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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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par le flux d’air, elle se tordit brutalement de côté, ramenant son propriétaire à la conscience et lui faisant recouvrer d’un coup toutes ses sensations – ce qu’il aurait sans doute préféré éviter. Ses yeux s’ouvrirent soudainement et, après un bref instant de confusion, il comprit ce qui était en train de lui arriver. Il regarda l’arrière de l’avion puis, luttant contre la force du vent, parvint à fixer son regard sur l’intérieur de la cabine : de ses deux bras, Zahed enserrait ses jambes et continuait de le pousser vers l’extérieur.
    Leurs yeux se croisèrent l’espace d’une seconde, le temps suffisant pour que Zahed lise la terreur la plus absolue dans l’expression de l’homme avant de lui administrer la poussée finale. Le corps du pompier tomba en tournoyant sur lui-même avant de disparaître aussitôt hors de vue sur un hurlement très bref. Zahed tint bon tandis que le nez du Cessna piquait brutalement vers le bas, son centre de gravité s’étant brusquement déplacé sur l’avant au moment précis où le pompier disparaissait, exactement comme Steyl l’avait imaginé. Ce dernier reprit le contrôle de l’appareil et le stabilisa.
    Zahed regarda en direction du cockpit : le pilote était tourné vers lui. Zahed lui adressa un petit signe de tête, que Steyl lui rendit avant de reporter son attention sur ses instruments de bord.
    Zahed sentit alors le Cessna effectuer une légère rotation vers la gauche, comme s’il était disposé sur une table mobile que l’on aurait fait tourner dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Comme prévu, Steyl avait modifié l’angle d’attaque de l’avion, l’éloignant légèrement de l’axe principal du fuselage. Ce qui modifiait du tout au tout le flux d’air, dont l’essentiel de la puissance pesait désormais sur le côté au vent de l’appareil, et non plus sur son nez. Le résultat étant que les panneaux de la porte étaient dès lors poussés par l’arrière. Zahed se tenait prêt : lorsque le vent repoussa les panneaux au point de les mettre en position quasi horizontale, à portée de main donc, Zahed tendit le bras vers le plus volumineux des deux, la partie inférieure de la porte, l’attira violemment vers lui et le referma complètement. L’opération fut plus aisée pour le panneau supérieur. A l’intérieur de l’appareil, le rugissement d’ouragan fit instantanément place au bruit qu’aurait pu faire une tondeuse à gazon. Zahed se détendit et inspira profondément, puis il se tourna vers l’avant et vit le visage de Steyl apparaître dans l’ouverture du cockpit. Le pilote lui montra son pouce levé. Il fit de même avant d’inhaler une nouvelle et profonde bouffée d’air.
    Il regagna son siège tandis que le Cessna reprenait de l’altitude. Fermant les yeux, il se renversa contre l’appuie-tête en cuir, comme enivré par la sensation primitive qu’il sentait courir dans ses veines. Mansour Zahed avait connu des choses que la plupart des êtres humains ne pouvaient pas même concevoir, mais jamais auparavant il ne s’était trouvé dans cet état. Il en fallait beaucoup pour qu’il sente son pouls s’emballer, et Dieu sait qu’il galopait à cet instant. Il avait l’impression d’être littéralement électrisé. Une fois de plus, il inspira profondément pour permettre à cette sensation de s’ancrer plus intensément encore dans sa mémoire. Il éprouvait un plaisir à nul autre pareil à l’idée que même quelqu’un comme lui pouvait connaître des expériences inédites dans une existence qui lui avait pourtant permis d’en vivre de toutes sortes.
    Il en avait discuté avec Steyl quelques années auparavant, quand l’Iranien avait pour la première fois embauché le Sud-Africain dans le cadre d’une de ses missions clandestines. Ils avaient envisagé l’éventualité d’un incident comme celui qui venait de se produire. Un soir, autour de quelques bières, Steyl avait parlé à Zahed de ses exploits en Angola, où il transportait des rebelles de l’UNITA à bord d’un vieux Cessna Caravan. Il lui avait en particulier expliqué que l’un des passe-temps favoris de ses clients consistait à embarquer à bord un groupe d’hommes de la SWAPO – les forces gouvernementales, soutenues par les Soviétiques et les Cubains, qu’ils combattaient – et à les précipiter dans le vide avec force hurlements de joie avinés. Zahed avait été fasciné par le

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