La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
porté… entoure mon cou de tes
bras,
Embrasse-moi, lèvres contre lèvres.
Les soldats emportèrent l’enfant. Avant de le jeter du haut
de la muraille, ils avaient égorgé une jeune fille sur la tombe d’Achille,
Polyxène, fille d’Hécube. La mort du fils d’Hector fut le dernier sacrifice de
Troie. Les femmes qui attendaient les vaisseaux contemplaient l’agonie de leur
ville.
Troie a péri, la grande cité.
Seule y vit encore la longue flamme rouge.
La poussière s’élève, elle s’étale comme une
immense aile de fumée
Et tout en est recouvert.
Nous aussi nous partons, l’une ici, l’autre là
Et Troie a disparu à jamais.
Adieu, chère cité.
Adieu, ma patrie, où mes enfants ont vécu.
Là-bas, les vaisseaux grecs attendent.
Les aventures d’Odysseus
{ Odysseus, en latin :
Ulixes ; en français : Ulysse }
Sauf en ce qui concerne
l’accord intervenu entre Athéna et Poséidon au sujet de la destruction de la
flotte grecque et que j’ai emprunté aux Troyennes d’Euripide, ma seule source d’information a été l’Odyssée. À la différence de l’Iliade, l’intérêt de l’Odyssée tient surtout aux détails, tels ceux donnés par les
épisodes de Nausicaa ou de la visite de Télémaque à Ménélas. Ces détails sont
employés avec une adresse remarquable ; ils rendent le récit plus vivant
et le font paraître réel sans jamais, pour autant, ralentir l’action ni
détourner l’attention du lecteur du sujet essentiel.
Après la chute de Troie, quand la flotte grecque triomphante
appareilla, plus d’un capitaine affronta – sans l’avoir prévu – des soucis
aussi graves que ceux qu’il avait suscités aux Troyens. De tous les dieux, Athéna
et Poséidon s’étaient montrés les plus fermes alliés des Grecs, mais quand
Troie s’effondra, il en alla tout différemment ; ils devinrent alors des
ennemis déclarés de ceux qu’ils avaient aidés. Grisés par leur victoire, les
Grecs perdirent toute retenue dès la nuit de leur entrée dans la ville ; ils
oublièrent le respect dû aux dieux et pendant leur voyage de retour, ils en
furent durement châtiés.
Cassandre, l’une des filles de Priam, était une prophétesse.
Apollon qui l’avait aimée, lui avait donné le pouvoir de prédire l’avenir. Plus
tard, il se tourna contre elle parce qu’elle avait refusé son amour mais bien
qu’il ne pût reprendre ce don – les faveurs divines une fois concédées ne
peuvent être retirées – il le rendit sans objet : personne jamais n’accordait
la moindre créance aux dires de Cassandre. Elle avait prédit chaque événement
aux Troyens, ils refusèrent de l’écouter ; elle les avait avertis que des
Grecs se dissimulaient dans le cheval de bois, mais ses mots tombèrent dans le
vide, personne ne les entendit. Son destin était de toujours connaître le
désastre à venir sans rien pouvoir faire pour l’éviter. Quand les Grecs mirent
la ville à sac, Cassandre se trouvait dans le temple d’Athéna, sous la
protection de la déesse dont elle étreignait la statue. Les Grecs l’y
trouvèrent et osèrent porter la main sur elle. Ajax – non le grand Ajax, bien
sûr, mais un capitaine du même nom et de bien moindre importance – l’arracha à
l’autel et l’entraîna hors du sanctuaire. À la vue de ce sacrilège, pas un Grec
ne protesta. La colère d’Athéna fut immense ; elle s’en alla trouver
Poséidon et lui exposa ses griefs : « Aide-moi à me venger », lui
dit-elle. « Fais en sorte que le retour des Grecs dans leurs foyers se
passe dans l’amertume. Par des vents sauvages, agite tes eaux lorsqu’ils
mettront à la voile. Permets que des cadavres engorgent les rades et jonchent
grèves et récits. »
Poséidon fit droit à sa requête. Troie n’était plus qu’un
monceau de cendres, il pouvait maintenant oublier sa colère contre les Troyens.
Dans la tempête terrifiante qui assaillit les Grecs après leur départ, Agamemnon
faillit perdre tous ses vaisseaux ; Ménélas fut entraîné jusqu’en Égypte
et le pécheur insigne, Ajax le sacrilège, se noya. Au paroxysme de l’ouragan, son
bateau se disloqua et sombra ; lui-même réussit à nager jusqu’à la grève
et il aurait survécu si dans sa folle aberration il ne s’était vanté d’être
celui que la mer ne pouvait engloutir. Une telle arrogance soulevait toujours
la colère des dieux. Poséidon brisa l’écueil sur lequel Ajax s’était réfugié.
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