Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
Vom Netzwerk:
m’échapper. Vous savez comment ils sont, avec moi.
    — Mais ce sont… votre père. Et votre frère…
    Elle haussa les épaules.
    — Ce sont de méchants hommes. Je savais que vous ne leur céderiez pas sans combattre ce que vous étiez venu chercher. Et je savais ce qu’ils étaient prêts à faire pour s’en emparer.
    — Vous les avez donc suivis… pour moi ?
    Ses yeux toujours rivés à ceux du chevalier franc, elle fit oui de la tête.
    — Vous auriez fait la même chose pour moi, n’est-ce pas ?
    La franchise sans fard de sa réponse alla droit au cœur de Conrad. Bien sûr qu’il aurait fait la même chose. Sans l’ombre d’une hésitation. Un lien s’était tissé entre eux, une attirance mutuelle qui n’avait fait que croître au fil de semaines et de mois de rencontres frustrantes. Conrad en avait une conscience aiguë, mais le fait qu’elle ait risqué ainsi sa vie pour lui allait au-delà de tout ce qu’il aurait pu imaginer. Elle lui tendit une outre en cuir.
    — Vous avez besoin d’eau. Buvez.
    Il avala une longue rasade.
    — Alors, de quoi s’agissait-il ? demanda-t-elle sans cesser de l’observer. Qu’y avait-il de si intéressant dans ce monastère ?
    Il lui rendit l’outre, la regarda pensivement, un long moment, puis l’entraîna à l’ombre d’une corniche et lui raconta tout.
    Depuis le début.
    Toute la vérité, et rien que la vérité.
    L’origine de l’Ordre. Ce que les Gardiens s’étaient mis en tête de faire. Comment tout s’était bien passé. Comment tout avait mal tourné. Everard et ses hommes à Constantinople. La défaite à Acre. La disparition du Faucon-du-Temple . Les années perdues à Chypre. L’agression du roi de France contre l’Ordre. Sa renaissance à Constantinople. Sa rencontre avec elle. Les épées. Le monastère. Les textes. L’embuscade.
    C’était le moins qu’il pût faire pour elle.
    Durant tout le temps de son récit, elle l’écouta avec une attention extrême, ne l’interrompant qu’à deux reprises pour clarifier quelques points de détail. Et lorsqu’il en eut terminé, elle demeura silencieuse pendant longtemps, assimilant toutes ces informations tandis que, de son côté, il s’efforçait d’appréhender la situation et de décider de ce qu’il convenait de faire dans l’immédiat.
    Elle le regarda frotter son moignon, qu’elle indiqua d’un mouvement de tête :
    — Ils l’ont pris ?
    — Oui.
    Elle le dévisagea sans mot dire durant une longue seconde, puis :
    — Je sais ce que vous pensez.
    Il poussa un profond soupir.
    — Il faut que j’essaie de le récupérer.
    — Ils sont six, et nous sommes deux…
    — Un et demi, corrigea-t-il dans un excès de modestie en montrant son moignon. Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose que j’aie besoin de récupérer, fit-il avec un froncement de sourcils. Votre père a dit qu’il transporterait à Konya le chargement qu’il m’a volé. Vous savez où cela se trouve ?
    — Bien sûr. C’est la ville dont ma famille est originaire, j’y ai passé toute mon enfance.
    — Et c’est loin ?
    Elle réfléchit un moment.
    — A quatre jours de route d’ici, à peu près. Peut-être trois si nous poussons nos montures.
    — Ils vont être ralentis par le chariot. Nous avons toute chance d’être plus rapides qu’eux. Et ils vont avoir besoin de trouver un abri pour la nuit, hors de vue. Pas si facile, avec tous ces chevaux.
    Il se tut, plongé dans ses pensées, regarda autour de lui et sembla prendre une décision.
    — J’ai besoin que vous m’aidiez à faire quelque chose.
    — Quoi ?
    — Il faut que j’enterre mes amis.
    — Très vite, alors. Nous ne devons pas leur laisser trop d’avance.
    — « Nous » ?
    Elle lui adressa un regard entendu.
    — Je vous ai sauvé la vie, vous vous rappelez ? lança-t-elle sur un ton légèrement ironique.
    — Il s’agit de votre père, et de votre frère.
    Une ride vint soudain barrer le front de la jeune fille. Le dilemme ne lui avait pas échappé.
    — Vous ignorez presque tout de moi.
    — Et si ce n’était pas le cas ?
    — Vous comprendriez mieux, rétorqua-t-elle d’un ton égal, ferme, et qui ne laissait guère de place à la discussion. Ne perdons plus de temps. Nous pourrons parler chemin faisant. Mais vous devrez chevaucher sous le vent par rapport à moi. En attendant que vous ayez pris un bain, en tout cas, conclut-elle avec un sourire.
    — Ils ont

Weitere Kostenlose Bücher