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La Malédiction de la Méduse

La Malédiction de la Méduse

Titel: La Malédiction de la Méduse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Érik Emptaz
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reconnu la voix chantante de la jeune Sénégalaise, il a su qu’une fois de plus il allait « se perdre ». C’est son expression, et l’abbé considère que cette perdition est nécessaire à sa mission. Pour ramener les pécheresses sur le chemin de la piété, c’est dans le péché qu’il doit aller les chercher. Et il s’y emploie sans compter. Dieu qui, relayé par l’évêché et l’administration, a choisi de l’envoyer exercer son saint ministère à Saint-Louis-du-Sénégal, poste avancé sur la route de l’Enfer et du mal, sait que, dans ce faubourg des gémonies, le mot sacerdoce n’a pas le même sens qu’à Paris.
    Le mal par le mal. Mais attention qu’on ne se méprenne pas, le saint homme ne donne pas dans la concupiscence ordinaire. Charbonnier, Louis Marie Antoine de son prénom, quand il se vautre dans le stupre le fait avec dévotion. Pour évangéliser l’indigène, pas question de bâcler, il lui faut du rituel à l’abbé. Charbonnier a le dogme scrupuleux. Il a même tendance à la surenchère. Fi des voluptés sommaires ! Pour l’abbé-greffier-notaire sans qui rien ne peut se vendre ou s’acheter à Saint-Louis, la luxure missionnaire se célèbre comme un office. Et pour le moment, le saint homme se sent prêt à dire la grand-messe chantée.
    Voilà déjà près de trois mois qu’il a inculqué à Angèle Gombo le sens du sacré. Elle a eu le temps de s’imprégner du cérémonial. Aussi, à peine entrée, la pénitente se dirige droit vers le prie-dieu d’ébène et de velours bleu installé dans la chambre de Charbonnier. La jeune Africaine s’agenouille sans mot dire, tête baissée, yeux fermés et fesses incroyablement rebondies sous son pagne carmin. En un instant, elle ne porte plus sur elle que son diël-diëly, cette ceinture de perles parfumées dont la fragrance et le bruit ont le don de mettre l’abbé, quand il la besogne, dans un état proche de l’épectase. Angèle a les mains jointes en prière et laisse reposer ses seins ronds et pleins sur le velours de la partie haute du prie-dieu. Comme sur un présentoir.
    Sans un regard pour la pénitente, Charbonnier se débarrasse de ses caleçons et de sa chemise pour passer une longue soutane boutonnée jusqu’au col. En silence, il s’approche du prie-dieu dont l’occupante dénudée semble toujours en pleine contrition : « Je vous écoute, ma chère enfant, parlez sans crainte, dites-moi comment vous avez offensé Notre Seigneur tout-puissant…» Sans se retourner, mais en levant ostensiblement la croupe, Angèle pousse un léger soupir : « Mon pèwe, j’ai eu de twès mauvaises pensées du côté des pawties la honte…
    — Précisez ma fille quelles sont ces pensées et que nommez-vous ainsi ?
    — Tu le sais bien, vieux bouc… pawdon mon pèwe, c’est toi qui m’as dit que mon foufou il avait la honte et qu’il fallait le puniwe…»
    — Certes, certes, ma pauvre enfant et je vais devoir me charger de cette pénible sanction, mais auparavant, dites-m’en davantage sur ces pensées impies…
    — Ah mon pèwe, c’est tewible… sans awêt je pense à faiwe fik-fik avec l’homme ! »
    Tout en continuant à solliciter sa confession, Charbonnier s’est placé derrière Angèle : « Voulez-vous dire, ma fille, qu’à cet instant précis vous avez de ces pensées comme vous dites ?
    — Oui, mon pèwe !
    — Eh bien, avant de vous accorder miséricorde, nous allons voir ça…»
    L’abbé glisse sa main entre les fesses douces d’Angèle jusqu’à la motte charnue où l’odeur de la chair se mêle à celle de l’encens. Il palpe de la paume la petite touffe de poils à la fois doux et drus. Angèle profère un léger soupir quand deux doigts de l’abbé la pénètrent sans la moindre difficulté… « Ah malheureuse mais c’est encore bien pis que ce que vous m’avouez. » Tout en parlant, l’abbé fouaille franchement le sexe de l’agenouillée qui enserre sa main.
    « C’est trop grave pour que je vous accorde d’emblée l’absolution, ma pauvre petite. Je vais dire une messe que vous allez servir…» Son visage garde le masque de la parfaite componction tandis qu’il fourgonne toujours activement le con brûlant de la pénitente qui désormais soupire en venant au-devant de sa main. De l’autre, il a déboutonné le devant de sa soutane, libérant une verge à la vigueur inhabituelle chez un homme censé en faire abstraction. « Allons,

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