La mariage du Viking
d’hiver. S’ils ne retrouvaient pas les enfants avant le crépuscule, ceux-ci seraient perdus.
Lentement, Einar remit son cheval en route, cheminant à travers les pins et les champs recouverts de neige.
Vers où Betha et Adelar avaient-ils eu la folle idée de fuir ?
Soudain, les chiens stoppèrent. Au loin, Einar distingua un cavalier et appela. L’homme se tourna vers lui. C’était Ull. Il fit pivoter son cheval et se dirigea vers celui qu’il considérait comme son rival.
— Ils ont passé la nuit dans une hutte, non loin d’ici, cria-t-il contre le vent.
— En es-tu certain ?
— Il y avait des cendres tièdes dans le foyer, repritUll en éperonnant son cheval. Je suis pratiquement certain que c’étaient eux.
— Montre-moi cette cabane, le pria Einar.
Incapable de maîtriser le fol espoir qui surgissait en lui, le Viking osa croire que les enfants avaient au moins passé la nuit à l’abri et au chaud.
Au bout de quelques instants, les deux cavaliers atteignirent la hutte. Sautant prestement de cheval, Einar se précipita à l’intérieur. Là, il dut se rendre à l’évidence que quelqu’un avait bien trouvé refuge dans la maisonnette, peu de temps auparavant.
— Tu n’as repéré aucune trace de pas aux alentours ? demanda-t-il à Ull quand il ressortit.
— Non, répondit ce dernier avant de lui indiquer les arbres un peu plus loin. Je suis allé là-bas aussi, mais je n’ai rien vu.
— Einar… ? appela alors une voix plaintive.
Les deux hommes se retournèrent dans un même mouvement, pour apercevoir Adelar qui s’avançait vers eux en titubant, un ballot dans les bras. Einar se rua vers le jeune garçon.
— C’est Betha…, articula celui-ci en baissant les yeux vers la fillette qu’il tenait contre lui. Elle est malade. Elle ne veut pas se réveiller.
Sans attendre, Einar prit la fillette entre ses bras et l’examina hâtivement. Frissonnante dans ses vêtements trempés, elle tremblait de fièvre, et respirait par faibles saccades.
— Oh ! Freya, aie pitié d’elle ! s’écria Einar en serrant la petite contre lui.
Puis, se ressaisissant, il aboya à l’adresse de Ull qui attendait un peu plus loin :
— Viens !
Quand le guerrier l’eut rejoint, Einar lui tendit l’enfant, remonta en selle et ordonna :
— Donne-la-moi. Et toi, prends Adelar avec toi.
Sans un mot de plus, le Viking éperonna son cheval et partit du plus vite qu’il put vers le village.
***
Dévorée d’angoisse, incapable d’avaler la moindre nourriture ou de dormir, Meradyce arpentait avec nervosité la maison d’Olva. Muette, celle-ci partageait silencieusement la détresse de la jeune femme.
Endera, elle, était restée avec Svend, afin d’aider Asa à s’occuper des nouveau-nés.
Avec son bon cœur, Thorston s’était joint aux guerriers partis à la recherche des fuyards, plus dans le but de retrouver ses jeunes amis sains et saufs que pour récupérer les pièces d’argent que ces chenapans lui avaient volées.
Une fois encore, Meradyce ouvrit la porte dans l’espoir d’apercevoir quelque cavalier au-dehors. Alors, elle laissa échapper un cri sauvage et se rua sur le chemin enneigé.
Einar descendait de cheval, la petite Betha dans les bras.
Sans cape, indifférente à la neige tourbillonnante et glacée, elle accourut vers le Viking. Derrière lui arrivait un autre cavalier : Ull, qui tenait Adelar devant lui.
— Oh ! vous les avez retrouvés ! s’exclama-t-elle, débordante de bonheur. Puis elle vit l’expression de son mari. Saisie d’un horrible pressentiment, Meradyce baissa les yeux sur Betha et articula :
— Mon Dieu ! Donne-la-moi !
Le petit corps frissonnant entre ses bras, la jeune femme repartit en courant vers la maison. Tandis qu’elle l’emportait, elle entendait la fillette gémir dans son délire, et sentait la fièvre qui rageait en elle.
— Aide-moi à lui ôter ses vêtements, dit-elle à Olva en allongeant Betha sur un lit. Ils sont trempés. Et, il me faudra de l’eau fraîche.
Comme Einar les rejoignait dans la maison, Meradyce lui demanda :
— Adelar est-il malade, aussi ?
— Non, mais je crois qu’il aura besoin de réconfort.
— Dieu merci ! répliqua-t-elle avec ferveur.
Rapidement, ils débarrassèrent Betha de ses habits mouillés et la mirent au lit avant de la recouvrir d’une couverture de fourrure.
— Il me faut mon panier, dit alors Meradyce à l’adresse d’Einar.
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