La mariage du Viking
apparemment libre… d’une compagnie qui promettait de la combler à tout point de vue. A n’en point douter, il se révélerait meilleur amant que ce porc de Saxon édenté à qui elle avait dû se donner pour le convaincre de tenter une traversée prématurée. Meilleur amant que Lars, aussi… Le sang de la jeune femme ne fit qu’un tour lorsqu’elle s’imagina l’amour passionné et sauvage que lui ferait Kendric. Se montrerait-il aussi fougueux qu’Einar… ?
Le Saxon se leva alors pour aller se servir une coupe de vin, et, devant les jambes longues et musclées qu’il déploya, le cœur d’Ingemar se mit à battre plus fort.
— Comment vont mes enfants ? demanda-t-il d’une voix sèche.
— Ils se portent bien, répondit-elle.
— Et Meradyce ?
— J’imagine qu’elle fut belle autrefois, mais à présent que tous les guerriers ont abusé d’elle…
Kendric réprima difficilement un frisson.
— C’est bien dommage, articula-t-il en feignant l’indifférence.
Ainsi, songea Ingemar avec satisfaction, cet homme ne portait aucun intérêt particulier à la Saxonne.
— Selwyn, tu peux te retirer, dit soudain celui-ci.
— Mais, Messire…
— Qu’y a-t-il ?
— J’ai eu… quelques frais. Nous avons dû même beaucoup investir pour venir jusqu’ici.
— Nous en discuterons demain matin, repartit Kendric non sans lui jeter un regard glacial.
— Messire, je…, insista Selwyn dont les yeux exorbités allaient et venaient entre Ingemar et le Saxon.
Par Thor, cette femme était à lui ! Il n’avait nullement l’intention de la céder… Alors, il vit l’expression redoutable de Kendric… et capitula.
Après tout, il en trouverait d’autres comme elle. Les auberges alentour en regorgeaient.
Sans ajouter un mot, Selwyn quitta la chambre.
***
Quelques semaines plus tard, Meradyce totalement guérie se trouvait dans la maison d’Olva. Près de l’entrée, la vieille femme travaillait à son métier à tisser, et son corps allait et venait au rythme de la navette. Elle s’arrêta un instant pour tasser les fils de laine vers le haut, afin de serrer au mieux son tissage.
Assise non loin d’elle, Endera préparait un plat de poisson dont elle seule avait le secret. Comme il faisait particulièrement tiède, ce jour-là, Einar était parti pour la chasse.
Cette année, en effet, le printemps s’annonçait plus tôt qu’à l’accoutumée, et jamais Meradyce ne s’était sentie aussi heureuse. Seul Adelar l’empêchait de se réjouir totalement : toujours aussi réservé, il ne parlait que rarement et jamais aucun sourire ne venait éclairer son visage.
Aujourd’hui, toutefois, Meradyce ne songeait guère au silence renfrogné du jeune garçon, ni au jour, pourtant très proche, où il réintégrerait son village.
— Olva, déclara-t-elle sur un ton nonchalant, je ne crois pas qu’Endera pourra t’aider autant, l’hiver prochain.
— Ah, s’étonna la vieille femme en levant la main de son ouvrage. Et pourquoi ?
Endera aussi s’était arrêtée de travailler.
— Einar ne songe pas à la marier sans me demander mon avis, j’espère ? interrogea Olva, inquiète.
— Ou le mien, ajouta doucement Endera.
— Oh ! non ! s’empressa de les rassurer Meradyce. Simplement… j’aurai peut-être besoin de son aide.
— Serais-tu de nouveau malade ?
— Non plus, répliqua la Saxonne dans un sourire. Mais je crois que je suis enceinte.
A ces mots, Olva se leva aussi vite que ses vieux os pouvaient lui obéir et se précipita pour étreindre Meradyce. A son tour, Endera vint embrasser la jeune femme.
— Pour quand est la naissance ? demanda Olva au comble du ravissement.
— Je n’en suis pas très sûre encore. Il est trop tôt pour le préciser, aussi ne dites rien à Einar. Je ne voudrais surtout pas le décevoir.
— Tu as raison, les hommes sont si fragiles ! plaisanta la vieille femme, radieuse.
Elles partirent toutes trois d’un grand éclat de rire complice.
— Eh bien, qu’y a-t-il de si drôle ?
Avec la sensation d’être prises en flagrant délit, les trois femmes se retournèrent brusquement, pour apercevoir Einar sur le pas de la porte, trois lapins dépecés dans une main, une dague dans l’autre.
— De quoi parliez-vous donc ? insista-t-il devant leur silence embarrassé.
— D’une petite chose sans importance, répondit Olva en pouffant de rire.
— Quelle chose ?
— Tu trouveras bien
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