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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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un
État que celui qui garde la loi dans ses propres mains. Et nous avons le grand
avantage de constater que notre patrie se réjouit dans tous ses fils, parce
qu’ils sont forts et puissants par leur sagesse et leur juste conduite. Mais de
tels hommes sont haïs d’un tyran. Il les égorge, dans la crainte qu’ils
n’affaiblissent son pouvoir.
    — Retourne à Thèbes et dis-lui que nous savons combien
la paix est préférable à la guerre pour les hommes. Les insensés se précipitent
dans la guerre pour asservir un pays plus faible que le leur. Nous ne voulons
aucun mal à votre État. Nous ne voulons que les morts, pour rendre leur corps à
la terre dont aucun homme n’est le possesseur mais seulement l’hôte pendant un
bref instant. La poussière doit retourner à la poussière.
    Créon refusa d’écouter le plaidoyer de Thésée, et les
Athéniens marchèrent contre Thèbes. Ils vainquirent. Le peuple thébain, saisi
de panique, pensait qu’il ne pouvait qu’être massacré ou réduit en esclavage,
et que leur cité serait rasée. Mais bien que la route fût ouverte à l’armée
athénienne victorieuse, Thésée la retint. « Nous ne sommes pas venus pour
détruire cette ville, mais seulement pour réclamer les morts. » « Et
notre Roi », dit le messager chargé de transmettre les conditions au
peuple thébain qui les attendait dans l’angoisse, « Thésée lui-même a
préparé ces cinq pauvres corps pour la tombe, il les a lavés, il les a
enveloppés dans un linceul puis couchés sur une civière. »
    Les mères affligées connurent quelque réconfort lorsque
leurs fils furent déposés avec révérence et honneur sur les bûchers funéraires.
Adraste prononça les dernières paroles pour chacun d’eux : « Capanée
repose ici, un homme puissant et comblé et cependant aussi humble que le plus
pauvre et pour tous un ami loyal. Il ignorait la ruse ; ses lèvres ne
s’ouvraient que pour des mots de bonté. Etéocle est à côté de lui, pauvre en
toutes choses sauf en honneur ; en cela il était riche, en vérité. Quand
les hommes lui offraient de l’or, il refusait de le prendre ; il ne
voulait pas être l’esclave de la richesse. Hippomédon repose près d’Etéocle. C’était
un homme qui acceptait l’épreuve d’un cœur joyeux, un chasseur et un guerrier.
Dès l’enfance, il dédaigna la vie facile. Vient ensuite Parthénopée, le fils
d’Atalante, que bien des hommes, bien des femmes aimèrent et qui jamais ne fit
tort à quiconque. Il trouvait sa joie dans le bonheur de son pays et souffrait
lorsqu’il le voyait malheureux. Le dernier est Tydée, un homme taciturne. Il
raisonnait au mieux à l’aide de son épée et de son bouclier. Son âme était
élevée ; des actes et non des paroles ont révélé à quelle hauteur elle
planait. »
    Tandis que les bûchers s’embrasaient, une femme parut qui se
tint debout sur un rocher. C’était Evadné, la femme de Capanée. Elle
criait :
    J’ai aperçu la lueur de ton brasier, de ta
tombe.
    Ici je mettrai Jin à l’angoisse, à la douleur
de vivre.
    O douce mort que celle de mourir avec le mort
que j’aime.
    Elle se jeta dans les flammes et avec son époux, elle
descendit dans le monde souterrain.
    Assurées que les âmes de leurs enfants connaissaient enfin
le repos, les mères retrouvèrent quelque paix. Mais il n’en fut pas de même
pour les jeunes fils des six chefs tués. Tandis qu’ils regardaient flamber les
bûchers, ils firent serment de tirer vengeance de Thèbes dès qu’ils auraient
atteint l’âge d’hommes.
    « Nos pères dorment dans la tombe, mais le tort qui
leur a été fait ne s’endormira jamais », disaient-ils. Dix ans plus tard,
ils marchèrent contre Thèbes et triomphèrent d’elle. Les Thébains vaincus
s’enfuirent et leur cité fut rasée jusqu’au sol. Tirésias le devin périt pendant
la déroute. De la Thèbes ancienne, il ne resta rien que le collier d’Harmonie
qui fut porté à Delphes et montré aux pèlerins pendant des siècles. Bien qu’ils
eussent triomphé où leurs pères avaient succombé, les fils des sept champions
furent toujours appelés les « Epigones », c’est-à-dire les
« Descendants », comme s’ils étaient venus trop tard en ce monde,
après que tous les hauts faits eurent été accomplis. Mais lorsque Thèbes tomba,
les navires grecs n’avaient pas encore appareillé pour la terre troyenne, et le
fils de Tydée, Diomède, devait se faire

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