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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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pour le voyage. Prudemment,
il attendit la nuit. Quand tous dans la maison se furent endormis, il se
dirigea vers le bateau où Mentor (Athéna) l’attendait et il se mit à la voile
en direction de Pylos, patrie du vieux Nestor.
    Ils le trouvèrent sur la plage où entouré de ses fils, il
offrait un sacrifice à Poséidon. Nestor les accueillit chaleureusement, mais
quant au but de leur venue, il n’avait que fort peu d’aide à leur offrir. Il ne
savait rien d’Odysseus. Ils n’étaient pas ensemble quand ils avaient quitté
Troie et depuis, aucune nouvelle du héros n’était parvenue à Nestor. Selon lui,
l’homme le plus à même d’en fournir était Ménélas qui, avant de regagner Sparte,
s’était vu entraîné par les vents jusqu’en Égypte. Si Télémaque le souhaitait, il
lui donnerait un char, et l’un de ses fils, qui connaissait le chemin, le
mènerait jusque-là bien plus rapidement que par mer. Télémaque accepta l’offre
avec reconnaissance, et laissant le navire à la garde de Mentor, il se mit en
route dès le matin suivant, avec le fils de Nestor, vers le palais de Ménélas.
    Ils arrêtèrent les chevaux à Sparte, devant la demeure
seigneuriale, et aucun des deux jeunes gens n’en avait jamais vu de plus belle.
Une hospitalité princière les y attendait. Les servantes les menèrent dans la
salle d’eau où elles les baignèrent dans des baignoires d’argent, puis les
massèrent avec de l’huile parfumée. Ensuite, par-dessus des tuniques de lin fin,
elles les enveloppèrent de chaudes capes pourpres et les conduisirent dans la
salle des banquets. Là, une servante se hâta à leur rencontre avec une aiguière
d’or dont elle versa le contenu sur leurs doigts, au-dessus d’une cuvette d’argent.
Une table étincelante fut dressée à leur côté, couverte d’une multitude de mets
délicats et devant chacun d’eux on disposa un gobelet d’or rempli de vin. Ménélas
les salua courtoisement et les invita à se restaurer. Les jeunes gens se
sentaient heureux mais aussi un peu déconcertés par toute cette magnificence. À
voix très basse, de crainte qu’un autre l’entendît, Télémaque chuchota à l’oreille
de son ami : « Le palais de Zeus, dans l’Olympe, doit ressembler à
celui-ci. J’en ai le souffle coupé. » Un instant plus tard, il oubliait sa
timidité, car Ménélas se mettait à parler d’Odysseus – de sa grandeur et de ses
longues épreuves. Comme il l’écoutait, les yeux du jeune homme se remplissaient
de larmes et pour dissimuler son émotion, il se cacha le visage avec un pan de
son manteau. Mais Ménélas, qui l’avait remarqué, devina aussitôt qui se
trouvait devant lui.
    Alors vint un intermède qui détourna l’attention de tous les
hommes présents. Hélène, la toute belle, descendit de sa chambre parfumée ;
elle était suivie de ses femmes, dont l’une portait sa chaise, une autre un
doux tapis pour ses pieds et une troisième sa corbeille à ouvrage en argent, pleine
de laines violettes. À sa ressemblance avec son père, elle reconnut aussitôt
Télémaque et l’appela par son nom. Le fils de Nestor répondit et lui dit qu’elle
ne se trompait pas ; son ami était bien le fils d’Odysseus et il était
venu à eux pour implorer leur aide et leurs conseils. Alors Télémaque parla ;
il leur raconta les malheurs de sa famille dont seul le retour d’Odysseus
pourrait les délivrer, et il demanda à Ménélas s’il ne pourrait lui donner des
nouvelles de son père, qu’elles fussent bonnes ou mauvaises.
    — « C’est une longue histoire, répondit Ménélas, mais,
en effet, j’ai entendu parler de lui et de bien étrange façon. C’était en Égypte.
Depuis bien des jours, j’étais retenu par le mauvais temps dans une île de ces
parages nommée Pharos. Nos vivres commençaient à faire défaut et j’étais prêt à
désespérer lorsqu’une nymphe de la mer me prit en pitié. Elle m’apprit que si
je parvenais à l’en persuader, son père, le dieu marin Protée, pouvait me dire
le moyen de quitter cette île haïssable et celui de rentrer chez moi en toute
sécurité. Je devais donc me saisir de lui et le retenir jusqu’à ce qu’il m’ait
appris ce que je voulais savoir ; le plan qu’elle me proposa était
excellent. Chaque jour, Protée surgissait de la mer entouré de quelques phoques,
puis il s’étendait avec eux sur le sable, toujours au même endroit. Là, je
creusai quatre trous dans lesquels je

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