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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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préférence.
    Une fois le dîner terminé, Schmidt et son amie décidèrent de finir la soirée dans une boîte de nuit. Sedlacek prit soin d’emmener Schindler dans un autre endroit où ils consommèrent encore une bonne quantité de barack.
    —  Ce Schmidt, demanda Schindler qui voulait en avoir le cœur net pour pouvoir enfin profiter de sa soirée, vous l’utilisez ?
    —  Oui.
    —  Vous ne devriez pas. C’est un voleur.
    Sedlacek continua de sourire mais détourna son regard.
    —  Comment pouvez-vous être certain de l’utilisation des fonds que vous lui remettez ? insista Schindler.
    —  On lui laisse un certain pourcentage.
    Oskar réfléchit quelque trente secondes avant de prendre sa voix rauque.
    —  En tout cas, moi, je ne travaille pas au pourcentage. Ne m’en proposez jamais.
    —  Très bien, dit Sedlacek.
    —  Bon, allez, contentons-nous d’admirer les filles, maintenant.

CHAPITRE 19
     
    Au moment même où Oskar Schindler, revenant de Budapest, pensait que le ghetto n’allait pas tarder à être liquidé, un Untersturmführer SS, Amon Goeth, quittait Lublin pour venir superviser personnellement cette liquidation et pour prendre le commandement du camp de travaux forcés (Zwangsarbeitslager) de Plaszow. Goeth avait huit mois de moins qu’Oskar, mais les deux hommes avaient plus en commun que leur simple année de naissance. Comme Oskar, il avait été élevé dans la religion catholique et n’avait cessé de pratiquer qu’en 1938, après s’être séparé de sa première femme. C’était un homme de terrain, pas un penseur, encore qu’il se piquât de philosophie.
    Il avait rejoint le parti national-socialiste à Vienne au début des années 30. Il était déjà membre des forces de sécurité (SD) quand la République autrichienne interdit le parti en 1933. Après une longue période de clandestinité, il réapparut dans les rues de Vienne en grand uniforme de sous-officier SS après l’Anschluss de 1938. En 1940, il avait été promu au rang d’Oberscharführer SS et en 1941 il avait atteint le grade d’officier, beaucoup plus difficile à obtenir chez les SS que dans la Wehrmacht. Après avoir suivi un stage tactique dans l’infanterie, il avait dirigé les Sonderkommandos responsables de la série d’Aktionen menées contre les ghettos surpeuplés de Lublin. Ses performances lui avaient valu d’être sélectionné pour liquider le ghetto de Cracovie.
    L’Untersturmführer Amon Goeth qui filait, confortablement installé dans le train spécial de la Wehrmacht Lublin-Cracovie, pour prendre le commandement de Sonderkommandos triés sur le volet avait donc pas mal de points communs avec Oskar : outre son âge et sa religion, il était bâti en athlète et s’était fait une réputation de grand buveur. Son visage, ouvert et plaisant, était plus allongé que celui d’Oskar. Il éprouvait une immense affection pour ses enfants – ceux de son second mariage – qu’il n’avait pas eu beaucoup l’occasion de câliner au cours des trois dernières années. Il reportait parfois cette affection sur les enfants de ses compagnons d’armes. Il était, comme Oskar, très porté sur la bagatelle, mais il ne limitait pas ce penchant au beau sexe. Ses deux premières épouses auraient témoigné qu’une fois passée la lune de miel, l’homme savait se montrer brutal. Son grand-père et son père étaient imprimeurs et relieurs de livres spécialisés dans l’art militaire et les sciences économiques. Amon Goeth n’était pas peu fier du métier qu’exerçait la famille comme en témoignaient ses cartes de visite où il avait fait imprimer Literat (homme de lettres). Et, bien qu’à ce moment de sa vie il eût sans doute prétendu qu’il lui tardait d’aller superviser la liquidation du ghetto, que ce serait la plus belle occasion de sa carrière avec sans doute une promotion à la clé, les actions spéciales semblaient avoir émoussé quelque peu sa belle énergie. Il souffrait désormais d’insomnies, et cela depuis deux ans. S’il avait eu le choix, il se serait couché toutes les nuits vers 3 ou 4 heures pour se réveiller en fin de matinée. C’était désormais un buveur impénitent, mais qui savait tenir remarquablement le coup. Comme Oskar, il ignorait la gueule de bois et remerciait le ciel de lui avoir accordé des reins assez actifs pour lui éviter les petits lendemains qui déchantent.
    Les ordres lui enjoignant de liquider le ghetto et de

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