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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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camp. L’enquête qu’il avait fait mener sur les diverses professions exercées par les habitants du ghetto l’avait convaincu qu’on allait pouvoir monter quelques bonnes combines à Plaszow. Les talents de tous ces joailliers, tailleurs ou tapissiers pourraient être utilisés à bon escient – sous la direction du commandant, bien sûr – pour honorer certaines commandes d’ordre personnel que pourraient faire les SS, les officiers de la Wehrmacht ou certains hauts fonctionnaires. Il aurait plus ou moins à sa disposition les ateliers de vêtements de Madritsch, l’usine de matériel de cuisine de Schindler, peut-être un atelier de métallurgie, une fabrique de brosses, un entrepôt de recyclage des uniformes usagés ou endommagés sur le front russe, un autre atelier de tri pour les vêtements des juifs qu’on expédierait en Allemagne aux familles victimes des bombardements. Il avait déjà fait à Lublin l’expérience du recyclage et savait désormais quels profits on pouvait tirer des bijoux et fourrures confisqués aux juifs.
    Voilà qu’aujourd’hui Amon en était arrivé à l’heureux point de sa carrière où le devoir irait de pair avec le profit. Julian Scherner, le chef de la police, avait assuré la veille au cours du dîner que Plaszow serait un endroit très bénéfique pour un jeune officier intelligent – pour lui et pour d’autres, avait finement lancé le policier.
    Scherner ouvrit la séance. Il parla sur un ton solennel de la «concentration de la main-d’œuvre», comme s’il s’agissait d’une nouvelle doctrine économique récemment pondue par la bureaucratie SS. « Vos travailleurs seront à pied d’œuvre, expliquait-il. Il n’y aura pas de charges de loyers, pas de charges d’entretien des ateliers. » Ces messieurs étaient d’ailleurs invités à venir visiter les emplacements des futures usines de Plaszow l’après-midi.
    On présenta alors le nouveau commandant qui fit savoir toute la satisfaction qu’il éprouvait de se trouver associé en quelque sorte avec des chefs d’entreprise dont la contribution à l’effort de guerre était connue de tous.
    Amon indiqua sur une carte les endroits du camp où seraient montés les ateliers. Ils seraient adjacents aux baraquements des hommes. Les femmes devraient faire une petite marche d’à peine deux cents mètres en pente douce pour se rendre sur les lieux de travail. Sa principale occupation, assura-t-il, serait de veiller à ce que tout fonctionne sans accroc, mais il n’avait nullement l’intention d’interférer en quoi que ce soit dans la marche des usines, non plus que de limiter d’un iota l’autonomie de ces messieurs. Les ordres qu’il avait reçus, comme pourrait le vérifier l’Oberführer Scherner, lui interdisaient ce type d’intrusion. Mais l’Oberführer avait eu raison de signaler les avantages mutuels qu’il y aurait à transférer les usines dans le périmètre du camp. Les installations fournies aux industriels seraient gratuites. Le commandant n’aurait pas à fournir de gardes pour accompagner les prisonniers jusqu’à leur lieu de travail. Qui plus est, la fatigue des déplacements et l’hostilité que les Polonais ne manqueraient pas de témoigner en voyant une colonne de juifs finiraient par avoir une incidence sur le moral des ouvriers. Rien que des avantages.
    Pendant toute sa péroraison, Goeth lorgnait en direction de Madritsch et de Schindler, les deux hommes qu’il voulait particulièrement gagner à ses thèses. Il savait déjà qu’il pouvait compter sur Bosch. Mais Herr Schindler, par exemple, qui avait un atelier de munitions, petit, certes, mais en développement… Si on le transférait dans le camp, cela ne manquerait pas de rehausser le prestige de Plaszow aux yeux de l’Inspection des armements.
    Herr Madritsch gardait une mine renfrognée tandis que Herr Schindler écoutait avec un sourire de bon aloi. Mais avant même d’avoir fini de parler, le commandant Goeth savait d’instinct que Madritsch se montrerait raisonnable, tandis que Schindler refuserait. Il lui était difficile cependant de juger lequel des deux était le mieux disposé à l’égard de ses juifs – Madritsch qui voulait se retrouver dans Plaszow avec eux, ou Schindler qui voulait les garder avec lui à Emalia.
    Oskar Schindler, dont le visage reflétait toujours la même bonne volonté, partit avec le groupe pour une visite plus détaillée du site. Plaszow désormais ressemblait

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