées aux juifs fut celui d’un Aryen.
    Les prisonniers passèrent la journée du lendemain à se partager les stocks de la marine. Il fallut couper les rouleaux de tissu pour que chacun ait son dû. Et chacun, d’après Moshe Bejski, eut droit à trois mètres de tissu, un jeu de sous-vêtements et quelques bobines de coton. Quelques prisonnières se mirent aussitôt à confectionner les vêtements civils qui leur permettraient de passer inaperçus sur le chemin du retour. D’autres gardèrent ce petit pécule en prévision des jours à venir : ils l’échangeraient contre de la nourriture.
    On fit également une distribution des cigarettes Egipski qu’Oskar avait raflées à Brno, ainsi que d’une bouteille de vodka par personne provenant de l’entrepôt dont Salpeter avait la charge. La plupart des prisonniers allaient garder cette bouteille beaucoup trop précieuse pour être bue.
    Une colonne blindée en provenance de Zwittau s’approcha de Brinnlitz le surlendemain de l’armistice. Lutek Feigenbaum qui montait la garde à l’entrée de l’usine était démangé par l’envie d’envoyer une rafale de mitraillette en direction du premier tank qui s’approchait. Il réussit à calmer ses nerfs à temps. La colonne semblait avoir passé son chemin, quand un tankiste à l’arrière du convoi, pensant à juste titre que le camp était désormais entre les mains des juifs maudits, lâcha deux obus en direction des ateliers. L’un explosa dans la cour de l’usine, l’autre sur le balcon du dortoir des femmes. Cette manifestation de rancœur était tellement inattendue que les commandos armés n’eurent même pas le temps de répondre. Et ça valait sans doute mieux.
    Une fois le dernier tank disparu, les hommes entendirent des gémissements en provenance du dortoir. Une fille, blessée par des fragments d’obus, était en état de choc. Et celles qui l’entouraient se soulageaient de tous les malheurs accumulés au cours des dernières années en se laissant aller bruyamment à leur chagrin. La fille, heureusement, n’avait que des blessures superficielles.
    Le chauffeur d’Oskar, suivi du camion, avait collé à un convoi de la Wehrmacht pendant les premières heures de la fuite. En pleine nuit et en pleine débandade, il ne risquait pas grand-chose à le faire. A l’arrière de la colonne, les ingénieurs allemands faisaient sauter les ouvrages d’art. Il y avait parfois quelques échanges d’armes à feu

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