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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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Richard.
    Henry et Manci ne savaient trop que faire. Ils s’interrogeaient du regard pendant que l’amie de Richard leur promettait qu’Olek allait se refaire une bonne mine avec toutes les tasses de chocolat qu’elle lui donnerait.
    —  Une Aktion ? demanda Henry dans un murmure. Est-ce qu’ils sont en train de préparer une Aktion ?
    Richard répondit par une question :
    —  Vous avez votre Blauschein ?
    —  Bien sûr.
    —  Et Manci ?
    Oui, elle l’avait aussi. « Mais pas Olek », souligna Richard. Entre chien et loup, Olek Rosner, le fils unique, âge six ans, franchit la porte du ghetto sous la cape de la petite amie du chef des popotes de la Luftwaffe. Un policier aurait-il eu l’idée de soulever la cape que Richard et son amie se seraient probablement retrouvés devant un peloton d’exécution. Olek disparaîtrait lui aussi. Les Rosner, désormais seuls dans leur chambre, espéraient qu’ils avaient bien fait.
    Poldek Pfefferberg, employé de courses d’Oskar Schindler, avait été commis quelques mois auparavant pour donner des cours privés aux enfants de Symche Spira, le marchand de glaces promu chef de l’OD. L’ordre avait été comminatoire et volontairement méprisant, comme si Spira avait voulu signifier que, l’autre étant incapable de faire un vrai travail d’homme, il pourrait au moins transmettre à ses enfants certains des bénéfices qu’il avait tirés de son éducation.
    Pfefferberg amusait Oskar avec ses récits des leçons qu’il donnait chez Symche. Le chef de la police était un des rares juifs à disposer d’un étage à lui tout seul. Là, dans une salle décorée de portraits de rabbins, Symche faisait les cent pas, suivant attentivement la leçon de Pfefferberg, avec sans doute le fol espoir que la connaissance allait jaillir des oreilles de ses rejetons comme des pétunias d’une serre. Il se prenait pour un grand homme et pensait en adopter les attitudes en tenant à tout moment sa main droite repliée sous sa veste, façon Napoléon.
    L’épouse de Symche, une femme effacée mise un peu à l’écart par ses anciens amis, n’était pas encore revenue des nouveaux pouvoirs de son mari. Les enfants, un garçon de douze ans et une fille de quatorze ans, faisaient de leur mieux mais ne semblaient pas devoir faire carrière dans les choses de l’esprit.
    Quoi qu’il en soit, quand Pfefferberg se rendit à la Banque polonaise de dépôts, il comptait bien obtenir son Blauschein sans difficulté. Il était certain que son emploi de tuteur chez les Spira serait considéré comme une tâche essentielle. De plus, sa carte d’identité indiquait qu’il était professeur de lycée, ce qui, dans un monde raisonnable, même quelque peu chamboulé, devait constituer une casquette honorable.
    Les préposés refusèrent de lui donner le macaron. Il tenta de discuter avec eux et finit par se demander s’il ne devrait pas faire appel à Oskar ou à Henri Szepessi, le fonctionnaire autrichien en charge du bureau allemand de l’emploi, situé un peu plus loin dans la même rue. Oskar lui avait demandé plusieurs fois au cours des douze derniers mois de venir travailler à Emalia, mais Pfefferberg avait jugé qu’un travail à plein temps l’empêcherait d’exercer ses petites activités marginales.
    Au moment où il sortait de la banque, Pfefferberg aperçut les cordons de polices allemande et polonaise qui vérifiaient les nouvelles cartes d’identité. Tous ceux qui n’avaient pas obtenu le Blauschein avaient été rassemblés au milieu de la rue Jozefinska où ils formaient un misérable groupe de paumés s’attendant au pire. Pfefferberg, avec l’air de l’officier polonais qu’il avait été, tenta d’expliquer qu’il disposait de plusieurs cordes à son arc. Le Schupo auquel il s’adressait ne voulait rien entendre :
    — Pas de salades avec moi. Tu n’as pas le Blauschein, tu rejoins les autres. Compris, juif ?
    Pfefferberg rejoignit les autres. Sa femme Mila, la frêle et charmante jeune fille qu’il avait épousée un an et demi plus tôt, travaillait chez Madritsch. Elle avait obtenu son Blauschein. Ainsi allaient les choses.
    Quand il y eut un peu plus de cent personnes dans le groupe, on les mit en colonne et «en avant, marche ! » dans la rue adjacente et le long de l’hôpital jusque dans la cour de la vieille fabrique de confiseries Optima. Plusieurs centaines d’autres gens y étaient déjà rassemblés. Les premiers

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