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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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visage, mais le cri de son père l’arrêta net.
    — Non ! ordonna ce dernier, foudroyant son fils du regard. J’ai besoin qu’il ait toute sa conscience.
    Il tourna alors les yeux vers un point en aval de la gorge et eut un sourire de satisfaction.
    Conrad suivit son regard : les deux archers avaient quitté les hauteurs dominant la gorge, où ils étaient postés en embuscade, et revenaient avec le chariot.
    Mehmet leur adressa un signe de la main.
    — C’est donc ainsi que vous traitez vos partenaires ? lança-t-il au chevalier blessé. Vous faites appel à moi pour vous assister dans vos petites combines et lorsqu’une grosse affaire se présente, vous décidez de la garder pour vous et de me renvoyer comme un vulgaire serviteur ?
    — Ceci ne vous regarde pas, siffla Conrad entre ses dents.
    — Si « ceci », comme vous dites, vaut de l’argent, cela me regarde, répliqua le commerçant en faisant un pas de côté pour examiner le chargement. Et j’ai le sentiment que cela en vaut beaucoup.
    Il monta à bord du chariot, adressa un petit signe de tête à ses hommes de main, qui retirèrent la toile, détachèrent le premier coffre et l’ouvrirent.
    Mehmet jeta un coup d’œil à l’intérieur puis se tourna vers Conrad, son visage reflétant l’incompréhension.
    — Qu’est-ce que c’est que ça ?
    — Cela ne vous regarde pas, répéta le chevalier franc.
    Mehmet lança alors quelques ordres en turc, d’une voix rogue, en agitant les mains dans tous les sens, fort mécontent. Ses hommes s’empressèrent aussitôt d’ouvrir les deux autres coffres.
    Le négociant scruta un par un leur contenu, son expression s’assombrissant au fur et à mesure, après quoi il sauta à bas du chariot, se précipita sur Conrad et lui administra un violent coup de pied qui le fit rouler sur le côté. Puis il sortit une dague de sa ceinture, s’accroupit devant le chevalier franc et, le saisissant par les cheveux, lui tira la tête en arrière avant de poser la pointe de sa lame contre son cou.
    — Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? rugit-il. Quel genre de trésor est-ce là ?
    — Cela n’a aucune valeur pour vous.
    Mehmet accentua sa pression.
    — Dites-moi de quoi il s’agit. Et pourquoi vous teniez tant à tout cela.
    — Va au diable, répliqua le chevalier.
    Ce disant, il se détendit tel un ressort, sa main droite repoussant le poignard du négociant tandis que sa prothèse en cuivre lui assénait un coup terrible au visage.
    Le Turc s’écroula avec un cri de douleur, sa bouche et son nez dégoulinant de sang. Conrad se jeta alors sur lui, mais Kacem intervint aussitôt et l’arracha du corps de son père, avant de le rouer de coups, non sans que les deux hommes de main soient entrés à leur tour dans la curée.
    Au bord de l’inconscience, incapable du moindre geste, Conrad vit alors en dépit de sa vision brouillée le fils du négociant s’approcher de lui, un poignard à la main, pour lui administrer ce qui, selon toute probabilité, allait être le coup de grâce. Tout son corps se tendit dans cette attente, mais ce qui suivit n’était pas prévu : Kacem ne l’étripa point, ne l’égorgea pas plus, mais, se penchant sur lui, le maintint fermement en place en lui plantant un genou dans la poitrine avant de trancher les lanières qui maintenaient sa prothèse et d’arracher celle-ci d’un coup sec. Cela fait, il l’arbora triomphalement, exultant, la regardant comme il l’aurait fait d’un trophée de prix avant de la montrer fièrement aux autres.
    Mehmet se redressa péniblement et fit quelques pas trébuchants avant de s’appuyer sur son fils, crachant toujours le sang, ses yeux étincelant d’une rage indicible.
    — Tu as toujours été un entêté bâtard, hein ? siffla-t-il.
    Poignard brandi, Kacem se pencha vers le chevalier franc.
    — Je vais faire parler l’infidèle, dit-il à son père.
    Ce dernier l’arrêta d’un geste.
    — Non, dit-il, foudroyant toujours du regard le chevalier terrassé. Il peut dire ce qu’il veut, je ne le croirai pas. D’ailleurs, on n’a plus besoin de lui. Le contenu de ces coffres vaut certainement beaucoup d’argent. Et je suis sûr qu’à Konya nous trouverons quelqu’un qui pourra nous dire de quoi il retourne.
    — Et lui ? demanda Kacem.
    Fronçant les sourcils, le négociant fit des yeux le tour du canyon désert. Tout était calme, si l’on exceptait les grognements des chevaux

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