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La mort du Roi Arthur

La mort du Roi Arthur

Titel: La mort du Roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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Lancelot, se dressa sur son séant et s’écria : « Mon ami ! nous sommes trahis ! » Quant à lui, tendant l’oreille, il comprit qu’on s’acharnait contre le vantail. « Ah ! reprit la reine, nous sommes perdus ! Je suis sûre que c’est Agravain qui veut nous surprendre ! – Ne t’inquiète pas, répondit Lancelot, il aura ce qu’il a cherché ! Sa mort précédera la mort de tous ceux qui veulent se saisir de nous ! » Se jetant alors tous deux à bas du lit, ils se couvrirent du mieux qu’ils purent. « Dame, dit Lancelot, aurais-tu ici un haubert ou une armure dont je puisse me protéger ? – Hélas ! non ! répondit Guenièvre. Notre malheur veut que nous périssions tous deux. J’en suis fâchée plus encore pour toi que pour moi, car ta mort serait un plus grand malheur que la mienne. Pourtant, s’il plaisait à Dieu que tu pusses t’échapper sain et sauf, il n’est pas encore né, celui qui, te sachant vivant, oserait me conduire à la mort ! »
    En entendant ces mots, Lancelot sentit redoubler ses forces. Il se dirigea vers la porte en homme qui ne redoute rien et, à l’adresse de ceux qui tentaient de l’enfoncer, hurla : « Chiens puants ! Lâches ! Je vais moi-même ouvrir cette porte afin de voir lequel d’entre vous se présentera le premier ! » Il tira son épée, ouvrit la porte et, depuis le seuil, défia insolemment ses adversaires : « Eh bien ! personne ? » Un chevalier du nom de Tanaguin, qui le haïssait mortellement, s’avança hardiment. Mais Lancelot, brandissant son épée, le frappa avec une telle violence que ni heaume ni coiffe de fer ne le garantirent d’être pourfendu jusqu’aux épaules. Ce que voyant, les autres assaillants refluèrent si bien en désordre, tandis que Lancelot arrachait sa lame du cadavre étendu au sol, que l’issue se retrouva libre.
    Lancelot dit alors à Guenièvre : « Dame, le combat est fini. Quand il te plaira, je m’en irai. Quel que soit l’homme qui doit demeurer sur place, je ne l’y laisserai pas. » La reine répliqua ne plus désirer qu’une chose, le savoir lui-même en sécurité, quoi qu’il pût advenir. Lancelot jeta les yeux sur le chevalier tombé en travers du seuil, le tira à lui, lui retira ses armes et s’en revêtit au plus vite. « Dame, dit-il encore, maintenant que me voici armé, je puis me retirer en toute sécurité. – Va, répondit Guenièvre, je t’en prie, mets-toi à l’abri ! » Il se précipita alors, l’épée au poing, bousculant ceux-ci, frappant ceux-là, jetant à terre tel ou tel et montrant une si terrible détermination que chacun, si courageux fût-il, finit par reculer et lui céder le passage.
    Lancelot se hâta de gagner le jardin et, par le sentier qui serpentait d’arbre en arbre, atteignit bientôt le logis de Gahériet et y retrouva Bohort. Celui-ci n’avait cessé de trembler pour ses jours, tant il redoutait que les gens du roi ne fussent à l’affût. En voyant son cousin, parti désarmé, revenir armé, il devina qu’on s’était battu, et Lancelot le lui confirma en quelques mots. « Ils auraient pu sans peine s’emparer de moi, ajouta-t-il, car j’avais singulièrement baissé ma garde, mais je me suis défendu avec tant d’acharnement que, grâce à Dieu, j’ai réussi à m’échapper. – Ah ! mon cousin, dit Bohort, la situation est pire qu’auparavant, car voici connu tout ce que nous avions pris tant de peine à dissimuler ! Nous allons voir débuter une guerre qui durera plus que notre vie. Si le roi Arthur t’a aimé plus que quiconque jusqu’à ce jour, à présent il te haïra d’autant plus que tu l’as davantage bafoué ! Il devient donc urgent que nous sachions quelle attitude adopter, car désormais le roi sera notre ennemi mortel. Au surplus, et cela m’afflige infiniment, la reine, est, par ta faute, en danger de mort. Aussi, avisons, je te prie, toi et moi, pour la faire libérer et lui obtenir la vie sauve. »
    Ils s’entretenaient ainsi quand survint Hector qui, sitôt informé de la situation ne cacha pas sa consternation. « Le mieux à faire, dit-il, est de partir d’ici sur-le-champ. Allons nous réfugier dans la forêt pour nous mettre aux aguets. Si le roi veut faire mettre à mort la reine Guenièvre, je suis sûr qu’il la mènera au bout de la prairie, à la lisière de la forêt. Nous serons alors en mesure d’intervenir et d’arracher la reine à ceux qui désirent la voir

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