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La lumière des parfaits

La lumière des parfaits

Titel: La lumière des parfaits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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m’annonça que mon épouse était ronde et nous rejoindrait après ses couches. Avec un petiot tout nouveau et tout beau qu’elle souhaitait prénommer Guillaume. Que le Seigneur et la Vierge les protègent et nous donne un fils !

    Quelques jours après notre retour, nous apprîmes que les Anglais s’étaient emparés de Tursac et du château de Pelvezy.
    Le baron de Beynac et Renaud de Pons, seigneur de Montfort, levèrent une bataille avec l’aide des habitants de Sarlat. Guillaume de Lebestourac et Foulques de Montfort, chevaliers bannerets, Raymond de Carsac, chevalier bachelier, les écuyers Amaury de Siorac, Élastre de Puycalvet, Guilbaud de Rouffignac, Onfroi de Salignac, Guy de Vieilcastel et moi transportâmes notre bride, penons et penoncels en tête, devant Tursac et en délogèrent nos ennemis.
    Làs, nous ne pûmes les chasser du château de Pelvezy, ne disposant pas du matériel de siège nécessaire. À rebelute, il leur fut baillé cinq cents écus pour éviter qu’ils ne pillent la campagne jusque près les fortifications de la ville.
     
    Vers la fin du mois, je récupérai les saintes reliques, les deux fioles, dans la trappe sise sous le dallage de la chapelle de la Vierge en la cité mariale de Roc-Amadour. Elle m’attendaient sagement depuis plus de six ans.
    Je les enveloppai dans plusieurs linges pour les protéger du moindre choc et les glissai dans une boîte à message en les calant, comme je l’avais fait autrefois à notre retour de l’île de Chypre.
     
    Puis je me rendis à l’évêché, trois jours plus tard, dès qu’Onfroi de Salignac se fut assuré de la présence de son oncle.
    En ce jour mémorable des saints Pierre et Paul, il avait plu toute la nuit. Le sol était détrempé et boueux.
    Monseigneur Élie de Salignac me reçut dans une salle en cul-de-sac, au sol de larges dalles de pierre parfaitement serties, au plafond croisé d’ogives. Il pria mes écuyers d’aller boire un pichet d’hypocras dans l’une des tavernes de la ville. La salle où il me conduisit devait avoir été une ancienne cuisine de l’évêché.
    À moins que ce ne fût une salle de torture ? Il me semblait entendre les plaintes et les gémissements de quelques ribauds soumis à la question par des tourmenteurs zélés… Je m’abstins de poser la moindre question sur l’usage qui avait pu être fait de cette pièce, sans autre issue que celle de la porte en chêne massif qui en commandait l’accès.
    Pour tout meuble, une petite table sur laquelle était posée ce que nous pourrions appeler un livre de prières. Une monumentale cheminée tapissait le mur du fond. Des fagots de petit bois, un gros tas de bûches dégageaient une odeur de renfermé, en attendant, avec patience, de s’enflammer dans l’âtre pour y vivre leur dernière mort en un feu de joie.
     
    Un drame d’une portée incalculable se produisit dans le quart d’heure qui suivit.
    Le mauvais temps et une maladresse d’Élie de Salignac en furent les causes principales. Une trop grande hâte de m’en débarrasser, aussi, maintenant que, depuis notre pèlerinage à Marienbourg, je savais ne plus avoir besoin de l’une d’icelles pour faire jouer la mécanique secrète (dont je soupçonnai seulement l’existence) dans la magnifique salle souterraine de l’ancienne commanderie templière de Commarque.
    De fait, j’étais bien convaincu de n’y trouver aucun trésor ou lettres à changer qui auraient permis à ma sœur Isabeau de rentrer en possession d’un héritage dispersé, depuis une cinquantaine d’année, aux quatre coins du monde. Nonobstant l’acte de succession que je détenais, et qui valait moins qu’une peau de lapin, à la parfin.
     
    Une simple relique, tout au plus, qui ne pesait guère à côté de l’inestimable parchemin templier jalousement conservé en la libraire du siège de l’Ordre teutonique. À Marienbourg. Et dont j’avais pris connaissance de façon fort risquée.
    J’en récitais tous les soirs le texte sacré pour ne point en oublier les termes précis, solidement gravés dans ma mémoire depuis lors. Car si je m’étais engagé par-devant le grand maître de l’Ordre de Sainte Marie des Teutoniques, Winrich von Kniprode, à n’en pas dresser copie, je ne m’étais point interdit de l’apprendre par cœur.
    J’avais donc grande hâte de me débarrasser de ces fioles maudites et à satisfaire la requête pressante que notre évêque m’avait enjointe en

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