La mariage du Viking
depuis si longtemps de son enfant.
Mais combien de temps avait-elle lutté contre la mort ? Meradyce l’ignorait, mais elle ne se souvenait que d’une chose : Einar était resté près d’elle, la veillant jour et nuit, inlassablement.
A présent, elle sentait les forces lui revenir peu à peu, et un désir nouveau naître en elle. Un désir qu’elle ne pouvait révéler qu’à son mari.
La Saxonne attendit donc patiemment qu’Endera eût souhaité le bonsoir à son père et se fût éclipsée.
— Einar…, appela-t-elle doucement en lui tendant une main blanche.
Il lui renvoya un sourire si heureux qu’elle en resta un instant bouleversée.
Aussitôt, Einar fut près d’elle.
— Oui, ma chérie ?
— Einar, ai-je dormi seule durant toutes ces journées ?
— Tu étais si malade que j’ai préféré m’aménager une autre couche sur un des coffres.
— De quoi ai-je l’air ? demanda-t-elle dans un faible sourire.
— Que veux-tu dire ?
— Donne-moi cette coupe, je t’en prie.
Déconcerté, Einar obéit cependant, et vit Meradyce se contempler longuement la face dans le calice d’argent. Une face qu’elle trouva pâle et amaigrie, des yeux qui lui apparurent cernés de noir.
— Je suis affreuse ! se lamenta-t-elle.
Subitement, elle comprit que, malgré la modestie qui la caractérisait, elle avait toujours été fière de sa beauté.
— Loin de toi cette idée, mon amour, lui dit Einar en lui prenant le visage entre les mains. Tu es toujours aussi belle, et je t’aime davantage encore aujourd’hui.
Il l’embrassa tendrement et, rassérénée, la jeune femme lui prit une paume pour y déposer un baiser.
— Je me sens tellement mieux, Einar.
— Je le vois, reprit-il en affichant ce sourire de jeune garçon qui la séduisait tant.
Alors, Meradyce qui, d’instant en instant, se sentait renaître, se demanda si elle méritait d’être aussi heureuse.
— Comment vont tous les autres ? interrogea-t-elle soudain. Endera ? Adelar ?
— C’est Endera qui t’a soignée et guérie, répondit Einar. Elle n’a même pas eu peur d’être contaminée. Heureusement, elle paraît en bonne santé ! Quant à toi, il semblerait que c’est davantage l’épuisement que la contagion qui t’ait rendue malade, ma chérie.
— Tu as l’air très fier d’elle.
— Je le suis, affirma-t-il, le regard brillant. Sais-tu que je lui ai tout raconté à propos de sa mère et moi-même ?
— C’est bien, Einar. Tu ne pouvais mieux agir avec ta fille. Et Adelar ?
— Il refuse toujours de me parler, mais il s’est enquis de ta santé auprès d’Endera. Je crois surtout qu’il se reproche terriblement la mort de Betha.
— Et toi, mon bien-aimé ? demanda Meradyce en lui prenant la main. Comment te portes-tu ?
— Bien, répliqua-t-il dans un tendre sourire. A présent que tu vas mieux, je me sens revivre, moi aussi.
— Einar, dit-elle alors gravement, ce n’est pas Endera qui m’a guérie. C’est toi, et ta présence permanente à mes côtés. J’aurais pu mourir si facilement… Je me sentais partir, je ne voulais plus lutter, plus résister. Et puis, tu m’as appelée, tu m’as ramenée à la vie.
Le visage appuyé contre le torse de son mari, Meradyce poursuivit d’une voix émue :
— Tu m’as appelée « ma bien-aimée », et j’ai su alors que je ne devais pas mourir. Je voulais être avec toi.
Elle l’embrassa, laissant ses lèvres exprimer mieux que des simples mots l’amour qu’elle ressentait pour lui. Bouleversé, Einar l’attira contre lui et l’étreignit avec passion.
Alors, le désir surgit en elle, et Meradyce s’allongea, accueillant avec bonheur le poids du corps aimé sur le sien. Avec des gestes rapides et impatients, elle le défit de sa tunique dans l’urgent besoin de sentir, de toucher sa peau nue.
Elle le voulait en elle.
Einar afficha une expression d’espoir et de crainte mêlés.
— Tu es encore très faible, ma chérie.
— Je me sens beaucoup mieux. Totalement guérie, même.
— En es-tu sûre ? interrogea-t-il sur un ton dubitatif.
— Certaine, répondit Meradyce dans un sourire enjôleur.
Transporté de bonheur, Einar hésita un court instant avant de saisir les deux bouts de la cordelette qui retenait la chemise de Meradyce. Le linge s’ouvrit alors, découvrant la gorge blanche et frémissante de la jeune femme. Celle-ci gémit de plaisir et déposa de doux baisers sur le cou
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