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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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apportait en fait une indication indispensable sur l’ordre de ses déplacements et sur l’emplacement des quatre cases centrales du plateau. Pour éviter que l’on ne s’égare dans la multitude, probablement infinie, des solutions possibles. Il m’avait en outre permis de résoudre un autre degré de l’énigme.
     
    La position de départ était indiquée dans la première phrase du texte, lorsqu’il y était écrit que le cavalier était cantonné à la dextre du chef de l’écu, c’est-à-dire dans l’escarrie supérieure de l’eschaquier.
    « En héraldique, vous savez que la dextre signifie la partie senestre, puisque tout blason armorié est toujours lu comme s’il était placé sur le buste ou sur l’épaule de celui qui l’arbore : la dextre se situe donc à la gauche de l’observateur et la senestre à sa droite, un peu à la façon d’une image renvoyée par la lunette d’un miroir de métal finement poli, lui rappelai-je en levant vers elle des yeux qui devaient avoir viré au gris.
    — Oui, bien sûr, nous le savons tous. Enfin, tous les gens instruits le savent, Bertrand. Mais, plutôt que de tergiverser et de m’enseigner les voies qui t’ont conduit à la connaissance de cet arcane, montre-moi donc la chevauchée du chevalier dans l’ordre dans lequel tu l’as reconstituée ; que je puisse enfin jouir de ta science à défaut de le faire de ton corps… »
    Sans relever l’allusion graveleuse, je reproduisis un eschaquier sur le parchemin en veillant à placer les cases blanches en haut à la senestre et en bas, à la dextre. Puis je saisis les quatre chevaliers du jeu d’échecs et esquissai leurs trois premiers déplacements successifs, dans l’ordre requis.
    Dès lors, il me suffit de numéroter les cases dans l’ordre du parcours pour noter les chevauchées qui s’enchaînaient sur l’eschaquier. Je dus cependant gratter à la gomme arabique quelques déplacements erronés et sortir un parchemin de mon aumônière pour les reproduire dans l’ordre exact auquel j’étais parvenu, sous le regard très attentif de la châtelaine. Une parfaite escarrie, un carré parfait dont la somme de chaque ligne et de chaque colonne était égale.
     
     

     
     
     
     
    « Ainsi est résolue une partie importante de l’énigme, m’exclamai-je, non sans fierté. Quinze jours d’essais infructueux et beaucoup de chance m’ont permis de parvenir à ce résultat.
    — Certes, tu as reconstitué un ordre de passage du chevalier qui semble respecter les instructions données par les Templiers, mais je ne vois là qu’un subtil jeu de l’esprit sans rapport avec les 260 et 130 lieues du parcours supposées avoir été empruntées par le cavalier à la croix de gueules qui se serait rangé sous le gonfanon haussant au chef de sable , se lamenta-t-elle.
    — Ma Dame, votre odorat flaire bien mais votre vue porte court, répliquai-je, sûr de moi. Si vous additionnez chaque ligne ou chaque colonne de l’eschaquier ainsi numéroté, vous obtiendrez toujours une somme égale à 260 ! Un carré parfait. Peut-être est-ce une allusion aux Croyants en l’hérésie dont les dignitaires furent qualifiés de Parfaits par les tribunaux de l’inquisition ?
    « Mieux encore. Si vous procédez d’icelle même façon en ne retenant que chaque quartier de l’eschaquier, la somme des nombres sera toujours égale à 130 ! Et, à ma connaissance, aucune autre combinaison des déplacements du chevalier ne donnerait de si magnifiques résultats.
    — C’est prodigieux, mon bel ami. C’est vrai, confirma-t-elle le temps d’un rapide calcul. Tu es un génie ès sciences arithmétiques, Bertrand, mais…
    — Que nenni, je ne suis point un génie ni passé maître en cette science. Il suffit de procéder avec méthode et d’effectuer un très grand nombre d’essais pour parvenir au seul résultat exact. J’ai découvert plus extraordinaire encore : il existe un autre carré parfait dont la somme des nombres est égale à 130. Brochant entre le Bien et le Mal , au centre de l’Univers.
    « Brochant, dans le langage héraldique, signifie au centre d’un écu, d’un blason, comme vous le savez. Or donc, il s’agit céans du centre de l’eschaquier, point de partition d’un écu écartelé en quatre quartiers. Cela n’aura pas échappé à votre esprit délié, Éléonore, gloussai-je non sans fierté :
     
     
    Le Bien  45 + 20 = 65
    Le Mal  56 + 09 = 65
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