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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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Ajax
tomba et les vagues l’entraînèrent vers sa mort.
    Odysseus ne perdit pas la vie, mais s’il souffrit moins que
certains de ses compagnons, il fut plus longuement éprouvé qu’aucun d’entre eux.
Il erra pendant dix ans avant de retrouver son foyer. Quand enfin il y parvint,
le petit garçon qu’il y avait laissé était devenu un homme. Vingt ans avaient passé
depuis qu’Odysseus s’était embarqué pour Troie.
    Dans l’île d’Ithaque, où se trouvait sa demeure, tout allait
de mal en pis. Chacun y tenait sa mort pour acquise, sauf Pénélope, son épouse,
et Télémaque, son fils. Ceux-là seuls ne désespéraient pas encore tout à fait
de son retour. Les autres, présumant tous que Pénélope était veuve, affirmaient
qu’elle pouvait et devait contracter un nouveau mariage. De toutes les îles d’alentour
et d’Ithaque aussi, bien entendu, les prétendants accouraient en foule et
envahissaient la maison d’Odysseus pour y faire leur cour à sa femme. Elle les
écartait tous ; son espoir de voir revenir son mari était faible mais il
refusait de mourir. De plus, elle détestait tous ces prétendants et Télémaque
faisait de même, et non sans raison. C’étaient des hommes rudes, avides, arrogants,
qui passaient leurs jours dans la grande salle de la maison, dévorant les
provisions d’Odysseus, égorgeant ses troupeaux et ses porcs, buvant son vin, brûlant
son bois et donnant des ordres à ses serviteurs. Ils avaient déclaré qu’ils ne
quitteraient les lieux que lorsque Pénélope aurait consenti à épouser l’un d’eux.
Ils traitaient Télémaque avec une condescendance amusée, comme s’il n’était qu’un
enfant et ne méritait pas leur attention. Pour la mère comme pour le fils, la
situation était intolérable, mais que pouvaient-ils faire à deux, dont une
femme, contre toute une assemblée ?
    Pénélope, au début, avait espéré les lasser. Elle leur avait
déclaré qu’elle ne pouvait se marier avant d’avoir achevé de tisser un beau
suaire destiné au père d’Odysseus, le vieux Laërte, quand il viendrait à mourir.
Devant un aussi pieux dessein, ils durent s’incliner et ils consentirent à
attendre que l’ouvrage fût achevé. Mais il ne l’était jamais car Pénélope
défaisait la nuit ce qu’elle avait tissé le jour. Le stratagème fut enfin
découvert ; une servante le révéla aux poursuivants et ils prirent
Pénélope sur le fait. Ils ne s’en montrèrent que plus insistants et plus
intraitables, et les choses en étaient là quand la dixième année des
vagabondages d’Odysseus approcha de son terme.
    Athéna en avait voulu sans distinction à tous les Grecs de l’odieux
traitement infligé à Cassandre, mais auparavant et tout au long de la Guerre de
Troie, elle avait réservé ses faveurs à Odysseus. L’esprit astucieux, la
sagacité et la finesse de ce Grec la ravissaient ; elle était toujours
prête à lui prêter son concours. Après la chute de Troie, cependant, il
partagea avec les autres le poids du courroux de la déesse et quand il mit à la
voile, il fut lui aussi assailli par la tempête et entraîné si loin de sa route
qu’il ne la retrouva jamais. Les années s’écoulaient et il errait toujours, passant
d’une aventure périlleuse à une autre.
    Toutefois, une colère qui dure dix ans est une colère bien
longue. À l’exception de Poséidon, les dieux se chagrinaient du sort d’Odysseus
et de tous, Athéna en était la plus désolée. Elle avait retrouvé pour lui toute
sa sympathie ancienne ; elle décida donc de mettre fin à ses épreuves et
de le ramener dans ses foyers. L’esprit rempli de ces pensées, elle s’aperçut
un jour avec joie que Poséidon s’était absenté de l’Olympe. Parti rendre visite
aux Ethiopiens qui vivaient sur la rive la plus lointaine d’Océan, tout au sud,
il y resterait un bon moment à festoyer joyeusement avec eux, la chose ne
faisait aucun doute. Aussitôt, elle exposa le triste cas d’Odysseus devant
toutes les autres divinités. En ce moment, leur dit-elle, il était
virtuellement emprisonné sur une île gouvernée par la nymphe Calypso ; celle-ci
s’était éprise du héros et se promettait de ne jamais le laisser partir. Sauf
sa liberté, elle ne lui refusait rien ; il pouvait disposer de tout ce qu’elle
possédait et elle le comblait de bontés. Mais Odysseus était profondément
malheureux. Il avait la nostalgie de son foyer, de sa femme, de son fils ;
il

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