La malédiction des templiers
faire appel à un autre drone, en tout cas pas avant d’avoir retrouvé un début de piste concernant l’endroit où se trouvait l’Iranien.
Ils lui firent pourtant part d’une information inédite : un corps avait été découvert en Italie, non loin d’une station balnéaire, dans les montagnes de l’arrière-pays. Après identification, il s’était révélé être celui d’un fonctionnaire en poste dans un petit aérodrome situé à l’est de Rome, à environ une heure et demie de route. Le cadavre de l’homme ne ressemblait en rien à ce que les autorités du lieu avaient vu jusqu’alors. « Traumatismes corporels extrêmes » était un euphémisme. Tous les os de son corps avaient été tout bonnement pulvérisés. Les autorités avaient conclu que l’homme avait dû tomber d’une grande hauteur, soit d’un hélicoptère, soit d’un avion. Tomber ou, plus probablement, être précipité.
Etant donné la proximité de l’aérodrome en question avec Rome, elles avaient relié cette affaire à celle des attentats du Vatican. Ce qui, estima Reilly, était plus que vraisemblable.
Reilly leur fit part de ce que l’Iranien avait raconté à Tess sur l’opération Ajax et l’affaire de l’avion abattu. Il ne fut pas étonné d’avoir à expliquer de quoi il retournait à la plupart des participants à la conférence téléphonique. Jansson l’assura qu’il vérifierait les données disponibles concernant le manifeste des passagers de l’avion abattu.
— Tu devrais revenir au bercail, conclut Jansson. On dirait que notre gus s’est planqué pour un bout de temps. Qui sait où et quand il refera surface ? En attendant il n’y a rien que tu puisses faire de plus sur place. Laisse donc les Turcs et Interpol reprendre les rênes et faire leur job.
— Ouais, grogna Reilly.
Il était trop épuisé pour discuter et même si l’idée d’abandonner la traque lui faisait horreur, il savait que son supérieur avait sans doute raison. A moins qu’un événement nouveau ne se produise, il n’y avait pas grand-chose qu’il puisse faire pour justifier qu’il s’incruste dans les parages.
— Rentre à Istanbul, lui conseilla le directeur adjoint de l’antenne de New York. On va demander à l’ambassade de te trouver un moyen de transport.
— Veille à ce qu’ils n’oublient pas Tess, lui rappela Reilly.
— OK. Je te verrai à ton retour. On a pas mal de choses à se dire, fit Jansson d’un ton un peu abrupt avant de raccrocher.
Reilly fit la moue : tout ça ne lui plaisait guère. A l’évidence, Jansson n’avait aucune intention de lui laisser la bride sur le cou dans son aventure en solitaire. Ce qu’il souhaitait, c’était reprendre son agent en main, et avec fermeté.
Reilly retrouva Tess dans leur chambre. La jeune femme sortait de la salle de bains, enveloppée dans une épaisse serviette. Un sourire radieux illumina son visage lorsqu’elle le vit, ce même sourire qui le touchait au plus profond et l’embrasait chaque fois. Malgré toutes les pensées qui se bousculaient dans sa tête, il eut soudain terriblement envie d’elle et se demanda si la meilleure chose à faire n’était pas de la prendre dans ses bras et de passer quelques jours au lit avec elle. L’attirant à lui, il l’embrassa longuement, avec fougue, se délectant de la douceur de sa peau sous ses doigts. Mais cela n’alla pas plus loin. Trop de choses le turlupinaient.
Tess dut le sentir.
— Vas-y, raconte, dit-elle.
Reilly alla chercher une canette de Coca dans le minibar et s’assit sur le lit.
— Il n’y a pas grand-chose de neuf. Notre coco a disparu. On ne sait rien de plus.
Tess eut une moue désabusée et expira lentement.
— Bon. Alors, que fait-on ?
— On rentre à la maison.
Elle écarquilla les yeux.
— Quand ?
— J’attends de leurs nouvelles. Ils nous envoient un avion pour nous ramener à Istanbul.
Tess hocha la tête. Puis elle laissa tomber sa serviette et, au lieu de le rejoindre sur le lit, tendit la main vers ses vêtements.
— Où vas-tu ?
Elle prit la lettre d’Osius et la montra à Reilly.
— Avant qu’on parte, je veux savoir ce qu’il y a là-dedans.
Il la regarda d’un air navré.
— Allons, Tess…
— Cool. Je vais juste voir si je peux trouver un ordinateur. Et peut-être aussi un scanner. Un peu d’aide ne sera pas de trop pour traduire ça.
Reilly la dévisagea un long moment avant de secouer la tête et de
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