Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
Vom Netzwerk:
gus était apparemment une espèce de cow-boy qui aimait la bagarre. Du style qui tire d’abord et pose les questions après. Le commandant d’une frégate qui naviguait de conserve avec lui ce jour-là a fait savoir à qui de droit que son collègue se montrait beaucoup trop agressif. Mais cela a été une bavure magistrale, tragique. Notre navire et l’avion de ligne se trouvaient tous les deux dans les eaux territoriales et l’espace aérien iraniens. Il y a eu de nombreuses victimes. Dont beaucoup d’enfants. Cela méritait au moins que l’on s’excuse. Platement.
    — Et ça n’a pas été le cas ?
    — Pas un mot. Nous n’avons jamais admis avoir commis la moindre faute. On a envoyé quelques chèques aux parents des victimes mais nous n’avons jamais reconnu la responsabilité de cette bavure ni exprimé un quelconque regret. Pire encore : les gars qui étaient à bord de ce bateau ont reçu des médailles. Des médailles ! Pour conduite exceptionnelle. Pas mal comme gifle en pleine poire, non ? Bush senior, à l’époque le vice-président de Reagan, a déclaré : « Jamais je ne m’excuserai au nom des Etats-Unis d’Amérique. Jamais. Je me contrefiche de la réalité des faits. »
    — Les nobles paroles, mesurées, d’un véritable homme d’Etat, commenta Tess avec une ironie amère.
    — Et on se demande pourquoi des dingues comme leur actuel président font un tel tabac quand ils nous descendent en flammes et nous traitent de « Grand Satan »… Cela dit, ils ont pris leur revanche, ajouta-t-il après un silence.
    — Quand cela ?
    — Le 747 de la Pan Am qui a explosé au-dessus de Lockerbie.
    — Mais je croyais que c’étaient les Libyens qui avaient fait le coup ! s’étonna Tess. Deux de leurs agents ont bien été condamnés pour cette affaire, non ? L’un d’eux serait même en train de mourir d’un cancer, si je me souviens bien.
    — Il n’est pas du tout en train de mourir. Tu peux oublier tout ce que tu as lu dans les journaux. Les Iraniens étaient bel et bien derrière tout ça.
    La jeune femme en resta silencieuse une longue seconde.
    — Ils vous donnent des cours d’histoire à Quantico ou quoi ? demanda-t-elle enfin.
    — On peut dire ça, répondit Reilly avec un rire amer. Mais pas sur ces sujets. Ce serait une drôle d’idée d’étaler son linge sale devant de jeunes agents, par définition impressionnables, durant leurs classes, non ? Pas vraiment motivant.
    — Qu’est-ce qui peut l’être, alors ?
    — Là-dessus, fais-moi un peu confiance. L’Iran est un sujet chaud bouillant en ce moment. La priorité numéro un. Et j’ai besoin de savoir très précisément à qui on a affaire, en particulier à un moment où ils sont en train de se confectionner quelques bombinettes atomiques.
    Tess en prit bonne note.
    — Mais alors quel effet cela fait de savoir que les méchants que l’on pourchasse le sont devenus à cause de nous ? demanda-t-elle au bout d’un moment.
    Reilly haussa les épaules.
    — L’histoire n’est qu’une longue série de pays qui se mêlent des affaires d’autres pays. A cet égard, nous sommes aussi coupables, mais pas plus, que n’importe qui, et cela continue. Mon job consiste donc en bonne partie à essayer de gérer les répercussions des bavures commises par d’autres, en général les petits génies qui ont la haute main sur notre politique étrangère. Mais ça ne change rien au fait que nous devons éliminer les salopards du genre de notre ami iranien. Il faut le faire, et je le fais sans aucun état d’âme. D’accord, ce type a sans doute beaucoup de choses à nous reprocher, c’est peut-être nous qui avons fait de lui ce qu’il est devenu, en l’occurrence une putain d’ordure, mais ça ne change rien à ce qu’il est aujourd’hui, ni ne justifie ce qu’il a fait.
    Tess réfléchit, sourcils froncés.
    — Tu crois qu’il aurait perdu des membres de sa famille dans cet avion ? dit-elle enfin.
    — Ça se pourrait bien. L’événement date de 1988. Il y a vingt-deux ans. Mettons qu’il ait dans les trente, trente-cinq ans. Il aurait eu une dizaine d’années à l’époque. Pas un âge génial pour devenir orphelin, si c’est bien ce qui s’est passé. Ça suffirait à donner la haine à n’importe qui.
    — On peut le dire.
    Elle se représenta l’Iranien, encore enfant, apprenant que ses parents ou ses frères et sœurs avaient été tués. Puis elle songea à sa

Weitere Kostenlose Bücher