La mariage du Viking
Assieds-toi plutôt ici, ma belle.
Ingemar obéit et en vint immédiatement au fait :
— Connais-tu le Viking dénommé Einar ?
— Peut-être oui, peut-être non. Embrasse-moi, et je te répondrai.
Malgré la nausée que lui inspirait cet homme, Ingemar lui accorda son plus charmant sourire et rétorqua :
— Réponds-moi d’abord. Alors, peut-être que j’accepterai.
Selwyn rejeta la tête en arrière et partit d’un rire grossier.
— Marché conclu ! Oui, je connais Einar. Maintenant, je veux ma récompense.
Ingemar aurait préféré embrasser un cochon mais, surmontant son dégoût, elle se pencha vers le barbu et le gratifia d’un baiser sur la joue. Alors, la main de l’homme se plaqua sur ses reins.
— Je voudrais me rendre au village saxon, annonça-t-elle à la hâte. Celui qu’Einar a pillé récemment.
— Je ne sais pas de quoi tu parles, ma jolie. Veux-tu un peu de bière ?
— Je ne veux pas de ta bière saxonne ! riposta-t-elle en se dégageant. Je veux aller dans ce village ! J’ai des informations pour le thane.
— Des informations ? répéta le Saxon en se calant contre son siège. Quel genre d’information ?
— Je peux l’aider à retrouver ses enfants et la femme qui était avec eux.
— Il les retrouvera bien sans toi. Il lui suffit de payer la rançon demandée.
— Je peux lui dire exactement où les trouver, insista Ingemar. Il n’aura même pas à payer la rançon.
— Et pourquoi ferais-tu cela ? demanda le Saxon, intrigué.
— Cela me regarde, rétorqua-t-elle.
Selwyn considéra la jeune femme d’un air songeur. Kendric sauterait certainement sur l’occasion de récupérer ses enfants sans avoir à remettre de rançon. Et, à coup sûr, il accepterait de payer une somme rondelette contre les renseignements de cette Viking.
Mais cela réduirait d’autant ce qu’il recevrait lui-même.
Cependant… cette femme obtiendrait sûrement un bon prix de Kendric.
— Quand comptais-tu entreprendre ce voyage — au cas où j’accepterais de t’emmener ?
— Maintenant, répondit Ingemar.
— Le printemps n’est pas encore là, objecta Selwyn.
— Il est suffisamment proche. Nous devons arriver au village saxon avant le retour d’Einar et ses hommes.
— C’est tout à fait vrai, lui accorda-t-il. Et combien me paierais-tu en échange de mes services ?
Ingemar lui répondit par un sourire.
— Après tout, nous avons tout notre temps, tenta Selwyn dans un sourire mielleux.
— Si tu tiens à la vie, il faut partir tout de suite, insista Ingemar. Je ne suis pas venue seule à Hedeby, et il ne tardera pas à découvrir que je suis partie.
***
Il serait si facile d’abandonner. De ne plus tousser. De cesser de lutter pour respirer. De s’endormir pour ne plus souffrir. D’aller rejoindre Betha…
Meradyce se consumait de l’intérieur, sans répit. Une soif intolérable lui brûlait la gorge, et elle se sentait lasse, si lasse. Elle n’avait même pas la force d’ouvrir les yeux.
A peine consciente que des mains la touchaient, que du liquide venait par intermittence lui humecter la bouche, elle perdait toute notion du temps, tout sens de la vie, tout espoir.
Quelle importance, après tout, si elle vivait ou mourait. Elle n’avait pas sauvé Betha. Adelar n’avait nul besoin d’elle.
Meradyce était trop faible pour pleurer, trop desséchée pour laisser couler la moindre larme. Autant, alors, se laisser glisser vers le sommeil éternel, vers le soulagement total…
— Ma bien-aimée !
Meradyce connaissait cette voix. C’était celle d’Einar. Et pourtant, jamais elle ne l’avait sentie aussi douce, aussi attentionnée, même au plus fort de leur passion.
— Mon amour !
Non, ce n’était qu’un rêve. Un fol espoir.
— Oh ! mon amour !
Elle sentit ses lèvres lui effleurer la joue, sa longue main nerveuse étreindre la sienne.
— Ne me quitte pas ! l’entendit-elle souffler contre son oreille. Je t’en supplie, ne me quitte pas. J’ai tant besoin de toi.
La malade remua faiblement, et, dans un effort considérable, parvint à ouvrir les yeux. Oui, c’était Einar, agenouillé près d’elle.
Il avait besoin d’elle… Il l’aimait…
Non, elle n’abandonnerait pas. Elle trouverait la force de se battre. Pour lui. Pour Einar !
Meradyce tenta d’inspirer. Aussitôt, elle toussa, mais la brûlure lui parut moins intense. Il lui fallait se reposer. N’était-ce pas ce
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