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La mariage du Viking

La mariage du Viking

Titel: La mariage du Viking Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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peu de vin.
    — Je n’ai pas faim, protesta Meradyce d’une voix faible.
    — Tu dois manger un peu, sinon tu tomberas malade à ton tour.
    — Adelar… ? s’alarma-t-elle soudain.
    — Olva est avec lui, maintenant, reprit Einar en posant un plateau sur le lit. Ma place est près de toi, désormais.
    — Et ma place était auprès de Betha, articula Meradyce dans un sanglot.
    — Tu ne pouvais plus rien pour elle, tenta-t-il de la consoler. L’heure pour elle était venue de mourir.
    La Saxonne s’assit brusquement et jeta à son mari un regard vibrant.
    — Tout ceci est ma faute, Einar ! Si j’avais prêté plus d’attention à Adelar, si j’avais gardé les enfants avec moi, si…
    Elle s’arrêta subitement et fixa le sol d’un air absent.
    — Et si je ne l’avais pas arrachée à son village, elle serait sans doute encore en vie, acheva Einar.
    De nouveau, les larmes envahirent les beaux yeux tristes de Meradyce, qu’elle ne chercha plus à réprimer. Betha était morte, et c’était leur faute à tous deux.
    — Crois-tu que je n’ai jamais songé à cela ? lui demanda doucement Einar. Crois-tu que je ne me suis pas reproché mille fois de les avoir enlevés à leur pays ? Le thane avait exigé que l’on ne fasse aucun mal à ses enfants, mais je l’ai défié, comme j’ai défié Svend, car je pensais que tu étais leur mère. Je croyais que tu voulais les garder auprès de toi.
    — J’aurais dû te dire alors qu’ils n’étaient pas mes enfants, se lamenta Meradyce. J’ai tenté de les protéger, et j’ai échoué.
    Alors, elle posa une main sur le bras de son mari et ajouta :
    — Einar, va, je t’en prie. Tu dois me laisser, maintenant. J’ai besoin de rester seule.
    — Non ! s’écria-t-il malgré lui en la saisissant par les épaules. Ne me renvoie pas. Je n’ai pas pris une épouse pour la laisser se battre avec elle-même. Je t’aime, Meradyce, et je ne t’abandonnerai pas à ton chagrin. Je regrette profondément ce qui est arrivé à Betha, mais je ne pourrai jamais te la ramener. Moi aussi, j’ai perdu des enfants…
    Meradyce leva vers Einar des yeux embués de larmes, et la sincère douleur qu’elle lut dans le regard aimé la bouleversa.
    — Endera était mon premier enfant, poursuivit-il d’une voix émue, et la seule que j’ai accepté de reconnaître. Mais il y a eu d’autres femmes dans ma vie, et d’autres enfants. L’un d’eux est arrivé trop tôt. Un autre était mort-né. Un autre encore, un fils, n’a pas vécu plus de six mois.
    — Et leurs mères ? demanda Meradyce en lui prenant la main.
    — Elles n’étaient pas de ce village. Je ne les ai aiméesque pour le plaisir qu’elles m’ont apporté. Pour ma plus grande honte, aujourd’hui, je le reconnais.
    Dans un soupir de lassitude, Einar ajouta :
    — Qui sait pourquoi de telles choses arrivent ? Vois-tu, j’aurais préféré ne jamais poser les yeux sur Betha et Adelar… Mais alors, je ne t’aurais jamais trouvée, mon amour.
    — Oh ! Einar…, murmura Meradyce en enfouissant sa tête contre l’épaule réconfortante. Adelar nous pardonnera-t-il un jour ?
    — Avec le temps, certainement, la rassura-t-il.
    ***
    Adelar leur pardonna, en effet. Mais il lui fallut longtemps, très longtemps. Alors que l’hiver progressait, froid et cruel, le jeune Saxon se referma davantage sur lui-même, refusant férocement d’adresser la parole à Einar.
    Au fil des jours, son attitude vis-à-vis de Meradyce se radoucit un peu, mais de façon quasi imperceptible. La seule personne à qui il accepta enfin de dire quelques mots fut Endera, avec qui il demeura malgré tout distant et réservé.
    Une part de lui-même était morte avec sa sœur, laissant un jeune homme amer et désabusé, qui se reprocherait à tout jamais d’avoir entraîné une enfant innocente au cœur d’une nuit sans retour.

Chapitre 15
    Betha avait été très aimée par les femmes du village. Einar suggéra donc que l’on enterrât la fillette selon les rites vikings.
    Mais Olva et Meradyce s’y opposèrent. Betha était chrétienne, et sa religion exigeait qu’elle fût inhumée comme telle. Par respect pour les deux femmes, Einar et Svend acceptèrent. Adelar, comme à l’accoutumée, resta muré dans son silence.
    Le jour de l’enterrement, une pluie glaciale se mit à tomber. Einar voulut que Meradyce, encore faible, restât à l’intérieur, mais la jeune femme tint fermement à

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