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La lumière des parfaits

La lumière des parfaits

Titel: La lumière des parfaits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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teinturiers.
    Dans le poumon de la cité, des maisons faites de corondages, de colombages de chêne et de torchis, le paillebart, un mélange de paille et d’argile, s’entassaient les unes contre les autres, de part et d’autres de ruelles étroites et aussi puantes que celles de Londres, de Paris, de Lyon ou d’Avignon.

    Début mars, en cet an de grâce 1363, nous étions tous, enfin presque tous, de retour dans le Pierregord. Une pluie fine et pénétrante, un ciel gris, mantels et chaperons détrempés, mais un bonheur immense gonflait nos cœurs.
     
    Après avoir salué le baron Bozon de Beynac et l’avoir chaudement remercié, nous nous étions séparés de Foulques de Montfort. À Maupertuis, ils avaient été de la bataille du duc d’Orléans et avaient pu se départir, lorsqu’ils avaient été convaincus qu’il n’y avait aucun espoir de l’emporter. Bien leur en avait pris.
    Onfroi de Salignac et Guilbaud de Rouffignac étaient rendus en Avignon, en attendant que le roi Jean, pour qui je leur avais remis un pli, remonte sur Paris où ils comptaient bien obtenir les mains d’Ermessende et de Bérenguière de Roquedur. Je les avais déliés de leur engagement vassalique à mon égard.
    Mes deux écuyers gascons avaient finalement été recrutés, avec mon consentement, par Foulques de Montfort. Ils poursuivraient leur service avec icelui, depuis la mort d’Arnould de Ségur.
    Guillaume de Lebestourac conservait Élastre de Puycalvet et Amaury de Siorac, pour qui Marguerite avait fait construire une aile dans le manoir de Braulen, depuis la vente de notre château de Rouffillac. Car le chevalier n’entendait point s’établir dans l’une de ses deux maisons fortes de Commarque ou de Reignac. Trop humides et trop loin de nous.
    Quant à moi, trois écuyers suffiraient : Gui de Salignac de la Mothe-Fénelon se tiendrait affecté au service de ma sœur Isabeau qui avait grande hâte à s’instruire de la science de Marguerite, et je garderai près de nous mes deux écuyers bretons, Eudes de Saint-Pol et Yves de Penhoët. La mesnie était au complet et, passé la mi-carême, nous préparâmes les fêtes de Pâques, dans la joie.
     
    Lorsque je les revis, je reconnus à peine nos enfants, tant ils avaient changé en grandissant. Ils me battirent un peu froid, ignorant l’essentiel des terribles épreuves que nous avions tous endurées. Il fallait laisser le temps au temps.
    Mon bon chevalier Guillaume et mon féal René le Passeur avaient remarquablement veillé sur eux. Les aînés avaient abandonné le cheval à bascule et ils ne tardèrent pas à me montrer ce qu’ils savaient faire. Hugues me fit même une étonnante démonstration de voltige. Il sautait de terre à cheval en prenant appui sur le harnais. Mais le clou du spectacle, il nous l’offrit avec fierté lorsqu’il se mit debout sur sa monture, au petit galop, tenant les rênes par la main senestre (il était gaucher comme moi !).
    Les filles montaient les haquenées au pas et au galop, de manière presque parfaite. Bien évidemment, le chevalier de Lebestourac et René le Passeur invitèrent les garçons à me montrer leur adresse à l’épée et au tir à l’arc, sous l’œil admiratif de nos sergents d’armes et de nos archers-paysans. Notre enthousiasme, nos applaudissements, à force claques des mains, suffirent à briser la glace… Tout rentrait dans l’ordre des choses !
     
    Le dimanche de Pâques, sous un soleil printanier, après le superbe banquet que nous avions préparé en plein air et où nous avions convié plus d’une centaine de vilains, de paysans, de vignerons, de pêcheurs et d’artisans de nos terres, je dus me livrer à un concours.
    Mes galapians, à l’exception de Guillaume, dernier né et filleul du chevalier dont il portait le nom, n’étaient plus des petiots. Ils exigèrent que je mesure mon adresse à la leur. J’échouai lamentablement au concours de tissage et de broderie, fus moins brillant qu’eux au tir à l’arc sur des cibles placées à cent vingt coudées, et je reçus moult coups d’estoc et de taille (dont l’un coupa ma chainse). Ils étaient plus forts que moi ! Et fous de joie ! ! !
    Lorsque nous nous livrâmes, René le Passeur, Guillaume de Lebestourac, nos écuyers et moi, à une démonstration dans les trois disciplines, à cheval au poteau de quintaine, à caployer à l’épée, à la hache, à la masse et au fléau d’armes, au tir et à l’art équestre,

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