La mariage du Viking
Celui qui contient les herbes et les plantes.
Puis, se tournant vers la mère d’Einar, la jeune femme ajouta :
— Olva, tu vas devoir partir, et ne permettre à personne d’entrer ici.
— Pourquoi… ?
— Sa maladie peut être contagieuse.
— Contagieuse ? répéta Einar.
Autant craignait-il pour la vie de la fillette, autant se souciait-il également de la santé de Meradyce.
— Oui. Sortez tous, maintenant ! Einar, il me faut absolument mes remèdes. Olva, charge-toi de tenir Endera et Adelar éloignés, car ils vont essayer d’entrer.
Einar sortit sur-le-champ pour rapporter à Meradyce son panier de plantes médicinales. En chemin, il tenta de se persuader que la maladie de Betha n’avait rien de contagieux, que Meradyce ne risquerait rien à la soigner et parviendrait à la guérir, et que tout irait bientôt pour le mieux.
Comme il se hâtait vers la maison d’Olva, le Vikingaperçut Adelar, toujours assis sur le cheval de Ull, alors que celui-ci n’était visible nulle part.
— Descends et attends-moi ici, lui ordonna-t-il sur un ton menaçant. Je porte ce panier à Meradyce et je reviens tout de suite.
***
— Où, par Odin, croyais-tu aller ? demanda Einar au jeune Saxon dont les vêtements trempés gisaient épars sur le sol.
— Je rentrais chez moi, lui répondit piteusement Adelar, enveloppé dans la cape de fourrure du Viking.
— Par la terre ? interrogea celui-ci avec mépris.
— Non. Je prévoyais de nous acheter une place sur un navire.
— En hiver ? Aurais-tu perdu l’esprit ?
— Je n’ai pas perdu l’esprit ! Je suis un Saxon que l’on retient ici contre sa volonté !
— Comment comptais-tu regagner ton pays ? insista Einar.
— Thorston m’avait parlé de Kaupang, à l’autre bout de la côte. Il disait que c’était une grande ville et je pensais que, là-bas, quelqu’un accepterait de nous faire traverser la mer, si nous avions assez d’argent.
— Folie…, marmonna Einar, soulagé dans un sens de s’être trompé.
Il avait en effet un moment soupçonné Ull d’avoir pris part à ce projet ridicule, en espérant peut-être ramener les enfants à leur père et obtenir de lui l’argent de la rançon.
— Me dis-tu la vérité, Adelar ? demanda-t-il en fixant le jeune garçon avec des yeux sévères.
— Oui, répondit celui-ci sans ciller.
Einar jugea plus sage de le croire. Il lui troqua satunique humide contre une autre bien chaude, puis rajouta du bois dans le feu qui s’illumina aussitôt de hautes flammes.
— Où as-tu trouvé l’argent de ton passage sur le navire ?
Adelar ne répondit pas.
— L’as-tu volé ?
— Oui, répliqua-t-il en soutenant fièrement le regard d’Einar.
— Tiens, dit le Viking en lui offrant une coupe emplie de vin. Bois ceci, ou tu tomberas malade à ton tour.
Toute expression de fierté disparut alors du visage d’Adelar lorsqu’il demanda :
— Betha est-elle sérieusement malade ?
— Je l’ignore, répondit Einar en venant s’asseoir auprès de lui. Mais pourquoi l’as-tu emmenée avec toi ?
— Parce que c’est ma sœur.
— Mais pourquoi en plein hiver ?
— Pour qu’il vous soit plus difficile de nous suivre, lâcha Adelar dans un soupir rageur. Je ne croyais pas que cela serait aussi pénible pour Betha…
— Ne t’inquiète pas pour elle. Meradyce saura la guérir.
Voyant des larmes perler dans les yeux du jeune garçon, Einar eut le tact de se détourner. Comme tout guerrier, Adelar ne désirait pas que l’on fût témoin de sa détresse.
***
— Mon Dieu, venez-lui en aide ! soupira Meradyce en serrant dans la sienne la main brûlante de Betha.
Deux jours déjà qu’Einar l’avait ramenée mourante sur son cheval, et la fièvre refusait de quitter son petitcorps fragile. C’était le cœur de la nuit, l’heure où les âmes s’envolaient souvent pour leur dernier voyage.
Assise au coin du feu, Olva sommeillait. Malgré les supplications de Meradyce, l’indomptable vieille femme avait tenu bon, prouvant ainsi à ceux qui en doutait encore d’où venait à Einar cet entêtement farouche.
Endera était restée seconder Asa dans sa tâche de jeune mère, mais elle venait souvent s’enquérir de la santé de la fillette, en restant prudemment dehors.
Thorston était parti pour le village le plus proche. Là-bas, une femme, disait-on, fabriquait à merveille de chaudes robes de fourrure, tandis qu’une autre cousait
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