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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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des nouvelles…
    – Merci, monsieur, dit Damiens avec un grand calme, tandis qu’une flamme s’allumait dans ses yeux.
    Il sortit paisiblement et alla s’adosser dans l’encoignure du portail.
    Là, il ferma les yeux et attendit, plongé en quelque formidable rêverie, car, parfois, ses lèvres pâlissaient, son front se couvrait d’un nuage de tempête, et le bouillonnement de sa pensée agitait les muscles de sa face comme les vents d’orage plissent la face d’un étang insondable…
    Parfois aussi, sa main, lentement, remontait jusqu’à sa poitrine et se crispait dans un geste convulsif.
    Soudain, ses yeux s’ouvrirent tout grands, étrangement clairs et profonds, emplis de la mortelle angoisse de quelque effroyable vision… Quelle vision ?… Qui sait !… Peut-être un homme attaché sur la roue en place de Grève et dont les chevaux fouettés jusqu’au sang arrachent les membres pantelants…
    Quelque chose comme un sanglot déchira sa gorge… puis ses yeux se refermèrent, et cette figure tourmentée s’apaisa par degrés jusqu’à une extraordinaire expression de calme…
    Damiens attendit…
    Tout à coup, au bout de la rue, un grondement de chevaux au galop, un tumulte, des cris, des vivats…
    – Le roi !… Le roi !… Vive le roi !…
    François Damiens fut agité d’une secousse électrique, plaça la main droite dans sa poitrine, et d’une voix tragique murmura :
    – C’est l’heure !… L’heure où je vais parler en ton nom, ô peuple, ô douleur, ô justice ! Et toi, France, viens lire le placet que je vais tracer en lettres rouges avec le sang de ton misérable roi !…
    Le carrosse aux armes de France venait de s’arrêter devant l’hôtel.
    François Damiens s’avança d’un pas… le roi apparut… Damiens mit un genou à terre, et, vivement, sa main droite fouilla sa poitrine… sa main saisit l’objet que tout à l’heure elle tourmentait… le manche d’un couteau !… Deux pas encore, et Louis XV était à la hauteur de Damiens agenouillé, embusqué, à l’affût !…
    – Vive le Bien-Aimé ! cria à cet instant suprême la voix éclatante d’Henri d’Etioles.
    Vivement, le roi se retourna vers la rue, vers ce cri d’enthousiasme.
    Damiens, froid comme le destin, rigide comme une statue de marbre, attendait, les yeux rivés à Louis XV arrêté… Il suivait tous ses mouvements avec une lucidité de mourant… Il le vit lever lentement la tête et regarder quelque chose… lui aussi leva la tête… lui aussi regarda… lui aussi vit ce que voyait le roi !…
    Cela dura deux secondes à peine…
    Mais lorsque Louis XV reprit son chemin, Damiens, effroyablement pâle, s’était affaissé sur lui-même et murmurait :
    – Elle l’aime !… O destinée ! Elle l’aime !… Oh !… tuer celui qu’elle aime !… Faire pleurer ces yeux d’azur et d’amour !… Oh ! je ne peux pas ! je ne peux pas !…
    Le roi passa…
    Damiens, la tête penchée, demeura courbé, presque prosterné…
    Une main, tout à coup, se posa sur son épaule.
    Il se redressa avec un sourd sanglot et reconnut le concierge.
    – Eh bien ?… Et votre placet ?… Vous n’avez pas osé, hein ?… Il fallait oser, morbleu !
    Damiens eut un étrange regard pour l’homme qui lui parlait ainsi, et dit doucement :
    – Une autre fois, j’oserai… peut-être !
    – Oui, mais vous ne retrouverez peut-être pas une occasion aussi favorable.
    Et le concierge rentra en haussant les épaules. Damiens s’avança vers la rue, les yeux fixés sur le balcon qu’avait regardé Louis XV Le balcon était vide, maintenant.
    Il songeait :
    – Elle l’aime !… Elle aime le roi !… Et moi ! Moi !… Est-ce que je l’aime, elle !… Insensé ! Pauvre fou !…
    Tout à coup, pour un instant, reparut l’apparition d’amour… Cette fois, le regard de Damiens croisa le regard de Jeanne… Ce fut un éclair… Et, de nouveau, elle rentra dans l’ombre.
    – Oh ! murmura-t-il avec une angoisse de tout son être, il faut que je sache !… Que j’entre-là !… Mais quel prétexte ?… Ah ! oui, la remercier… de cette pièce d’or que je porte sur mon cœur comme une médaille tutélaire qu’un ange m’aurait donnée… Allons !…
    – 
Monsieur,
dit tout à coup quelqu’un qu’il n’avait pas remarqué, voudriez-vous me faire le plaisir de monter avec moi dans mon carrosse et de m’accorder un entretien ?
    Damiens regarda avec

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