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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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chose la rassurait : c’est que les inconnus qui voulaient pénétrer dans la maison n’avaient d’autre projet que de la forcer à écrire au roi. C’est donc sur une lettre d’elle que ces gens comptaient pour attirer le roi dans leur guet-apens.
    La lettre n’ayant pu être envoyée, puisqu’elle n’était pas écrite, le danger n’était pas immédiat.
    Elle résolut donc d’attendre pour prévenir Louis XV.
    Mais, en même temps, elle résolut de ne pas s’éloigner de Versailles.
    – Où me conduisez-vous, chevalier ? reprit-elle.
    – Où vous me donnerez l’ordre de vous conduire, madame ! Si vous désirez retourner à Paris, je puis, avec mon cheval…
    – Non, non, fit-elle vivement. Il faut que je reste à Versailles…
    Un nuage passa sur le front de d’Assas qui poussa un profond soupir.
    Versailles !… C’est-à-dire le roi !…
    Mais il était trop heureux de la sentir si près de lui pour s’appesantir longtemps sur ses idées de jalousie.
    – Puisque vous ne voulez pas retourner à Paris, dit-il en hésitant, je ne vois qu’un moyen…
    – Et c’est… ? Parlez hardiment, chevalier…
    – C’est de vous conduire chez moi ! fit d’Assas en rougissant comme s’il eût dit une énormité.
    – C’est le mieux, dit-elle simplement. Chez vous, sous la garde d’un homme comme vous, je n’aurai plus rien à craindre…
    Cette simplicité avec laquelle Jeanne acceptait sa proposition navra le pauvre d’Assas.
    Il s’était attendu à une résistance… Jeanne consentait tout naturellement à venir chez lui… comme elle se fût rendue chez un frère. Et il eut alors la sensation aiguë et douloureuse que celle qu’il adorait lui témoignait par trop de confiance, qu’elle l’aimait vraiment comme un frère… et que jamais elle ne l’aimerait autrement.
    Et pourtant, de cette confiance, il éprouvait malgré tout une sorte de fierté.
    Il se mit donc à marcher résolument vers les Réservoirs et s’arrêta devant la porte de la mystérieuse maison où M. Jacques lui avait offert une si étrange hospitalité.
    Mais alors, le souvenir de ces étrangetés mêmes lui revint tout à coup et le fit frissonner.
    Il se rappela la visite de ce fantôme, de cette femme tout en noir qui lui avait dit de ne jamais entrer dans le pavillon d’en face, sous quelque prétexte que ce fût !
    Il se rappela que le billet reçu le matin lui disait justement que c’était ce pavillon d’en face qu’on mettait à sa disposition au cas où il rentrerait dans la maison avec Jeanne…
    Il pressentit quelque terrible danger…
    Il voulut reculer… trop tard ! La porte s’ouvrait déjà ! Et Lubin – le valet attaché à son service – apparaissait.
    D’Assas prit aussitôt son parti de l’aventure.
    Il se sentait plein de force et de courage.
    – Quoi qu’il arrive, pensa-t-il, je suis là pour la protéger… Dès demain matin, je chercherai un autre refuge pour Jeanne.
    Et il entra !… Elle le suivit, trop préoccupée de ses propres pensées pour s’étonner des dispositions bizarres de cette maison.
    Dans la cour, Lubin, qui marchait en avant un flambeau à la main, inclina à droite.
    C’était dans le pavillon de gauche que logeait d’Assas !
    Il fut sur le point de demander à Lubin les raisons de ce changement de logis. Mais il était trop tard maintenant. En parlant, il risquait non seulement d’épouvanter Jeanne, mais de donner l’éveil à ceux qui pouvaient le guetter !
    Il entra donc, la main sur la garde de son épée, dans ce pavillon où, selon le mystérieux avis de la femme en noir, il n’eût jamais dû pénétrer.
    – Mes pistolets ? demanda-t-il rudement à Lubin.
    – Les voici, monsieur, dit le valet en souriant.
    Le chevalier aperçut alors sur une table ses pistolets que lui montrait Lubin.
    Cette vue le rassura.
    – Pour cette nuit, du moins, pensa-t-il, on ne veut rien tenter contre moi ou contre Jeanne. Sans quoi, on ne m’eût pas apporté ces armes de défense… à moins…
    Une pensée soudaine traversa son esprit, et il examina les pistolets : ils étaient bien chargés…
    Dès lors, d’Assas fut entièrement rassuré et commença à croire que le fantôme noir avec son avis n’était qu’un mythe de son imagination.
    D’ailleurs, il faut avouer que l’aspect du petit salon où il venait de pénétrer n’avait en soi rien de bien alarmant.
    C’était un coquet et élégant boudoir où la plus difficile des

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