La mariage du Viking
autres.
Après de longues minutes, durant lesquelles Meradyce s’efforça de ne pas penser à Endera, mais au meilleur moyen de s’échapper, elle entendit Ilsa lâcher un petit cri de triomphe.
— J’ai trouvé ! Là, au pied de la paroi.
La Saxonne la rejoignit à la hâte et eut la joie de constater que les planches, à cet endroit, étaient vermoulues.
— Il faudra écarter doucement la planche, suggéra Meradyce, pour faire le moins de bruit possible. Un petit espace devrait suffire à chacune de nous pour se glisserau-dehors. Je sortirai la première, pour courir vers la maison du thane et libérer Endera.
— Nous prends-tu donc pour des idiotes ? maugréa Ilsa. Tu vas courir chez le thane, et après…
Elle n’acheva jamais sa phrase car Meradyce, folle de colère, la saisit à la gorge.
— J’ai déjà menacé un jour de te tuer, Ilsa. Ne me provoque pas une nouvelle fois ! Je vous sortirai toutes d’ici, mais d’abord je pars seule !
— Tu es trop grosse, rétorqua Ilsa qu’une menace de mort ne semblait pas intimider.
— La planche devra céder suffisamment pour que nous passions toutes. Et puis, je ne suis pas encore si grosse que tu le crois !
— C’est ta fierté qui parle, insista Ilsa.
Dans la voix de la Viking, Meradyce crut néanmoins déceler quelque trace de respect.
— Gunnhild ? appela-t-elle.
— Me voici, Meradyce.
— Aide-moi à tirer sur cette planche.
— Je peux creuser un peu à la base, reprit Gunnhild. J’ai une cuiller.
— Une cuiller ?
— Je faisais la cuisine quand les Saxons sont arrivés. Je l’ai cachée sous ma robe, et j’ai gardé un couteau aussi.
— Un couteau ? répéta Meradyce, incrédule.
— Un petit, seulement. N’est-ce pas mieux que rien ?
— Certes, Gunnhild. Je n’en espérais pas tant.
Après ce qui leur parut une éternité, les femmes ouvrirent une brèche suffisamment grande pour que Meradyce pût ramper au travers.
— Donne-moi ton couteau, murmura-t-elle à Gunnhild.
Dans l’obscurité, elle plaqua la lame sur sa paumepour en deviner le volume. L’arme était petite, en effet, mais elle ferait l’affaire.
— Gunnhild, dit alors la Saxonne, vous sortirez toutes après moi, avec les enfants. Il y a un petit bois, non loin d’ici, qui descend jusqu’à la rivière. Traversez-le et cachez-vous aussi près que possible de l’eau. Je vous y rejoindrai avec Endera.
— Mais, que ferons-nous alors ? demanda Reinhild d’une voix terrifiée.
— Nous prendrons un bateau et nous nous enfuirons par la rivière.
— Quoi ? manqua de crier Ilsa.
— Les soldats ne s’attendent pas qu’un groupe de femmes et d’enfants tentent quoi que ce soit. Ils n’ont peut-être même pas posté de garde sur le navire.
— Meradyce, intervint alors Gunnhild, il est trop dangereux d’aller chercher Endera. Et si l’on te surprend ? Plus aucun d’entre nous ne pourra s’échapper, dans ce cas.
— Je connais bien le village. Personne ne me verra. Et, si l’on me découvre, je me garderai de courir à la rivière. D’une manière ou d’une autre, vous saurez vite si j’ai échoué. Alors, oubliez-nous et partez avec le bateau.
— Nous ne savons pas naviguer…
— Moi, je sais, affirma Ilsa.
— Il n’y a plus de temps à perdre, reprit Meradyce. Je ne partirai pas sans Endera. Si nous ne vous rejoignons pas bientôt, prenez le bateau et partez.
La Saxonne serra le couteau dans sa main droite et se mit à ramper sous la planche à demi relevée. Puis, elle se leva et jeta alentour un regard prudent. Comme elle l’avait espéré, Kendric avait seulement placé des gardes devant la porte de la grange. Et ceux-ci ne s’attendaient manifestement pas que leurs prisonniers cherchent às’échapper, car ils bavardaient tranquillement, appuyés contre leur lance.
Dans l’ombre, Meradyce contourna le côté opposé de la bâtisse, puis elle se rua vers le mur qui encerclait le village. Comme il n’avait pas été totalement reconstruit, elle parvint à l’escalader, mais, non sans mal, à cause de l’enfant qu’elle portait.
Elle redescendit avec précaution et se dirigea en silence vers l’arrière du bâtiment le plus proche.
Là, une vague de crainte la submergea. Où pouvait donc bien se trouver Endera dans ce village qu’elle ne reconnaissait plus, tant les plans en avaient été modifiés lors de sa reconstruction ?
Pourtant, en apercevant, au détour d’une
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