La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
en doute ; il les
rapporte toutes avec le sérieux le plus complet.
Virgile se classe en tête des écrivains romains. Si pas plus
qu’Ovide – dont il était le contemporain – il ne croyait aux mythes, il
retrouvait en eux la nature humaine et plus qu’aucun autre depuis les tragiques
grecs, il sut donner vie aux personnages légendaires.
D’autres poètes romains s’inspirèrent encore de ces récits. Catulle
en narre quelques-uns et Horace y fait souvent allusion, mais ni l’un ni l’autre
ne sont représentatifs en la matière. Pour tous les Romains, ces récits étaient
infiniment lointains, réduits à des ombres.
Pour parvenir à la connaissance de la mythologie grecque, il
n’existe pas de meilleurs guides que les auteurs grecs, car ils étaient en
contact direct avec les croyances de l’époque.
I
Les dieux, la création et les temps héroïques
Les dieux
Étranges fragments de nuages d’une gloire
ancienne.
Passants attardés d’une divine compagnie.
Ils exhalent le souffle de ce monde lointain
dont ils viennent,
Des voûtes célestes maintenant perdues, et de l’air
olympien.
Pour les Grecs, ce n’étaient pas les dieux qui avaient créé
le monde, mais l’inverse : l’univers avait créé les dieux. Bien avant qu’il
y eût des dieux, le ciel et la terre (Ouranos et GÆA), s’étaient formés et ils
étaient l’un et l’autre les premiers parents. Les Titans étaient leurs enfants
et les dieux leurs petits-enfants.
Les Titans et les douze grands Olympiens
Les Titans, souvent nommés les Dieux Anciens, régnaient en
maîtres suprêmes sur l’univers. Ils étaient d’une taille énorme et d’une force
incroyable. Ils étaient aussi fort nombreux mais quelques-uns seulement apparaissent
dans les récits mythologiques. De tous les Titans, le plus important fut Cronos ,
en latin Saturne . Il gouverna les autres Titans jusqu’à ce que son fils, Zeus , le détrônât et s’emparât du pouvoir. Les Romains disaient que
lorsque Jupiter , (c’était le nom qu’ils donnaient à Zeus ) monta
sur le trône, Saturne s’enfuit en Italie et y apporta l’Age d’Or, une ère de
paix parfaite et de bonheur qui dura aussi longtemps que son règne.
Les autres Titans – et Titanides – les plus célèbres sont d’abord Océan , le fleuve qui entoure le monde ; puis sa femme Téthys ; Hypérion, le père du soleil, de la lune et de l’aurore ; Mnémosyne,
la mémoire ; Thémis , dont le nom est généralement synonyme de
Justice, et Japet , qui mérite surtout l’attention à cause de ses fils, Atlas qui porte le monde sur ses épaules, et Prométhée , le sauveur du genre
humain. Ceux-ci, seuls parmi les anciens dieux, ne furent pas bannis à l’arrivée
de Zeus, mais ils durent désormais se contenter d’un rang moins élevé.
Les douze grands Olympiens dominaient les dieux qui avaient
succédé aux Titans. L’Olympe était leur foyer, d’où leur nom. Ce qu’était
exactement l’Olympe n’est pas aisé à dire ; il n’est pas douteux qu’au
début on le tenait pour le sommet d’une montagne et on l’identifiait, en général,
avec le Mont Olympe, le plus élevé de la péninsule et situé au nord-est, en
Thessalie. Mais même dans l’ Iliade , ce tout
premier poème grec, cette idée fait place à celle d’un Olympe localisé dans une
région mystérieuse dominant toutes les montagnes de la terre. Un passage de l’ Iliade nous montre Zeus s’adressant aux dieux du « pic
le plus élevé parmi les nombreux sommets de l’Olympe ». Il s’agit donc
clairement d’une région montagneuse. Mais quelques lignes plus loin, il déclare
qu’il pourrait, s’il le voulait, suspendre le ciel et la terre au pinacle de l’Olympe
et il devient tout aussi clair qu’il ne s’agit donc plus là d’une montagne. Toutefois,
il n’est pas question des cieux et Homère fait dire à Poséidon qu’il gouverne
la mer tandis qu’Hadès règne sur les morts et Zeus sur les cieux, mais que l’Olympe
leur est commun à tous les trois.
Quoi qu’il en soit et où qu’il fût, l’entrée de ce lieu
était fermée par une grande grille de nuages gardée par les Saisons. Les
résidences des dieux étaient à l’intérieur, ils y vivaient, y dormaient et y
festoyaient, savourant le nectar et l’ambroisie tout en écoutant le chant de la
lyre d’Apollon. C’était un séjour de félicité parfaite. Nul vent ne trouble
jamais la paix de l’Olympe, nous dit
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