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La lumière des parfaits

La lumière des parfaits

Titel: La lumière des parfaits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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ils comprirent qu’ils avaient encore quelques progrès à faire… Loin de se remochiner, ils nous applaudirent et nous pressèrent de questions.
     
    Lors de la veillée, le soir à la chandelle, devant l’âtre de la cheminée, obéissant à leur pressante requête, je me résignai à conter nos aventures, nos séjours à Londres, puis à la cour du roi Jean à Paris et en Avignon.
    En passant évidemment sous silence certains épisodes, Carcassonne, Toulouse… Dans le fol espoir qu’ils n’apprennent pas de sitôt les terribles souffrances que leur mère et leur tante avaient endurées, et que Guillaume de Lebestourac leur avait sagement cachées.
    Que de questions furent alors posées sur le roi, sur le pape, sur la capitale du royaume de France, sur la tour de Londres, dans un grand désordre. Gui de la Mothe-Fénelon avait relaté notre détention dans la tour Blanche et narré nos autres séjours près la capitale du royaume d’Angleterre, Savoy, Windsor, Somerset… Puis sur Paris, Eudes et Yves avaient pris le relais.
    Tous s’exprimèrent avec force détails et grande délicatesse. Pour qu’ils apprennent la vie, avant d’en connaître la violence. Il serait toujours permis qu’ils en découvrent l’autre face. La face que les narrateurs avaient occultée. La plus amère.

    Le traité de Brétigny avait été proclamé par devers tout le duché d’Aquitaine à voie de crieurs. Certains se réjouissaient d’une paix retrouvée, d’autres refusaient de faire allégeance à leur nouveau prince. Les ferments de belles divisions et de nouveaux conflits germaient de façon ouverte. Ou latente.
     
    Accompagné de mes écuyers Eudes et Yves, je m’étais rendu en la cité consulaire de Sarlat pour présenter à l’évêque les lettres de rémission de la Pénitencerie, afin qu’aucune commise de nos biens ne soit ordonnée.
    Un notaire épiscopal me dit qu’un chevaucheur avait déjà remis à son excellence, Austère de Sainte-Colombe, le nouvel évêque de Sarlat, depuis le départ d’Élie de Salignac pour l’archevêché de Bordeaux, une grosse de mainlevée en ce sens. Elle portait le sceau du Saint-Siège et son excellence me faisait dire qu’elle aurait grand plaisir à me recevoir pour m’exprimer son affection et s’entretenir avec un chevalier de l’Ordre de l’Étoile des dispositions du traité. Et me donner sa bénédiction.
    Je ne revis jamais celui qui avait porté son seing sur l’ordre de déportation de mon épouse et de ma sœur devant le tribunal de l’inquisition. Il est des choses que l’on ne saurait oublier.
     
    À la prévôté, l’on me fit savoir que l’ordre d’arrestation d’un certain Arnaud de la Vigerie leur était bien parvenu depuis un an. Mais l’homme était introuvable, en dépit des recherches menées activement sur toute la comté. Dame Philippa de Thémines, recherchée par le viguier, était pareillement introuvable. Disparus l’un et l’autre depuis l’embuscade qu’on leur avait tendue à la Croix d’Allon, lors du transfert d’Arnaud. Une embuscade qui avait coûté la vie à plusieurs sergents d’armes de la milice consulaire.
    J’appris, à cette occasion, que le capitaine d’armes de Beynac, Hélie de Pommiers, avait diligenté auprès de l’évêque une requête en annulation de son mariage, pour non consommation charnelle (j’en étais moins sûr) et pour erreur sur la personne (c’était incontestable). Craignait-il d’être accusé de recel d’hérétique ?
    Les loups et la louve s’étaient terrés.
    Un jour ou l’autre, ils prendraient l’air. Ce jour-là, je dus l’attendre encore sept ans.

Et alors, le jeune roi tendit ses mains vers le ciel et rendit grâce à Dieu de la bonne victoire que Dieu lui avait donnée. Puis vint à Reims plein de grande liesse et aussi tous ceux de sa compagnie, car moult avaient grand doute que le captal n’eut victoire.
     
    Extrait de la Chronique des quatre premiers Valois.
    Chapitre 15
    En l’an de grâce MCCCLXX {41} , en Pierregord, à Cocherel, puis à Commarque, Roc-Amadour et Paris, en 1371.
    Notre comté de Pierregord avait souffert, non de grandes batailles, mais d’escarmouches, d’attaques de petits villages, de châteaux et de cités mal défendus, par des bandes de routiers en mal de pillages, des bandes de soudoyers qui comptaient moins de Godons que de Gascons ou de Français ; des assassins et des voleurs qui tentaient de s’établir dans des lieux

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