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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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chambre de la petite maison de Sa Majesté.
    – Quand cela ?…
    – Il y a une heure.
    – Et ne t’a-t-elle rien dit ?…
    – Rien, Sire… si ce n’est…
    – Si ce n’est ?… Achève donc, imbécile !…
    – Qu’elle se tiendrait à la porte d’entrée, à partir de minuit…
    Louis XV étouffa un rugissement de joie.
    – Lebel, dit-il, habille-moi à l’instant…
    – Quoi ! Votre Majesté veut sortir à pareille heure !…
    – Habille-moi, te dis-je !… D’ailleurs, tu m’accompagneras. Avec toi, je n’ai rien à craindre.
    Lebel jeta un rapide coup d’œil sur la pendule. Elle marquait dix heures et demie. Il commença à habiller silencieusement le roi.
    Louis XV, qu’on se figure volontiers comme une sorte de François I er plus policé, plus raffiné, mais tout aussi entreprenant, Louis XV n’était ni un audacieux ni un oseur.
    Il avait passé ces quatre journées à jouer la comédie de la réconciliation avec Marie Leszczynska, et il était en somme assez bourgeoisement effaré du coup d’audace qu’il avait fait en enlevant M me  d’Etioles.
    Pendant ces quatre jours, il ne se passa pas une heure où il ne s’affirmât qu’il allait coûte que coûte se rendre à la petite maison.
    Tout au moins irait-il en plein jour saluer celle qu’il aimait d’autant plus qu’il mettait plus de mystère à l’aimer.
    Le billet reçu fut le feu mis aux poudres.
    Comme tous les faibles qui foncent tête baissée sur l’obstacle de crainte d’en découvrir les dangers, Louis XV, une fois décidé, se mit à trépigner d’impatience.
    Et s’il ne partit pas immédiatement, ce fut grâce à l’étrange lenteur que Lebel mit à l’habiller de pied en cap. Il était près de minuit lorsque Louis XV fut prêt. Et il fallait vingt minutes environ pour se rendre à la petite maison.
    Le cœur battant, les tempes en feu, il descendit enfin les solennels escaliers du château, franchit les grilles, accompagné de Lebel qui donnait le mot de passe, et d’un pas rapide se dirigea vers la petite maison.
    Pendant ces quatre journées, que devenait le chevalier d’Assas ?
    Le lendemain matin de ce fin repas qu’il avait si bien arrosé de chambertin et à la suite duquel il s’était cru transporté dans le pays des
Mille
et
une Nuits,
d’Assas s’était réveillé un peu tard et assez étonné de se trouver là.
    Il crut d’abord qu’il continuait à rêver.
    Mais la vue de la fameuse bourse contenant deux mille francs et qu’il avait jetée sur la table lui prouva qu’il se trouvait bien en présence d’une réalité – mystérieuse et redoutable, peut-être, mais réalité dont, au demeurant, il n’avait pas à se plaindre jusque-là.
    Il songea aussitôt qu’il y avait une deuxième bourse pareille dans le deuxième costume accroché dans l’armoire, et résolut de profiter jusqu’au bout de la princière hospitalière de M. Jacques.
    Il sauta donc de son lit, qui était fort moelleux, fit sa toilette et revêtit l’un des deux costumes.
    – On le dirait fait sur mesure, songea-t-il. Quoi qu’il en soit, cela tombe à merveille. Car avec une casaque d’officier, je n’aurais pu faire vingt pas sans être remarqué.
    Une fois habillé, il se dirigea vers la porte dans l’intention de sortir. Derrière cette porte, il vit se dresser le valet jovial et loquace qui l’avait introduit.
    – Monsieur le chevalier sort ? demanda cet homme.
    – Oui, mon ami. Est-ce que par hasard ce serait défendu ? Ne te gêne pas pour me le dire, car cela ne m’empêcherait nullement de sortir.
    – En aucune façon, monsieur. Et pourquoi serait ce défendu ? Je voulais simplement demander à monsieur le chevalier ce qu’il désire manger à son dîner.
    – Le rêve continue, pensa d’Assas. Ce que tu voudras, mon ami… comment ?
    – Lubin, pour vous servir, mon officier. Et puis, je voulais recommander à monsieur le chevalier de ne pas trop se montrer en plein jour.
    – Et pourquoi cela, Lubin ?
    – Parce que je suppose que si mon maître a offert l’hospitalité à monsieur le chevalier, c’est qu’il le juge entouré de graves dangers…
    – Ah ! ah ! fit d’Assas qui tressaillit et dressa l’oreille.
    – Mon officier, reprit mystérieusement Lubin, nous avons eu un de vos prédécesseurs tout tranquillement tué…
    – Tué !… Ah çà !…
    – Oh ! mon Dieu, oui ! Il était jeune comme vous, beau comme vous, audacieux comme

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