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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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attendit un instant, jusqu’à ce qu’elle eut entendu sur le gravier les pas de Jeanne qui s’éloignait, légère et rapide…
    Puis, elle rentra dans la maison et appela Nicole.
    – Dans cinq minutes, toutes lumières éteintes…
    – J’entends…
    – Et à minuit… lorsqu’on frappera…
    – J’ouvre…
    – Et tu conduis par la main jusque dans la chambre de madame celui qui se présentera !…
    Sur ces mots, Juliette monta lestement dans la chambre et commença à revêtir un costume de nuit entièrement semblable à ceux que portait madame d’Etioles…
    q

Chapitre 33 LA MAISON DES RESERVOIRS
    J eanne, en voyant se refermer si brusquement la porte du jardin, eut la sensation qu’elle avait été jouée par celle qui avait prétendu vouloir la sauver. La pensée lui vint d’appeler, de rentrer coûte que coûte dans la maison. Mais si cette Julie avait dit vrai, pourtant !…
    Elle entendait les coups que l’on frappait à la porte d’entrée…
    La pensée du danger que courait le roi la fit frissonner.
    – Oh ! murmura-t-elle, lui d’abord ! Il faut le prévenir ! le sauver !…
    Et elle s’élança, s’écartant le plus possible de la porte d’entrée, quitte à faire ensuite un crochet pour revenir sur Versailles.
    Car sa résolution était arrêtée.
    Aller tout droit au château, et faire prévenir le roi qu’un grave danger le menaçait s’il allait à la petite maison.
    Comme elle s’engageait sous les quinconces, une ombre, un homme se détacha soudain de la nuit.
    Elle étouffa un cri.
    Mais, nous l’avons dit, Jeanne était brave.
    Elle sortit de son sein un petit poignard à manche d’or ciselé, et, d’une voix ferme :
    – Qui que vous soyez, dit-elle, place ! Laissez-moi passer ! Gentilhomme ou manant, ce que vous faites est indigne ! Mais je vous préviens que je suis décidée à me défendre !… Regardez ceci !
    L’homme se recula d’un pas, s’inclina profondément, et, d’une voix où tremblait un sanglot :
    – Mon malheur est grand, madame, d’avoir pu, ne fût-ce qu’un instant, vous effrayer et passer peut-être à vos yeux pour quelque larron d’honneur…
    – Le chevalier d’Assas ! s’écria Jeanne.
    – Oui, madame !… Le chevalier d’Assas qui vient déposer son amour à vos pieds et mettre son épée à votre service…
    Jeanne poussa un cri de joie, et tendit ses deux mains.
    – Ah ! chevalier, fit-elle, dans les circonstances où je me trouve, nulle rencontre ne pouvait m’inspirer la confiance que vous m’inspirez, vous…
    Le cri, le geste et la parole transportèrent le chevalier.
    C’était plus qu’il n’eût osé rêver.
    Son cœur se dilata et se mit à battre la diane de l’amour.
    – Eloignons-nous tout d’abord, dit Jeanne.
    – Prenez mon bras, madame, fit d’Assas, et soyez convaincue que, sous la sauvegarde de ce bras, vous n’avez rien à craindre !…
    – Je le sais, chevalier, répondit Jeanne en prenant le bras que lui offrait d’Assas et en s’y suspendant, pleine de confiance.
    Ils se mirent en marche.
    D’Assas croyait faire un beau rêve.
    Jeanne à son bras ! sous sa protection ! Ce fut pour lui un instant plein de délices, une de ces minutes qu’on n’oublie jamais…
    Il marchait dans une sorte de ravissement, n’osant prononcer un mot.
    Et, de son côté, elle se taisait…
    Cependant, pour elle beaucoup plus que pour d’Assas, le silence devint bientôt plein d’embarras.
    – Chevalier, demanda-t-elle alors, comment vous êtes-vous trouvé devant ce jardin juste au moment où j’en sortais ?…
    – Pouvez-vous le demander ?… Dès que j’ai connu la maison où vous vous étiez réfugiée, j’ai erré sous ces quinconces comme une âme en peine…
    – Mais comment avez-vous pu savoir que j’étais dans cette maison ?
    – J’ai suivi le carrosse qui vous a amenée, fit le chevalier en pâlissant à ce souvenir.
    Le chevalier venait de faire un double mensonge.
    C’est par Bernis qu’il avait été conduit jusqu’à la petite maison.
    C’est par le mystérieux billet qu’il avait reçu le matin qu’il avait su que Jeanne en sortirait à dix heures.
    Mais quel est l’amoureux qui n’a pas quelque faute de ce genre à se reprocher !
    Jeanne réfléchissait. Elle voulait prévenir le roi du danger qui le menaçait. Et elle ne pouvait pourtant pas demander à d’Assas, rival de Louis XV en amour, de l’aider en une pareille œuvre !
    Une

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