La malédiction des templiers
volcan éteint.
Reilly vérifia l’échelle en bas de la carte.
— C’est une zone qui fait environ quinze kilomètres de long sur autant de large.
— Une sacrée botte de foin, commenta Tess.
— Enorme, confirma Ertugrul. Par ailleurs, ce n’est pas la région la plus facile à prospecter. Le volcan fait quelque chose comme trois mille neuf cents mètres de haut, et ses flancs sont truffés de gorges encaissées et de vallons difficiles d’accès. Rien d’étonnant à ce que le monastère ait réussi à survivre toutes ces années, même après la victoire des Ottomans. Il pourrait se trouver dans n’importe lequel de ces replis. Il faudrait pratiquement trébucher dessus pour le trouver.
Reilly était sur le point d’intervenir mais Tess le devança :
— Pensez-vous pouvoir vous procurer une carte détaillée de la région ? demanda-t-elle à Ertugrul. Une carte d’état-major peut-être ? Comme celles dont se servent les alpinistes.
— Ça devrait pouvoir se faire, répondit l’attaché juridique après quelques secondes de réflexion, sur un ton qui montrait le peu d’intérêt qu’il accordait à cette requête.
Il la transmit en turc à leurs hôtes, et l’un d’eux décrocha de nouveau le téléphone, a priori pour tenter de trouver la carte demandée.
Reilly jeta à sa compagne un coup d’œil interrogatif, puis se replongea dans l’étude de la carte.
— C’est loin ? demanda-t-il.
— D’ici ? Huit cents kilomètres à peu près.
— Dans ce cas, comment notre homme pourrait-il y accéder ? Par la route ? Les airs ? Un petit avion, ou un hélicoptère, peut-être.
Leurs hôtes turcs échangèrent quelques mots, puis secouèrent vigoureusement la tête.
— Il pourrait parfaitement se rendre là-bas en avion, expliqua Ertugrul. La ville de Kayseri est toute proche, et elle dispose d’un aéroport. Il y a deux vols par jour depuis Istanbul. Mais je ne crois pas qu’il le fasse. En fonction de la densité du trafic et de la route empruntée, le trajet prend onze, douze heures en voiture, contre un peu moins de deux en avion, mais c’est beaucoup moins risqué, surtout avec les aéroports en alerte maximale.
Ce qu’ils étaient censés être hier soir, pourtant ce n’est pas ça qui l’a arrêté, eut envie de dire Reilly.
— Il y a également un train Istanbul-Kayseri, se rappela le chef de la police. Mais s’il a un otage avec lui, ce n’est guère faisable.
— Bien, reprit Reilly. S’il décide de se rendre là-bas en voiture, où pourrait-il s’en procurer une ? Que savons-nous des voitures dont il s’est servi à Rome ? Celles où l’on a retrouvé Tess et Sharafi.
L’attaché juridique feuilleta ses documents et finit par trouver le rapport idoine.
— Tout ce qu’on sait, c’est que leurs plaques étaient fausses. Les premières vérifications effectuées sur celle dans laquelle Mme Chaykin était enfermée montrent qu’elle n’avait pas fait l’objet d’une déclaration de vol, mais même si cela avait été le cas, la déclaration en question aurait pu mettre du temps à parvenir aux personnes compétentes. Quant à l’autre, il est trop tôt pour savoir quoi que ce soit à son sujet, les recherches préliminaires viennent tout juste de commencer.
— On a utilisé pour piéger ces voitures le même mode opératoire que celui observé en Irak et au Liban, fit remarquer Reilly, qui écumait de rage. Les bagnoles sont volées, ou achetées en liquide avec de fausses pièces d’identité. Dans un cas comme dans l’autre, on le découvre uniquement après qu’elles ont explosé. Il faut absolument que l’on sache au volant de quel genre de voiture il se trouve.
— Nous allons avoir besoin de la liste de tous les véhicules déclarés volés depuis… disons depuis hier, dit Ertugrul à İzzettin. Il nous faudra également une information en temps réel concernant toutes les nouvelles plaintes susceptibles de vous parvenir.
— Entendu, répondit le policier.
— Combien de routes mènent à cette montagne ? s’enquit Reilly. Pouvez-vous installer des barrages ? Nous savons que c’est là qu’il se rend.
Le chef de la police secoua la tête et se pencha sur la carte routière.
— Même en sachant qu’il vient d’ici, il peut choisir pas mal d’itinéraires différents pour aller là-bas. Tout dépend du côté de la montagne qu’il souhaite atteindre, et même là, il y a plusieurs voies
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