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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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interviendront ou n’interviendront pas, selon que M. d’Assas aura ou n’aura pas besoin d’être aidé.
    – Parfait ! dit simplement M. Jacques qui reprit alors sa silencieuse promenade, tandis que le laquais disparaissait.
    Le lendemain matin, à la première heure, M. Jacques sortit de chez lui, et se rendit tout droit à l’auberge des
Trois-Dauphins.
C’était la troisième fois, d’ailleurs, qu’il venait, et il fut aussitôt conduit à la chambre du chevalier d’Assas.
    Que lui dit-il ?
    Quelles passions réveilla-t-il en lui ?
    Toujours est-il que la conférence fut longue.
    Car M. Jacques, arrivé aux
Trois-Dauphins
à huit heures du matin, en sortit seulement à midi.
    Il eût été impossible de voir sur son visage s’il était satisfait ou non…
    Mais qui eût jeté un regard dans la chambre du chevalier d’Assas, à ce moment, eût remarqué deux choses :
    La première, c’est que le chevalier avait les yeux rouges comme s’il eût beaucoup pleuré.
    La deuxième, c’est qu’à cette minute, il visitait soigneusement ses pistolets comme quelqu’un qui se prépare à une expédition sérieuse !…
    q

Chapitre 24 LA TIREUSE DE CARTES
    N oé Poisson, aidé d’ailleurs de Crébillon, n’eût aucune peine à persuader à Jeanne de rendre une visite à M me  Lebon, la célèbre tireuse de cartes… Depuis la soirée de l’Hôtel de Ville, Jeanne vivait dans l’attente d’un grand événement. Lequel ? Elle ne savait pas… Mais elle pressentait qu’il allait lui arriver quelque chose d’extraordinaire.
    Ces quelques jours furent relativement heureux pour elle. Henri d’Etioles, son mari, le lendemain même de la fameuse fête, avait annoncé qu’à son grand désespoir il était obligé d’entreprendre un voyage. Et il était parti, emmenant son nouveau secrétaire dont il ne pouvait plus se passer : François Damiens.
    Jeanne se trouva donc seule dans le somptueux hôtel, en compagnie de M me  du Hausset. M. de Tournehem venait la voir tous les jours. Et c’était cette fois avec une absolue sincérité qu’elle pouvait répondre aux questions inquiètes de son père :
    – Oui, je suis heureuse… heureuse, vraiment, au delà de tout ce que je puis dire…
    M. de Tournehem n’en demandait pas davantage.
    Cet homme dont la vie était brisée n’avait plus qu’un but, auquel il eût tout sacrifié : le bonheur de Jeanne. Il était triste des tristesses de son enfant, il riait de la voir rire, et, en un mot, il ne vivait plus que par elle.
    Il ne pouvait concevoir comment Jeanne avait pu trouver le bonheur dans une union avec un être tel que son neveu Henri. Non pas qu’il soupçonnât le cœur ou l’esprit d’Henri d’Etioles. Mais enfin, laid, contrefait, presque difforme, comment avait-il pu inspirer de l’amour à cet être de grâce radieuse qu’était Jeanne ?
    Son bonheur, pourtant, était indéniable.
    Jamais, depuis son retour en France, Tournehem ne l’avait vue si gaie.
    Elle jouait follement avec son amie du Hausset, recevait une société nombreuse et choisie, se montrait étincelante de verve et d’esprit… Et chacun en la quittant emportait l’impression que c’était la plus adorable maîtresse de maison qui fût à Paris.
    Un jour, une semaine après la fête de l’Hôtel de Ville, Tournehem lui proposa une excursion près de Paris.
    – Avec Louise ? demanda Jeanne en battant des mains.
    Louise, c’était M me  du Hausset – une jeune femme blonde, effacée, admirable musicienne, douce de caractère, se pliant à toutes les fantaisies de Jeanne dont elle était l’amie plutôt que la gouvernante. Car tel était le titre officiel de sa fonction dans l’hôtel du quai des Augustins.
    – Non, répondit M. de Tournehem, nous serons seuls, si tu le veux bien… Pour une fois, je veux t’avoir à moi seul… Après cela, tu vas peut être dire que je suis égoïste ?…
    Jeanne, pour toute réponse, l’embrassa tendrement.
    Ils partirent. Deux heures plus tard, le carrosse qui les emmenait traversait Versailles et s’arrêtait à la clairière de l’Ermitage. M. de Tournehem mit pied à terre Jeanne le suivit.
    La clairière était maintenant jonchée de feuilles rouges. Les arbres dépouillés tordaient leurs bras maigres dans un ciel gris… une sorte de tristesse pesait sur la nature, mais non sans douceur…
    Jeanne prit le bras de son père, soudain attendrie…
    – Allons voir ma mère,

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