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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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qu’un court répit. D’autres
accouraient, portant un immense madrier. Par-dessus les débris de la tour, par-dessus
les corps écrasés, ils martelèrent les portes. Elles furent enfoncées et les
Grecs se ruèrent dans le palais avant que les Troyens aient eu le temps de
quitter la terrasse. Dans la cour intérieure, tout autour de l’autel, se
trouvaient les femmes et les enfants et un seul homme, le vieux Roi. Achille
avait épargné Priam, mais le fils d’Achille l’égorgea sous les yeux de sa femme
et de ses filles.
    Maintenant la fin approchait. Dès le début, la lutte avait
été inégale, trop de Troyens avaient succombé dans le premier moment de
surprise. Nulle part, les Grecs ne pouvaient plus être repoussés. Lentement la
défense cessa. À l’aube, tous les Chefs étaient morts, à l’exception d’un seul ;
Enée fils d’Aphrodite, fut le seul capitaine troyen qui réussit à s’enfuir. Il
combattit les Grecs aussi longtemps qu’il se trouva un Troyen vivant à ses
côtés, mais quand la tuerie s’étendit et que la mort approcha, il se souvint de
son foyer, des êtres sans défense qu’il y avait laissés. Il ne pouvait plus
rien pour Troie, mais pour les siens, peut-être restait-il encore quelque chose
à tenter. Il partit les rejoindre, son vieux père, son petit garçon, sa femme, et
pendant qu’il était en chemin, sa mère Aphrodite lui apparut ; elle le
pria instamment de se hâter et le protégea des flammes et des Grecs. Malgré l’aide
de la déesse, il ne put sauver sa femme. En quittant la maison, elle fut
séparée de lui et tuée. Mais il emmena les deux autres, d’abord à travers les
rangs ennemis, puis de l’autre côté des portes jusqu’à la campagne environnante,
portant son vieux père sur ses épaules et tenant fermement dans la sienne la
main de son petit garçon. Seule une divinité pouvait leur porter secours et
Aphrodite fut l’unique parmi les dieux à aider un Troyen ce jour-là.
    Elle secourut aussi Hélène. Elle la fit sortir de la ville
et la mena à Ménélas. Il l’accueillit avec joie et elle était avec lui lorsqu’il
fit voile vers la Grèce.
    Quand vint le matin, la plus fière cité d’Asie n’était plus
qu’une ruine fumante. De Troie, il ne restait plus qu’un groupe désolé de
femmes captives dont les maris étaient morts, auxquelles on avait arraché leurs
enfants. Elles attendaient d’être emmenées en esclavage de l’autre côté des
mers.
    Parmi elles se trouvaient la vieille Reine Hécube et sa
belle-fille Andromaque, épouse d’Hector. Pour Hécube, tout avait pris fin. Accroupie
sur le sol, elle regardait les vaisseaux grecs se préparer au départ et la
ville qui brûlait. « Troie n’est plus », se disait-elle. « Et
moi – que suis-je ? Une esclave que des hommes emmènent comme du bétail. Une
vieille femme toute grise privée de son foyer. »
    Y a-t-il une douleur qui ne soit mienne ?
    J’ai perdu patrie, époux et enfants.
    La gloire de ma maison s’est effondrée.
    Et les femmes autour d’elle répondaient :
    Notre peine égale la tienne.
    Nous somme esclaves, nous aussi.
    Nos enfants pleurent, ils nous appellent avec
des larmes
    « Mère, je suis tout seul,
    Vers les sombres vaisseaux maintenant ils m’entraînent,
    Et je ne te vois plus, Mère. »
    Une femme avait encore son enfant. Andromaque serrait entre
ses bras son fils Astyanax, le petit garçon que le panache du casque de son
père avait un jour tant effrayé. « Il est si jeune », de disait-elle.
« Ils me le laisseront, je l’emporterai avec moi. » Mais venant du
camp grec, un hérault s’approcha d’elle et lui parla en mots hésitants. Qu’elle
ne le haïsse pas pour les nouvelles que bien à contrecœur il lui apportait. Son
fils… Elle l’interrompit,
    Tu ne viens pas me dire que je ne peux le garder ?
    Il répondit,
    L’enfant doit mourir – il sera jeté
    Du haut de la muraille de Troie.
    Voyons – laisse faire. Endure ta peine
    En femme courageuse. Réfléchis. Tu es seule.
    Une femme, une esclave, et privée de toute aide.
    Il disait vrai, elle le savait. Elle n’avait aucun secours à
espérer. Elle dit adieu à son enfant ;
    Tu pleures, mon tout petit ? Cesse, je t’en
prie.
    Tu ne peux savoir ce qui t’attend.
    — Que sera-ce ? Une longue, longue
chute – ton corps brisé
    Et personne pour te prendre en pitié.
    Embrasse-moi. Jamais plus. Viens plus près, plus
près encore.
    Ta mère qui t’a

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