Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La mort du Roi Arthur

La mort du Roi Arthur

Titel: La mort du Roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
l’aide les gens d’Irlande. Ceux-ci se précipitèrent en effet, et comme ils étaient encore frais et dispos, frappèrent si rudement qu’il périt un grand nombre d’hommes. Yvain lui-même fut jeté à bas de sa monture au cours de cette charge, et il aurait été tué si le roi Yon ne s’était porté à son secours, et, s’élançant sus aux assaillants de son compagnon, ne les avait si bien éparpillés que celui-ci put remonter en selle et reprendre la lutte en homme de grand courage. Mais, à ce moment, un chevalier irlandais fonça sur eux, l’épée en avant, et en frappa le roi Yon avec tant de violence que, en dépit de l’armure, il la lui enfonça à travers le corps.
    « Ah ! Dieu ! s’écria Yvain, quel malheur ! Ah ! Table Ronde ! ta grandeur sera donc abaissée aujourd’hui ! Mais, plein de rage, il se précipita contre le vainqueur du roi Yon et lui fendit la tête jusqu’aux dents avant de semer mort et destruction parmi ceux qui voulaient l’approcher. Sur ce, Bedwyr entra dans la bataille avec sa troupe, et les gens d’Irlande, se voyant débordés, tournèrent le dos et s’enfuirent. Les nouveaux venus les poursuivaient avec acharnement quand ceux d’Écosse intervinrent à leur tour, menés par leur chef qui s’en prit à Bedwyr. Celui-ci ne chercha pas à se dérober ; il se sentait assez hardi pour affronter le meilleur chevalier du monde. Alors, les deux hommes se martelèrent mutuellement avec tant de vigueur que leurs boucliers furent bientôt en pièces, et ils finirent par se heurter de telle sorte qu’ils se transpercèrent l’un l’autre simultanément et tombèrent à terre, mortellement blessés. Des deux côtés, leurs hommes tentèrent de leur venir en aide. On releva Bedwyr, on le désarma, mais il murmura : « C’est inutile, je sens venir ma fin. Je vous supplie seulement de venger ma mort. Retournez au combat, et lorsque celui-ci sera terminé, s’il arrive que l’un d’entre vous en réchappe, je le prie de porter mon corps à Kamaalot, en l’église où gît Gauvain. » Ils le lui promirent et se lancèrent à nouveau dans la bataille.
    Elle dura toute la journée. Les coups succédaient aux coups, et les combattants tombaient sur l’herbe verte qu’ils rougissaient de leur sang. De la sorte périrent Cador de Cornouailles et Sagremor le Desréé, ainsi qu’Yder, fils du roi Nudd, après avoir chèrement défendu leur vie. Au même instant, dans la mêlée, Kaï reconnut Mordret et, l’épée brandie, se précipita sur lui, prêt à lui faire sauter la tête. Mais Mordret esquiva tout en répliquant par un coup terrible et violent qui transperça la poitrine de Kaï. Arthur avait tout vu. Fou de douleur, il se promit de venger le sénéchal et s’élança à son tour sur Mordret, mais un chevalier d’Écosse le prit de flanc et l’aurait gravement blessé si son haubert n’eût été solide et n’eût tenu bon : pas une maille ne s’en rompit. Simplement, Arthur glissa le long du flanc de son cheval et se retrouva à terre. « Ah ! Dieu ! s’écria Yvain, qui se trouvait non loin de là, se peut-il que le roi soit vaincu ? » Et le fils du roi Uryen prit son élan, frappa durement l’assaillant d’Arthur et le mit hors de combat. Après quoi, il retourna près du roi et l’aida à se remettre en selle.
    Témoin de l’exploit d’Yvain, Mordret fut furieux de voir le roi remonté à cheval. Aussi s’en prit-il à Yvain en lui assenant des deux mains un coup si pesant qu’il lui fendit le heaume et la coiffe de fer, ainsi que la tête jusqu’aux dents. Le fils du roi. Uryen s’abattit mort sur l’herbe, et le roi Arthur s’écria : « Ah ! Dieu tout-puissant ! Pourquoi permets-tu que je voie le pire des traîtres abattre le plus fidèle de mes amis ? » Et Arthur, ramassant une lance, prit son élan de toute la vitesse de son cheval et se dirigea vers Mordret, bien décidé à en terminer avec lui. Quant à Mordret, comprenant que le roi ne voulait pas autre chose que sa mort, il ne chercha pas à l’éviter mais lança contre lui sa propre monture. Arthur le frappa avec tant de vigueur qu’il lui rompit les mailles de son haubert et lui transperça le corps tant et si bien, à ce qu’on raconte, que, lorsqu’il eut retiré sa lance, un rayon de soleil traversa de part en part la plaie. Ce rayon-là, Girflet le vit nettement, comme il en porta témoignage ultérieurement. Et les bonnes gens du pays ne

Weitere Kostenlose Bücher