La mariage du Viking
fit gémir Meradyce.
— Assieds-toi et repose-toi, lui dit Endera.
— Non, tout va bien, murmura la jeune femme. Je voudrais aider…
— Assieds-toi.
Meradyce voulut protester de nouveau, mais la voix tranquille et assurée d’Endera l’en empêcha.
— Détachez les cordages à l’avant ! lança Ilsa, revenue sur le pont. Il faut laisser le navire tourner sur lui-même pour qu’il dirige sa proue vers la mer. Il nous faudra ramer, car il n’y a pas assez de vent pour lever les voiles.
Endera et Reinhild s’activèrent à défaire les cordages, tandis qu’Ilsa partait vers l’arrière du vaisseau pour indiquer aux femmes où s’asseoir. Puis, elle vint se placer devant le gouvernail.
— Gunhild ! appela-t-elle. Aide-moi à tourner ce gouvernail !
Le bateau manœuvra comme l’avait prévu Ilsa, et se laissa doucement entraîner par le courant. Dans un craquement sinistre, la poupe frotta contre le quai de bois auquel le navire était encore amarré.
Et soudain, un cri s’éleva du rivage vers lequel les femmes tournèrent un visage inquiet. L’alerte était donnée ! Déjà, un groupe de soldats couraient vers la rivière.
— Aux rames ! cria Endera sans attendre qu’Ilsa en donne l’ordre et sans plus se soucier du bruit.
Toutes ensemble, les femmes soulevèrent les lourdes rames et les firent glisser dans les anneaux de cuir.
Tandis qu’Ilsa et Gunnhild tenaient fermement le gouvernail, Endera et Reinhild défirent les cordages qui retenaient encore l’arrière du navire, et les laissèrent filer dans l’eau.
Puis Endera vint se placer au milieu des femmes pour les aider à ramer.
— Tirez ! cria-t-elle alors.
Dans un même effort, les femmes se ployèrent en avant, puis en arrière, chacune tirant sur les énormesbarres de bois, tandis qu’Endera, d’une voix puissante, les soutenait et les entraînait à suivre la cadence.
A cet instant, Ilsa lâcha un cri et se pendit au bras de la jeune femme avant de s’effondrer sur le pont.
— Couchez-vous toutes ! hurla Meradyce. Protégez-vous !
A la hâte, elle rampa vers l’endroit où était tombée Ilsa. Partout autour d’elles, des flèches sifflaient avant d’atteindre l’eau dans un claquement humide.
Meradyce regarda le bras d’Ilsa. Une flèche l’avait éraflée, mais la blessure était moindre et pourrait attendre.
— Reste couchée, ordonna-t-elle.
Ignorant la douleur qui, par instant, lui tenaillait le ventre, elle remplaça Ilsa au gouvernail. Les femmes continuèrent à ramer de toutes leurs forces, et le navire commença à filer sur la rivière.
Du rivage, Adelar regarda le vaisseau s’éloigner. Par-delà le vacarme qui s’ensuivit, il perçut la voix furieuse de son père qui hurlait autant d’ordres que de jurons.
— Que Dieu vous protège, murmura-t-il.
***
Les Vikings amenèrent le drakkar tout près du village saxon.
Einar conduisit ses hommes qui avaient sauté du navire et gagnaient le rivage à la nage. Cette fois, aucun cri d’alerte n’inviterait les villageois à se réfugier dans les grottes avant l’invasion.
Quand le moment fut venu d’attaquer, Einar tourna alors vers Hamar un visage à l’expression si démoniaque que son frère eut un instant pitié des Saxons.
Puis, le Viking s’élança en avant et mena ses hommes vers la façade arrière du mur d’enceinte.
La capture des villageois saxons alors qu’ils essayaient désespérément de fuir se réduisit à un jeu d’enfant.
Mais cette première victoire prit un goût amer lorsqu’on ne trouva nulle trace des Vikings prisonniers de Kendric.
Réprimant un violent cri de rage à la pensée d’arriver trop tard, Einar laissa quelques hommes surveiller femmes, enfants et vieillards regroupés dans les grottes, puis, accompagné de ses guerriers, pénétra dans l’enceinte du village.
Kendric et ses soldats qui attendaient l’envahisseur devant l’entrée principale eurent la désagréable surprise de voir les Vikings approcher par-derrière.
Einar s’avança vers eux, sa hache dans la main gauche, son épée dans la main droite.
Kendric considéra son ennemi. Malgré le calme apparent de ce dernier, un seul regard vers lui assura au thane que rien ne l’arrêterait. Il ne lui restait qu’une alternative : se battre, et donc mourir, ou se rendre, avec l’espoir de vivre.
Kendric jeta son épée à terre et cria :
— Nous nous rendons !
Einar stoppa net. C’était la mort qu’il
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