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La lumière des parfaits

La lumière des parfaits

Titel: La lumière des parfaits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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dire… Sur les cinq cents membres que comptait l’Ordre de l’Étoile, deux ou trois cents ont péri lors de la charge de leur échelon contre les archers du prince de Galles. Les bowmen, embusqués derrière les fourrés et les taillis, en ont fait grand foison. Mais je sais vous devoir mon élargissement et celui de mes écuyers ; je vous en rendrai grâce ma vie durant, répondis-je à rebelute.
    — Alors, accoisez-vous et venez donc chasser le lièvre au faucon, dès demain. On vous prétend magnifique dans la chasse au vol… Après votre cérémonie d’intronisation dans l’Ordre de l’Étoile de la Noble Maison du Roi !
    « Vous aurez bientôt autour du col tant de chaînes d’or qu’un bourreau ne saurait s’il doit abattre son doloir entre l’Étoile Blanche ou cette Croix de Fer que vous avez reçue du grand Maître de l’Ordre teutonique ! » s’esbouffa-t-il.
    Un large sourire fendait sa bouche sous un nez long et un menton proéminent. Ses yeux bleus étaient aussi froids que des glaçons. J’en frémis et inclinai le chef en signe de soumission. Mon sang se figea cependant dans mes veines artères.
    Mais tel était ce roi, Jean, deuxième du nom, de la lignée des Valois. Capable de lancer une saillie aussi aisément que de faire preuve d’héroïsme sur un champ de bataille. Un personnage de grande complexité à qui j’avais, ce jour-là, renouvelé mon serment de fidélité.
    Non sans quelques arrière-pensées. Sans grande importance, il est vrai, pour la défense d’une cause commune : bouter les Anglais hors le royaume.
    Tout restait à faire et à refaire. Pour la deuxième fois depuis Crécy. Et le peuple de France en pâtirait toujours.

    Bien que fastueusement logés, copieusement nourris et abreuvés, pour l’instant aux frais de la couronne, libres de nos mouvements, de rédiger des missives que nous avions aussitôt fait parvenir à tous nos proches pour les rassurer sur notre vie et les prier de prendre toutes dispositions pour bailler notre rançon, je n’en avais pas moins de violentes crises d’angoisse, diurnes et nocturnes. Elles me tordaient les boyaux et avaient déclenché une crise de dissenterie.
    Le lendemain, j’avais adoubé mes écuyers. En petite pompe. Les pauvres hommes (on donnait ce nom aux chevaliers bacheliers tant que les revenus de leur fief ne leur permettaient pas de lever une bannière) reçurent, en même temps que moi, des mains du roi et pour leur malheur, la prestigieuse Étoile d’argent frappée d’un soleil d’or sur champ de gueules…
    Ils avaient manifesté un fort émeuvement, lorsque je leur avais donné lecture de la charte de l’Ordre autrefois rédigée par feu messire Geoffroy de Charnay :
    « Par le roi,
    « Beau cousin, nous, en l’honneur de Dieu, de Notre Dame, et en exaucement de la chevalerie et accroissement d’honneur, nous avons ordonné de faire une compagnie de chevaliers qui seront appelés les Chevaliers de Notre Dame de la Noble Maison de Saint-Ouen et qui porteront la robe ci-après décrite. C’est à savoir une cotte blanche, un surcot et un chaperon vermeil, quand ils seront sans manteau, et quand ils se revêtiront d’un manteau, qui sera fait à l’usage du nouveau chevalier, pour entrer et demeurer dans l’église de la Noble Maison, il sera vermeil et fourré de vair… et il faudra qu’ils aient dessous ledit mantel surcot ou cotte hardie blanche, chausses noires et souliers dorés… et au manteau sur l’épaule, ou devant leur chaperon un fermail, auquel il y aura une étoile blanche, frappée d’un petit soleil d’or…
     
    « Et seront tenus de jeûner tous les samedis, s’ils le peuvent de bon gré, ou s’ils ne peuvent ni ne veulent jeûner, ils donneront quinze deniers pour Dieu en l’honneur des quinze joies de Notre Dame. Ils jugeront que, à leur pouvoir, ils donneront loyal conseil au prince, de ce qu’il leur demandera, soit sur le fait des armes, soit sur autre chose…
     
    « Et pourront les trois cents chevaliers, s’il leur plaît, lever une bannière vermeille, semée d’étoiles ordonnées, et une image de Notre Dame, brodée d’argent, spécialement sur les ennemis de la foi, ou pour la guerre de leur droiturier seigneur…
     
    « Et au jour de leur mort, ils renverront à la Noble Maison leur anneau et leur fermail… Il sera fait un grand service dans la Noble Maison, et chacun sera tenu de faire dire une messe pour le trépassé et au plus tôt

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